Les chaînes de son passé / T1 - [BxB]

Cohabitation

Mardi 1er Novembre 2018, 6h00.

Après plusieurs semaines de cohabitation, Aaron pouvait le dire sans se tromper, Erwan n'était vraiment pas du matin et son sommeil était de plomb. Et lorsque le réveil retentit dans la chambre du brun, il s'étira avant de lâcher un soupir, cherchant déjà une solution au problème pour le moins encombrant qui occupait son canapé depuis presque un mois. Le jeune brun oubliant l'idée de réfléchir, se leva. Il retira rapidement ses larges habits de nuit pour revêtir l'uniforme du lycée Voltaire. S'observant quelque instants dans le miroir il tenta de resserrer un peu sa cravate noire mais abandonna l'idée ne parvenant décidément pas à faire ce nœud trop compliquée pour l'heure si matinale. Après avoir fait un détour rapide par la salle de bain pour se débarbouiller et passer ses doigts dans sa crinière d'ébène en espérant la dompter, Aaron descendit les escaliers en bois. Il se retrouva alors dans le salon, baigné dans la douce lueur de l'aurore.

Le jeune lycéen s'avança à pas de loup vers le canapé de cuir qu'occupait un ours pour le moins séduisant. Erwan, allongé sur le dos, laissait à l'air libre son torse dénudé, passant un bras sous l'oreiller et laissant l'autre pendre dans le vide, chatouillant du bout des ongles le tapis rouge et beige. Aaron ne put s'empêcher de rester là quelques instants laissant ses yeux ses balader sur ce corps endormi, allant de la couette à moitié échouée par terre jusqu'aux mèches rebelles de ses cheveux ondulés qui partaient dans tous les sens.

Le jeune lycéen comme tous les matins, hésita quelques secondes puis se lança timidement :

- Erwan... ?

Le professeur qui semblait sourd ne lui répondit que d'un long soupir avant de bouger cherchant une position plus confortable. Il se retourna, faisant face au dossier de cuir beige, exposant à son élève son dos musclé.

Aaron, voyant les minutes passer, décida de changer de méthode. Il s'approcha encore et posa sa main sur l'épaule chaude de son professeur, qu'il secoua lentement :

- Erwan... il est 6h30 passé...

Un long grognement retentit alors dans la pièce et le jeune enseignant répondit enfin d'une voix rauque et éraillée :

- Hum... déjà... ?

- Oui...

- Ok ok... ça va, j'me lève..., râla le blond en s'étirant.

Aaron, soulagé d'être enfin parvenu à ses fins s'éloigna pour aller dans la cuisine attenante au salon. Le jeune lycéen ouvrit quelques placards en sortant de quoi déjeuner et s'avança vers la cafetière de luxe qui trônait au milieu d'un plan de travail. Le brun, appuyant sur le bouton de lancement, ne put retenir un sourire. Ce petit geste, qu'il faisait pourtant tous les jours depuis des années lui apportait ce matin un plaisir immense. En effet, d'ordinaire, le café qu'il préparait pour sa mère restait au milieu de la table, abandonné sans qu'elle y ait touché. Mais depuis que Erwan était là c'était différent, tout était différent avec le blond. Il ne s'était écoulé que quelques semaines et pourtant, le jeune enseignant avait déjà pris ses petites habitudes. Aaron esquissa un nouveau sourire lorsqu'il entendit la démarche traînante s'approcher de la porte derrière lui. Le jeune brun se retourna pour déposer sur la table la tasse de café fumante et leva enfin les yeux vers son séduisant professeur et ne fut pas déçu.

Erwan, s'appuyant d'un bras sur le montant de la porte, lâcha un énième bâillement en se grattant la tête sur laquelle ses cheveux couleur miel semblaient se battre sans merci. Toujours vêtu de sa tenue nocturne, le torse légèrement bronzé et imberbe du jeune enseignant se donnait en spectacle exposant aux yeux de tous ses muscles finement dessinés. Peu conscient de l'effet qu'il provoquait, Erwan remonta d'un geste le large jogging gris dont l'élastique usé laissait apparaître à chacun de ses pas quelques centimètres de son boxer aujourd'hui bleu marine.