Chapitre 4

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"La vérité ne pardonne pas qu'on la méprise ; elle se venge en effondrant le rêve, en le piétinant, en le jettant en loques dans un tas de boue!" Joris-Karl Huysmans

La sonnerie du téléphone me réveilla.   

   -Justin?  

Je reconnu la voix d'Anita la cousine de Rachel.       

-Oui?  

-C'est aujourd'hui.  

Je savais qu'elle parlait de son enterrement.    

    -J'ai cru qu'il était déjà passé.  

    -Non, ses parents ont voulus une autopsie, ils disaient que sa mort n'était pas naturelle.   

   -Pas naturelle? répondis-je surpris.     

-Oui, il pensait à une défaillance de l'ordre médicale.   

   -Et?    

  -Non, c'est un arrêt cardiaque, son cœur n'a pas supporté.

  Elle retint un sanglot.  

  -Mais ses parents désirent vraiment que tu ne sois pas là.  

Je fermais les yeux. Qu'importe ce que je pensais ses parents, j'allais y aller.      

  -Qu'importe ce qu'ils veulent Anita

  -D'après toi pourquoi je te préviens? Je ne suis pas d'accord avec eux. Vous étiez amoureux, elle parlait tout le temps de toi et même si ses parents étaient vraiment en colère à l'idée qu'elle vienne vivre avec toi, elle l'a fait quand même. Je pense qu'ils ne t'aiment pas parce qu'ils se sont rendus compte qu'elle n'était plus une petite fille.

  -Elle ne l'était plus depuis longtemps. Elle a dix huit ans ... Enfin, elle avait.    

-Je sais. Tu sais, il pensait qu'elle était toujours vierge et qu'elle n'avait jamais eu de petit ami avant toi. Mais, ça ils se trompent et je préfère ne rien dire.  

    -Non tu as raison.     

-Bon, je dois aller me préparer. On se voit là bas?    

  -Oui.  

Je raccrochais. Il y avait un silence de mort dans mon appartement. D'habitude, Rachel gigotait partout et mettait beaucoup de vie ici mais là ... La petite avait dormis toute la nuit ou alors si elle avait pleurée, je ne l'avais pas entendu. J'étais tellement épuisé hier soir que le sommeil m'a prit comme ça sans crier et gare. Je me levais difficilement comme si j'avais pris une énorme cuite. La petite se mit à pleurer au même moment, comme par hasard. Je décidais de l'ignorer pour le moment, je partis dans la cuisine et me fit un grand café bien serré pour pouvoir tenir toute la journée. J'en aurais besoin avec ce que j'allais devoir affronter. Je pris mon temps mais les cris du bébé me tapaient dans les oreilles et commençaient sincèrement à m'énerver. Je m'avançais vers son berceau et la vis battre l'air de ses poings. Son visage était tout rouge. Qu'est-ce qu'elle avait? Je posais ma tasse et la prit dans mes bras. Mon nez se plissa tout seul, elle sentait mauvais ! Oh non j'allais devoir changer sa couche ! Et je n'avais jamais fais ça. Bref, ça allait être joyeux. Je posais Eden sur la table puis je regardais autour de moi pour voir où Rachel avait posée les couches et les lingettes. Je n'osais pas trop partir en laissant ma fille comme ça, alors je la repris dans mes bras et je fouillais ses tiroirs. Je finis par tout trouver.  

    -Alors tu vas devoir être gentil avec moi parce que là je sais pas du tout comment on fait, lui dis-je.

  Voilà que maintenant je parlais à un bébé ! Je n'arrivais toujours pas à me dire que c'était mon bébé, ma petite fille. J'ai l'impression qu'il n'y a pas de lien réel entre nous. Pourtant quand je l'ai vu pour la première fois, quelque chose s'est passé mais depuis c'était le néant. Je veux dire, je m'attendais à être complètement accros à elle mais rien. En même temps, Rachel vient tout juste de mourir, peut-être que je ne suis pas prêt encore à aimer quelqu'un d'autre qu'elle. En tout cas, c'est ce que je voulais croire, je ne voulais pas être un mauvais père, non ça jamais. J'enlevais rapidement son pyjama mais en douceur parce que j'avais quand même peur de lui faire mal, elle est toute petite c'est fou ! Ces cris s'étaient un peu calmés et à présent, elle me regardait intensément. Mais moi j'évitais son regard, je ne savais pas pourquoi. J'enlevais sa couche et l'odeur me donna un haut le cœur. Je fis une pause en me bouchant le nez. Je fis une grimace, et dire que ma vie allait être ça maintenant ! J'enlevais les chaque coin de la couche et eu un second haut le cœur.  

Love of a fatherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant