La griffe de la panthère noire

Mad Dog

Ambassade française

Tout autour d'elle, les employés la regardaient comme si elle sortait des catacombes parisiennes.

Lilith emprunta les lunettes de soleil de Tatiana et s'installa dans un coin de la cour loin de sa mère qui animait la conversation à ses nouveaux amis. Son rire et ses airs de papillon dansant rendait la compagnie de Tatiana très recherchée. 

La soirée menaçait d'être longue et monotone.

Lilith contempla le ciel immense et ses dizaines d'oiseaux qui paradaient dans cette journée  ensoleillée. Ici, prisonnière des murs de l'ambassade, elle arrivait presque croire qu'elle était en sécurité, à ne pas penser que dans la rue, les yakuzas l'épiaient.

Elle n'avait plus de cellulaire pour se déconnecter complètement de ce monde qui la jugeait, les gens de l'ambassade l'avaient réquisitionné pour vérifier les photos. Devait-elle leur dire que le meilleur hacker du Japon avait probablement tout effacé de compromettant? Ou préciser que c'était peut-être les hommes du Cobra Doré qui s'étaient chargés de la besogne afin de la discréditer? Peu importe, rien de ce qu'elle avait connu avec les yakuzas ne pouvait servir de preuve, à l'heure actuelle ses traces n'existaient plus.

Les deux photos des morts étaient sa seule porte de sortie.

Elle soupira. Le monde avait changé mais de l'extérieur tout semblait normal. Dans ces quatre murs français elle aurait dû se sentir en sécurité mais alors pourquoi était-elle fébrile? Elle n'osait pas demander l'infirmière, elle ne voulait pas attirer davantage l'attention sur elle, sur les traces sur son corps, sur ce tatouage qui lui avait été imposé.

Avec le cell de Tatiana, elle fouilla ses sms, des centaines, Tatiana était connue par sa facilité à se faire de tous et de personne. Bien évidement la jeune femme avait gardé contact avec Franze  quand Lilith avait quitté Paris mais les messages avaient arrêtés brusquement le même jour où Franze et Lilith avaient pris le taxi pour l'aéroport. Leurs échanges étaient longs, mais les réponses de Franze étaient courtes, comme si il était agacé. L'adolescente fouilla les nouvelles et tomba sur l'incendie dans la boite de nuit. Selon les journaux, une grande partie de la bâtisse avait brûlée, on cherchait des corps, plusieurs blessés. On spéculait des vérités, on agrandissait des mensonges, on laissait entendre l'implication du clan ennemi.

- Tu es la yakuza?

Elle leva les yeux. Devant elle un visage qui ne lui était pas familier, un blond avec sa veste de cuire. Immédiatement la fit se raidir. Il avait l'air d'un enfant riche, pourri et gâté.

- Tu es la yakuza dont tout le monde parle? Insista-t-il avec un sourire du joker. Je n'ai jamais vu une de près

- Tu veux un autographe, pauvre con?

Il ne perdit pas le sourire. Il sortit son cellulaire

- On se prend en photo? Juste un petit souvenir..

Le flash la fit bouillir. Elle sauta de son siège et lui arracha l'appareil.

- Qu'est-ce que tu fais? Fit-il en tentant de reprendre ce qui lui appartenait

Elle le repoussa, il trébucha et tomba sur son majestueux derrière. 

- Lysandre! S'écria Tatiana, horrifiée. Qu'est-ce qui te prend?

La jeune femme claquait ses sandales sur le béton dans sa course à la rejoindre.

Lilith effaça la photo et lança le cellulaire contre le mur. Les gens la dévisageaient maintenant, avec désapprobation, avec dégoût. Tatiana s'excusa auprès du jeune homme: