10. James

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Bonjour ou bonsoir à tous,

Me voici de retour avec la fin de cette histoire. Certaines parties sont encore en cours d'écriture, mais j'espère pouvoir clôturer l'histoire des maraudeurs avant fin juin. Voici donc le premier personnage.

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Debout devant l'escalier, il attendait un geste de sa part. Cela serait rapide, avec un mortel dédain. A ses yeux, il n'était qu'un traitre à son sang, il ne méritait pas de vivre et c'est ce qui le rendait vivant. Le trait parti sans qu'il ne bougeât, une dernière fois absorbé par ce vert si particulier, qui lui rappelait mille et un souvenirs.

La première fois qu'il vit ce vert, c'était dans le jardin. L'herbe avait pris cette teinte un instant, illuminée par les rayons du soleil. Il l'avait ébloui par sa magnificence. En relevant les yeux, il avait rencontré son meilleur ami, son frère de cœur, le parrain de son fils, son autre lui.

La seconde fois qu'il vit ce vert, il courait au pied d'une église. Des hommes changeaient un vitrail et montaient sur un échafaudage. La lumière avait fait reflété sur les pavés mille et une taches et certaines s'étaient perdu dans les cheveux blonds de ce garçon. Il semblait épuisé et terrifié, mais la détermination émanait de lui. L'enfant semblait sauvage comme un loup, mais aussi droit qu'un loup. Cela le caractérisait tellement qu'il en fut époustouflé. Il venait de rencontrer celui qui deviendrait son ami, son frère, son alpha.

La troisième fois qu'il vit ce vert, il pleuvait. Il était trempé, il avait froid, il avait faim. Ses amis étaient dans le même état que lui. L'eau tombait tellement dru que ces lunettes étaient devenues des cascades, l'empêchant de voir à deux mètres. Il trébucha sur quelque chose et tomba dans une flaque d'eau, trempant instantanément ce qu'il restait à tremper. Se relevant en pestant, ses yeux étaient tombés sur cette citrouille moldue, coupée pour faire peur, illuminée de l'intérieur par une bougie à la flamme verte. La tête fut remplacée par une autre, d'une garçon au visage rond, un petit rat.

La quatrième fois et toutes les fois suivantes où il vit ce vert, elle était là. Elle était devenue son rayon de soleil, sa raison de vivre. Lorsqu'il l'avait vu la première fois, ses cheveux de feu lui avait enflammé son âme de son regard ardent, ce vert si particulier avait fait écho à son être. A partir de ce jour-là, il ne l'avait plus réellement lâché. Il avait convaincu ses amis -ses frères- de la suivre, de lui faire confiance et elle ne les avait jamais trahis. Elle avait été là pour eux tous quand ils en avaient besoin, avec humanité, force et courage, avec sa personnalité.

Il se souvenait de cette maison, ce foyer qu'elle leur avait offert. C'était étrange, après des années de cavale, de se poser quelque part, de dormir dans un lit, de ne plus avoir peur d'être traqué. Ces moments-là, il s'était réellement cru petit garçon insouciant. Mais elle ne lui avait pas donné qu'une maison, elle lui avait aussi rendu la sienne, celle de ses parents, celle de son enfance.

Il se souvenait de ce jour-là, de la tempête et des eaux furieuses, du calamar géant. Elle s'était levée, debout sur la barque et les avait tous sauvé. A la fin, il l'avait pris dans ses bras, il ne pouvait pas la laisser s'échapper.

Il se souvenait de cette dispute, la véritable première, celle dont vous oubliez la raison, mais pas la sensation de votre cœur qui se déchire. Il avait été trop bête. Toutes ses années, il avait oublié comment lui parler. Avec ses frères, ils s'étaient joués d'elle, la laissant entrer dans une colère noire. Il ne l'avouerait jamais, mais il faisait cela uniquement pour retrouver cette couleur qu'il aimait tant, ce vert si particulier qui la caractérisait. Qu'il avait été sot de voir que ses yeux étaient une teinte trop foncé ! Son vert, le vert de son cœur naissait dans un sourire de joie, dans un rire d'éclat, pas dans une confrontation.

Les maraudeurs à Poudlard, 2ème année [En cours]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant