En se réveillant ce matin du 31 octobre, elle savait qu'une terrible chose allait se produire. D'un bond, sans même dire bonjour à son époux, elle s'était précipitée au chevet de son enfant. Le petit dormait au fond de son berceau et sans le brusquer, elle l'avait pris dans ses bras. Elle avait caressé son front si grand, passé sa main dans ses cheveux épars comme ceux de son père, glissé jusqu'à la courbe de sa bouche. Son petit allait bien, mais la sensation d'une terrible chose restait gravé au fond de son cœur.
Son époux l'avait rejoint sans un mot et avait entouré sa petite famille de ses bras, comme pour les protéger du reste du monde. C'est dans ce petit cocon de bonheur que l'enfant se réveilla, ouvrant ses magnifiques yeux verts, identiques à ceux de sa mère. La famille resta longtemps dans cette position, laissant les affres du sommeil disparaitre, puis ils descendirent tous dans la cuisine. Dans le ciel, les nuages étaient bas et sombres et la jeune femme savait, grâce à son pouvoir d'élémentaliste, que la masse nuageuse recouvrait tout le pays. Elle frissonna une fois de plus, ressentant l'horreur de la journée à venir. En tombant enceinte, elle avait acquis une partie du pouvoir de son mari, celui de ressentir et manipuler les émotions, ou peut-être est-ce simplement ses talents de mère.
La journée s'était lentement écoulée et à chaque instant, elle avait voulu envoyer un patronus aux siens pour les avertir du danger. Quelque chose planait dans le ciel ce soir-là, attendait férocement son heure. Le petit était déjà couché quand la porte s'ouvrit à volée. Elle avait échangé un regard avec son mari, son cœur et elle s'était rendue à l'étage, dans la chambre de son enfant. D'un geste vain, elle avait fermé la porte, prétendant se cacher. Son petit était réveillé, comme sentant, présentant déjà peut-être le malheur à venir. Elle le prit dans ses bras, comme se matin-là, quand son cœur se brisa. Elle savait qu'il était mort, une partie d'elle était morte avec lui. Pourtant, au lieu de ressentir de la rage, de la colère, de la peur ou de la tristesse, elle se sentait heureuse. Il était encore là, auprès d'elle. Comme ce matin même, il les entourait de son énergie protectrice.
La porte s'ouvrit à volée, mais elle ne se retourna pas. Elle le méprisait plus que tout. Lentement, avec des gestes mesurées, elle reposa son enfant dans son berceau et s'interposa entre eux deux. Son visage était serein, elle attendait. Quand il lui ordonna de bouger, elle refusa. S'il voulait tuer son fils, il devrait la tuer d'abord, elle mourrait pour lui.
Elle se sentit partir et elle tomba au sol. Par hasard probablement, par destin surement, son regard s'ancra dans celui des photos accrochées sur le mur. Toutes les personnes importantes de sa vie y étaient représentées.
En son centre, son fils, à sa naissance, le plus beau cadeau du monde. Il était son rayon de soleil dans ce monde obscure.
A côté de lui, son époux, l'homme de sa vie. Elle se rappelait encore malgré les années, cette décisions de l'aider, de secourir ce petit voleur et d'intégrer cette équipe, les maraudeurs. Elle avait vécu mille et une chose avec l'homme de son cœur, des disputes, souvent violentes ; des blagues, parfois drôles, parfois moins ; des moments de bonheur et des moments de tristesses. Elle se souvenait de toutes les fois où il avait voulu sortir avec elle, mais qu'il ne comprenait pas qu'elle ne voulait pas d'un mirage, elle voulait son compagnon, celui qu'elle connaissait depuis l'enfance, celui qui voulait venger ses parents, celui qui cherchait à vivre. Elle se souvenait quand elle l'avait embrassé, de leur couple. Elle se souvenait de leur dernière année où ils étaient préfets en chef, elle se souvenait de tout. Leur mariage avait été un beau moment si la guerre n'avait pas pointé son nez. Mais peut-être que sans elle, elle n'aurait jamais rencontré son cœur.
Son regard dériva sur l'image de son frère de cœur. Ses cheveux noirs et ses yeux gris toujours rieur, elle reconnaissait les fossettes au coin des lèvres, ce sourire magnifique. Il était le parrain de son fils. Etrangement, elle savait qu'il veillerait toujours sur lui, qu'importe l'endroit où il se trouvait, il était la loyauté incarné.
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Les maraudeurs à Poudlard, 2ème année [En cours]
FanficLa deuxième année dans la célèbre école de sorcellerie Poudlard commence pour Lily Evans, James Potter, Sirius Black et Remus Lupin. Malheureusement pour eux, les tensions qui commençaient à poindre l'année précédente resurgissent, plus violentes en...