Mon cher corps, mon grand amour, mon pire ennemi,
Je déteste ta forme, je veux la changer.
Un seul moyen, une solution : je vomis,
Je refuse encore et encore de manger.Ton reflet dans le miroir est un cauchemar.
De profil, de face, de trois quart, et de dos,
Je me tourne, me retourne, les yeux hagards.
Le ventre rentré, gainé, toujours pas d'abdos.Sur Terre,
Une femme hurle le jour
Parce que sur ses six gamins
Il ne lui en reste plus qu'un,
Alors que je pleure toujours
Seulement parce que « putain,
Je n'ai pas la taille mann'quin ! »Pourtant je marche, je cours, je squat et je fente,
Je monte les escaliers, je sue à fond.
Je deviens folle d'un idéal en attente
Et donc à chaque compulsion je me morfonds.Mon esprit ne jure que par mon esthétique,
Il me pousse à me faire du mal pour atteindre
Mon objectif. Cinquante cinq kilos, panique !
Obsédée, j'ai peur. Je vais finir par m'éteindre.Sur Terre,
Une femme hurle le jour
Parce que sur ses six gamins
Il ne lui en reste plus qu'un,
Alors que je pleure toujours
Seulement parce que « putain,
Je n'ai pas la taille mann'quin ! »Le Monde manque d'oxygène,
Les Hommes se font canarder.
Et la fonction originelle
D'une bombe est de bombarder.
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Peindre la vie en vers
PoesíaPoèmes lyriques, poèmes engagés, en vers, en prose, ils sont tous les reflets d'une colère, d'une histoire, d'un sentiment. Parce que les paroles révélées sont bien plus que douloureuses que les os brisés, mais que les pensées enfouies détruisent ju...