Chapitre 9 - Alexis

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 Elle n'a pas appelé.

Je suis là, allongé comme un con sur mon lit, les bras croisés derrière la tête à regarder le plafond en ressassant ces dernières heures. Qu'est ce qui a pu merder ? Pourquoi mon téléphone reste-t-il silencieux ? Putain, elles le font toutes d'habitude. Enfin, elles n'appellent pas, mais elles envoient des messages. Voir, des tonnes de messages. Mais pas elle. Non elle, elle se fait tirer par son prof après les cours et elle garde le silence. N'y a-t-il donc aucune logique, aucune question qui traverse son petit cerveau ? Évidemment, il fallait que ça tombe sur moi.
Des années que j'attends ce moment. Je sais parfaitement comment l'atteindre pour m'y être entraîné pendant longtemps, sur d'autres. Dommage collatéral. Rien n'a été laissé au hasard : comment la regarder, souffler le chaud, le froid, jusqu'à savoir comment me tenir et même de quelle manière la toucher pour la faire flancher. Résultat ? Elle s'est donnée à moi encore plus rapidement que je ne le pensais. Je l'ai baisé et bientôt elle en redemandera, c'est certain. Les filles comme elle aiment les mecs à problèmes et l'inaccessible. Ça les fait vibrer, les sort de leur quotidien de gosses de riche. Mon statut lui apporte l'adrénaline de l'interdit et mon comportement les emmerde. Elle va y revenir, c'est obligé.

Même son abruti de clébard n'a rien flairé. « Il est méfiant avec les hommes », ouais, tu m'étonnes. Il n'a même pas montré les dents. Quand je pense que sa mère lui a donné ce nom pourri pour dissuader quiconque d'approcher sa fille... Elle pense vraiment que ça fonctionne ? Non parce qu'à ce que je sache, les monstres des contes aux dents acérées et oreilles pointes n'existent pas. Cela serait bien trop facile de les reconnaître. Ceux à craindre ne se remarquent pas.
Si mes sources sont bonnes Mia a eu dix-huit ans cet été. Fait arrangeant puisqu'il était hors de question d'entrer dans sa vie avant sa majorité. Je ne suis pas un pervers qui aime les jeunes lycéennes, mais elle me doit quelque chose. Une sorte de revanche, ou le karma, si on veut.

Suivre sa trace n'a pas été compliqué puisqu'elle vit depuis toujours dans la même petite banlieue aux jardins bien entretenus, où les sourires des voisins sont aussi faux que les bienvenus inscrits sur les paillassons. Croyez-le ou non, vous n'êtes jamais les bienvenus chez vos voisins. Quand tout va bien éventuellement, mais lorsque votre situation change, le regard qu'il vous porte change également. Ils deviennent pressés et ne vous accordent plus qu'un signe de tête entre deux claquements de portière. Mais tout ceci ne peut arriver aux Barthel, leur petite vie bien rangée est impeccable. Jusqu'à ce que je débarque, non pas pour le meilleur mais bien pour le pire. Bientôt Mia ne sera plus que l'ombre d'elle-même et sa charmante maman ne pourra que pleurer son humiliation.

Avoir bossé deux ans en université où j'ai pu m'enfiler des étudiantes comme bon me semblait était du pain béni. C'est incroyable le nombre de nanas prêtent à s'allonger espérant obtenir des faveurs. Mais je ne suis ni plus tolérant ni plus gentil quand j'ai eu ce que je voulais. Certaines se sont attachées, mais ça n'a jamais été mon problème. Je baise, je ne passe pas la bague au doigt, je ne promets jamais rien de plus que du physique. Pas de resto, de ciné ou de sortie quelconque. Et règle numéro une, les filles que je vois ne viennent jamais chez moi. Mia ou non, elle n'échappera pas à la règle.
Inutile de préciser que je ne cherche pas l'amour. Je me suffis. Je fais ce que bon me semble, quand je veux et où je veux, je n'ai pas besoin de femme hormis pour assouvir mes besoins sexuels.

Je regarde pour la troisième fois mon téléphone pour être sûr : aucun message.
J'ai presque envie de lui en envoyer un pour enfoncer le clou, mais je vais attendre encore un peu. Contrairement aux autres filles que je me suis tapées, Mia est plus secrète et je peine à la cerner. Mes excuses bidon en mode lover torturé l'ont pourtant convaincue, c'est qu'elle n'est pas insensible. Et c'est tant mieux puisque j'ai prévu de m'amuser encore un peu. Je vais jouer avec elle jusqu'à ce que je me lasse et décide de lui porter le coup de grâce. Pour l'instant c'est concluant et il faut bien avouer que ce n'était pas la pire baise de ma vie. Moi qui la pensais réservée et prude, il s'avère qu'elle peut se montrer très chaude en ma présence. C'est plutôt une agréable surprise, la cerise sur le gâteau.

Envers et contre toi -  *Sous contrat chez Black ink éditions*Où les histoires vivent. Découvrez maintenant