Les maraudeurs à Poudlard, 2ème année [En cours]

12. Aliana

La douleur est une sensation étrange. Parfois, elle peut être abominable, surpasser tous les sens et l'esprit et ne laisser plus qu'elle, plus que sa présence. D'autres fois, elle n'existe même plus, elle disparait, se transforme, se dissout. Dans de rare cas, elle est aussi intense qu'un brasier et frivole comme l'air, à la fois interne et externe, se surpassant l'une l'autre, s'annulant et se multipliant.

Elle se sentait partir. La rayon vert filait droit vers elle, projeté par cet individu. Un millième de seconde, elle dévia son regard vers lui, vers son avenir. Elle porta sa main à son ventre, elle aurait tant aimé lui dire. Elle voulait le faire, cette nuit où ils étaient tous les deux, cette nuit d'Halloween, mais les choses ne s'étaient pas déroulées ainsi. Au lieu de présenter une vie, on lui avait présenté deux morts et un orphelin. Il était effondré par la mort de sa famille, elle n'avait pas pu lui dire et maintenant, c'était trop tard.

Le rayon la toucha, la surprenant par la douloureuse caresse chaudement glaciale. Son regard s'accrocha au sien, à ses deux perles grises qui s'écarquillaient d'horreur. Elle se sentit chuter, ses yeux tombant sur sa bouche malicieuse. Quand elle percuta le sol, son visage fit face à celui de Sirius Black, penché au-dessus d'elle, mais cela, elle ne le saurait jamais, Elle était morte avant de toucher le sol.

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La croisée des chemins : King Cross. La gare était totalement vide. Au loin, le train rouge attendait. Le quai s'étirait à l'infini et elle avait un long chemin à faire avant de l'atteindre. Elle se leva du banc avec lenteur. Elle fit doucement un pas en avant, puis un second avec plus d'ardeur, puis un autre et encore un autre. Elle se mit à courir sur le quai, ses pas foulant sans bruit les dalles. Fermant une seconde les yeux, elle percuta quelqu'un et tomba.

Elle se trouvait dans la boutique de livres du chemin de traverse. Autour d'elle s'était un grand nombre d'exemplaires d'ouvrages et une jeune fille d'une dizaine d'années aux cheveux roux et aux yeux verts. Elle sourit confusément, s'excusa et se présenta : Lily Evans. Le souvenir se dissout alors.

Elle était assise dans le train, Lily en face d'elle, un garçon du nom de Severus Rogue à ses côtés. Ils parlaient quand le compartiment s'ouvrit sur deux garçons. L'un avait des cheveux en batailles et des lunettes, l'autre de long cheveux noirs et des yeux gris. Elle détesta immédiatement leur caractère, mais adora aussi leur audace. Son regard croisa le gris : Sirius Black. L'autre avait déjà quitté le compartiment. Le souvenir se dissout alors.

Elle était à la table des Gryffondors, Lily à ses côtés, les nouveaux lions avec eux. Elle rencontra réellement deux gars qui étaient aussi des « maraudeurs » : Remus Lupin. Le premier lui paru réellement gentil, le second pas à sa place. Il était là par obligation, par peur, pas par envie. Mais il n'était rien, juste un fantôme de plus. Le souvenir se dissout alors.

Elles étaient trois. Lily et elle devaient avoir treize ou quatorze ans et la dernière la dix-sept. Elles discutaient avec emphase d'une boutique d'objets utiles. Les deux plus jeunes seraient les créatrices et la plus vieille la vendeuse, son nom : Molly Prewett. Le souvenir se dissout alors.

Elle se sentit sourire pour rien en croisant son regard. Lily disait qu'ils se tournaient autour. La bande avait 16 ans désormais et se prenait déjà pour des grands. Elle se voyait vieillir avec lui, comme James avec Lily. Cette nuit-là, il l'embrassa et le lendemain, il l'ignora. Elle lui en voulut, le maudit. Se perdant dans les couloirs, elle rencontra son sosie qui lui expliqua les réactions de son cœur. Son amour ne voulait pas d'elle pour ne pas donner raison à leur mère. Elle se mit à haïr les Black et frappa celui devant elle : Regulus Black. Le souvenir se dissout alors.

Elle se trouvait dans le bureau du directeur en compagnie de ses camarades, ils devaient être sept ou huit, principalement des Gryffondors. Un élan de fierté la parcouru ainsi que de tristesse. Ensemble, ils renonçaient à leur avenir pour en forger un nouveau. Ensemble, ils se battraient pour leurs idéaux. Ensemble, ils vengeraient leur famille. Pour la première fois, elle observa véritablement ce directeur à la barbe longue et lui jura de travailler pour l'ordre. Elle sut qu'elle avait fait le bon choix en voyant ses yeux se teinter un instant de tristesse, mais cet homme ne s'apitoyait pas pour les sacrifices, lui aussi avait dû en faire pour devenir ce qu'il était : Albus Dumbledore. Le souvenir se dissout alors.

Elle n'avait jamais vu Poudlard autant endeuillé. Le mariage aurait dû être une fête, il avait été une catastrophe. Les mangemorts avaient attaqué, certains convives étaient morts, Remus s'était enfui une fois son secret découvert par tous. Lily était effondrée dans les bras de son nouveau mari. Elle croisa le regard de ce dernier, qui était brisé. Pour la première fois depuis presque dix ans, il avait perdu son étincelle de vie. Elle comprit. Il n'était pas un bon vivant, un amuseur ou un combattant, il voulait simplement vivre, avoir une famille, ne pas avoir à se soucier du lendemain. Elle le comprit en rencontra le véritable James Potter. Le souvenir se dissout alors.

Elle avait cru Sirius à la seconde où il était arrivé, défait. James et Lilly étaient mort, trahi par ce moins que rien. Elle laissa tout en plan et elle l'aida à le retrouver. Elle devait venger sa famille pour construire la sienne avec l'homme qu'elle aimait. Elle élèverait son neveu, lui parlerait de ses incroyables parents. Il serait le grand frère de son propre enfant. Mais la bataille était là, encore une et elle était si fatigué. En face d'elle, l'autre avait montré son vrai visage. Il avait pointé sa baguette sur elle et avait lancer son sort. Le vert se superposa à l'image de l'homme, dévoilant sa véritable nature, un arriviste de Serpentard : Peter Pettigrew. Le souvenir se dissout alors.

Elle était arrivée au milieu du quai, le train rouge emplissant tout son champ de vision. Accolé à la fenêtre, elle voyait deux silhouettes rires. L'une avait des cheveux roux, l'autre noirs en épis. Ils semblaient heureux. Elle se retourna, comme interpelé. Derrière elle, il y avait un miroir, un immense miroir. Elle vit Poudlard et ses fantômes, d'apparence plus réelle que les vivants. Elle vit le visage fermée de Dumbledore, des centaines de photos et des fleurs posées devant lui. Elle posa une main sur le miroir avant de reculer et de se diriger vers le train. D'une main ferme, elle agrippa la rambarde et grimpa les marches avant de se diriger vers le compartiment occupée. La porte était ouverte. A l'intérieur, le couple lui souriait doucement et elle lui répondit en retour. Posant la main sur son ventre, elle avança vers sa nouvelle existence. Aliana Jade s'assit et le souvenir se dissout alors.

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Ce chapitre a été l'un des plus difficile à écrire. J'ai adoré inventé le personnage d'Aliana, cette fille qui se trouvait à la frontière des maraudeurs. Elle était assez discrète, ne cherchant pas à découvrir les secrets de ses amis, mais toujours là pour eux.

Depuis le départ, je lui avais prévu une fin tragique, sa non relation avec Sirius Black était donc devenue une évidence. Ils avaient les mêmes goûts, se ressemblaient assez pour s'aimer, se ressemblaient trop pour vivre ensemble. Elle représente la malédiction des Black. Malgré tout son dégoût pour les sang-purs, Sirius l'est jusqu'à la pointe des cheveux. Il a passé son enfance entouré de sang-pur ou de sorcier agissant comme tel et même s'il pense que tout le monde à le droit à la magie, il dénigre tout de même ceux qui n'ont pas de lien avec elle. C'est cette dualité que représente Aliana. Il l'aime car elle lui ressemble, mais pour prouver ses idéaux, prouver que sa mère n'avait pas raison, il ne pouvait pas être avec elle et Aliana subit tout cela.

Mon explication précédente n'était peut-être pas nécessaire, mais je voulais vraiment expliquer le rôle de ce personnage.

Je vous souhaite une bonne continuation.