Espoir

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Mardi 1er Novembre 2018, 20h27.

Le souffle court, l'homme laissa échapper quelques gémissements à intervalles réguliers, ne se souciant guère des gouttes de sueurs qui commençaient à parsemer son front. S'arrêtant un instant afin de reprendre son souffle, il essaya tant bien que mal de calmer les battements de son cœur devenu fou furieux. Il tenta par tous les moyens de rassembler ses idées confuses. Où était passé son beau brun ? Alors qu'il repassait dans sa tête les événements de ces derniers jours il se rendit compte à quel point il avait été bête. Il se rappela les remarques qu'il avait entendu dans les couloirs du lycée, les coups que son élève avait reçu. Il savait que les poursuivants d'Aaron étaient du lycée Voltaire et il ne pouvait s'empêcher de penser qu'ils l'avaient retrouvé.

Resserrant la sangle de sa sacoche il reprit aussitôt sa course à travers la ville. Il n'était plus très loin mais un sentiment étrange le rongeait de plus en plus. Malgré sa course éreintante et les perles de sueurs qui glissaient sur son front, lorsque le portail du lycée fut enfin en vue il ne pu s'empêcher de frissonner. Il avait peur, terriblement peur. Peur d'arriver trop tard et de ne rien pouvoir faire, peur de trouver le corps froid et inerte de son jeune protégé. Il s'efforçait de ne pas y penser mais il ne pouvait oublier l'état dans lequel il l'avait retrouvé la dernière fois.

Depuis qu'il cohabitait avec le jeune brun il avait pu remarquer de nouvelles traces de luttes par-ci par-là. Même si le jeune camouflait entièrement son corps derrière des sweat ample et long, certain détails n'échappaient pas à la vigilance de l'adulte. Certain soir, lorsqu'ils regardaient la télévision installé côte à côte sur le canapé il pouvait apercevoir de nouvelles traces de bleus à travers le col de son sweat. Un soir il avait bien essayé d'aborder le sujet mais le brun c'était immédiatement fermé et l'avait abandonné seul dans le salon sans réponse. Erwan était désemparé, mais il lui avait promis de ne rien dire alors il attendait que les réponses viennent de son jeune et bel étudiant et il était de question de trahir sa confiance.

L'esprit lourd il pénétra l'enceinte du lycée désormais déserte mais son corps entier stoppa soudain tout mouvement. Un hurlement perça la nuit et Erwan fut comme paralysé, pétrifié par la détresse de ce grondement.

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Jérémie effaré laissa tomber la caméra sur le sol rougie du vestiaire. Il y avait du sang, beaucoup de sang. La nappe écarlate ne cessait de s'étendre, s'insinuant inlassablement dans les joints du carrelage en y dessinant un grillage macabre. A la forte odeur de sang se mêlait celle de la transpiration, emplissant la pièce d'une aura funeste. Le jeune homme détourna le regard ne pouvant retenir un haut-le-coeur. Mon dieu... Qu'est-ce qu'il avait fait ? Qu'est-ce qu'ils avaient fait ?

Mathieu, paniqué, s'avança vers la victime pour tenter de prendre son pouls en vain.

- Il...

Jérémie et Thomas échangèrent un regard effarés, leur ami n'eut pas besoin de terminer sa phrase que tous comprirent la gravité de leur situation. Mathieu se retourna complètement dépassé par les événements et leva enfin la voix.

- Tu es fou Max ! Tu l'as... Tu l'as tué !

Il attrapa Max par le col en le secouant pour le faire réagir. Le leader laissa s'échapper un sourire et lança un regard noir à son camarade de classe :

- Et alors ? jetta-t il d'un air menaçant, si tu as peur tu n'as qu'à partir, je n'ai pas besoin d'incapable dans mes pattes.

Alors qu'il s'écartait de Mathieu pour poursuivre ce qu'il avait commençait plus tôt les trois autres restèrent interdit plusieurs secondes. Cette fois c'était sûr, il était complètement fou !

Les chaînes de son passé / T1 - [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant