56 ▪ Depay x Aouar : 2/4.

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Memphis conduisait vite, beaucoup trop vite. Mais heureusement pour eux, ils n'avaient croisé aucun policier sur la route. En moins d'un quart d'heure, ils furent arrivés devant la maison du plus jeune. Le néerlandais se gara comme il put avant de sortir du véhicule, toujours avec la même hâte. Houssem suivit, sans rien dire. Il ne comprenait toujours pas ce qu'il se passait mais vu les réactions de son coéquipier quand il avait demandé, il préférait de pas réessayer...

Ce dernier l'attendait d'ailleurs devant la porte de chez lui. Il pressa le pas pour le rejoindre. D'un regard, Memphis lui ordonna d'ouvrir la porte, ce qu'il fit sans rechigner. Il tremblait presque tellement il était apeuré. Ses sortes de palpitations s'étaient légèrement calmées durant le trajet mais ne s'étaient pas arrêtées pour autant. Houssem se sentait un peu mieux mais il savait que ce n'était pas fini pour autant, il sentait qu'une autre vague de ces palpitations allait revenir dans pas longtemps pour lui pourrir encore un peu plus la vie.

Une fois la porte ouverte, le plus jeune entra. Memphis lui fit un discret au-revoir de la tête avant de tourner les talons et de repartir.

- M-Memphis attends !

Il ne se retourna pas, continuant son chemin comme si de rien n'était. Houssem se précipita à sa suite et l'enserra de ses bras pour le retenir. Le plus vieux le repoussa de toutes ses forces et Houssem se retrouva le cul à terre dans l'entrée de sa maison. Il était trop choqué pour se relever. : mais qui était cette personne en face de lui... Le Memphis qu'il connaissait n'était pas comme ça, il n'était pas violent, il était même très prévoyant avec lui normalement ! Mais là...

- Memphis... E-explique moi, c'est quoi ça... Q-qu'est-ce qu'il se passe ?
- Houssem... Je t'en supplie, rentre chez toi.
- Mais-
- RENTRE CHEZ TOI !
- NON ! Une larme coula sur le visage du plus jeune, il était effrayé. Effrayé de ce qu'il se passait et effrayé de ce qu'il allait se passer : Memphis allait-il être encore plus violent maintenant que le plus jeune lui avait tenu tête ?
- Houssem... Son ton fut bizarrement beaucoup plus calme et ses yeux trahissait un mélange complexe d'émotions : c'était comme de la tristesse et... du désir ?
- M-mais explique moi merde... Une autre larme coula. C'est quoi tout ce bordel l-là ? Je comprends rien... Et tu peux pas me laisser comme ç-

Il fut coupé par une autre de ses palpitations qui le força à s'accroupir, à nouveau. Du coin de l'œil, il vit Memphis s'éloigner encore un peu, prêt à partir à nouveau.

- MEMPHIS ! Si t-tu tiens un minimum à moi, reste... Reste avec moi, me laisse pas tout seul dans cette merde...

Le plus vieux se stoppa. Il resta comme ça, de dos, sans bouger.

- M-memphis... Qu'est-ce qu-

Un autre palpitation.

- Tu comprends pas ce qu'il se passe hein.
- Explique-moi... Je suis perdu, je...
- Tes chaleurs.
- ...Quoi ?
- Tes chaleurs. Ce sont tes putains de premières chaleurs Houss'

Ses chaleurs. Putain de merde. Houssem avait totalement zappé que ça allait lui arriver un jour ça. Il en avait bien entendu parler à droite à gauche mais il ne s'était jamais préoccupé de ses chaleurs à lui. Il savait bien pourtant qu'il allait les avoir un jour vu qu'il était un Oméga mais... Il ne s'attendait pas à ça.

- Memphis je...

Le plus âgé s'éloigna encore un peu plus avant de mettre à réciter des paroles comme un automate.

- « Tout oméga rencontre des périodes de chaleur. Ces périodes se manifestent par différents facteurs : l'Omega sera sujet à de fortes températures corporelles et à des palpitations qui surviendront par vagues, à une extrême sensibilité de la peau et des cinq sens, et sera automatiquement lubrifié pour faciliter tout acte charnel. Il faudra d'ailleurs pénétration pour que le phénomène se résorbe.
Les chaleurs sont un signal envoyé à tout Alpha, signalant que l'Omega est prêt à être fécondé. Pendant cette période, l'Omega rejette une grande quantité de phéromones, ressentie par les Alphas et les Betas comme une odeur irrésistible faisant tourner la tête et perdre la raison. »
- ...Q-quoi ?
- C'est ce qu'il se passe en ce moment même Houss', c'est ce qu'il est en train de t'arriver... Houss', je te jure que je tiens à toi. J'ai fait tout ce que je pouvais pour t'aider mais là c'est trop pour moi... Je ne veux pas te faire quelque chose que tu puisses regretter alors je vais y aller.
- Quoi ? N-non, tu peux pas me laisser tout seul dans cette merde...
- Mais merde t'as entendu ce que je t'ai dit ou pas ! Tu émets des putains d'odeurs qui... qui me font perdre la tête, je ne peux pas résister ! C'est pour ça que je t'ai sorti le plus vite possible de vestiaires. Tu sais, je n'ai pas été le seul à sentir l'odeur qui émane de toi. Putain tu peux même pas savoir à quel point tu sens bon... J'ai eu peur que les gars te tombent dessue et que-

Enfin bref, va dormir Houss', ça devrait passer au bout de quelque jours.

- De quelques quoi ? N-non non non ! Je vais pas passer des jours enfermés ici... Et l'entrainement ? Et... je peux pas supporter ça p-plusieurs jours !
- Houss'...
- Il n'y a pas un moyen pour que ça s'arrête ?
- Si mais... Non tu sais quoi, y a pas de moyen. Va juste dormir.
- Tout à l'heure tu as dit u-un truc sur ça, tu-

Une autre palpitation le fit se plier en deux, il eut à nouveau le souffle coupé. Du coin de l'œil, il vit Memphis se crisper et reculer encore.

- J'ai dit que le seul moyen autre que le temps pour faire passer des chaleurs c'était la pénétration. Mais c'est un non. Il est hors de question qu'on fasse quoi que ce soit. Vu l'état dans lequel tu es, je suis sûr que tu serais capable de te laisser faire pour que ça passe. Mais tu regretteras le lendemain et... C'est hors de question. Une sorte de tristesse passa dans ses yeux.

Memphis soupira avant de partir aussi vite qu'il était apparu.

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