La fuite

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Éviter les gardes fut un jeu de cache-cache, elle appris à se dissimuler et rester immobile sous les épais bosquets pendant des longues minutes. Ils patrouillaient les allées, deux par deux, sans jamais aller au-délà du petit chemin en pierre qui cheminait en serpent. Elle comprit vite pourquoi les gardes n'aimaient pas s'y aventurer, c'était inquiétant et calme ... un peu trop sauvage. Contrairement au reste du terrain qui entourait le manoir, cet endroit avait été laissé intact et Mère Nature s'occupait selon son humeur.

Lilith se mit à courir, ignora son ventre qui se tordait à mesure qu'elle pénétrait dans les profondeurs reculées de ce bosquet, elle se faufila à travers les feuillages, s'étonna du nombre d'arbres, arbustes, plantes qui gravitaient dans cet endroit sombre et profond. Elle utilisa la lampe de son mobile pour se retrouver, marcha prudemment à mesure q'elle tombait sur des pierres affilées, puis finit par atteindre le mur en béton.  Il n'y avait  aucune caméra ici : la grille qui longeait tout le long de la propriété avait été renforcée et elle était haute de 4 mètres, comme le mur dont le haut du mut qui  était couvert avec un bloc de métal solide. C'était un mur difficilement franchissable pour un novice. Lilith s'approcha, évalua la distance, remarqua les les trous qui perforaient le mur, c'était assez gros pour qu'un pied puisse s'appuyer. Elle eut l'impression que ces trous étaient trop bien creusés pour que ce ne fut que l'oeuvre de Mère Nature; était-il possible qu'ils aient été creusés par une personne.... qui avait peut-être déjà tenté de fuir la maison?

Elle prit son élan et se lança. Après 10 infructueuses tentatives, quelques écorchures dans les mains, plusieurs douleurs dans les muscles fessiers, dont jusqu'à là elle ignorait l'existence, Lilith  s'assit par terre pour reprendre son souffle. Le manoir se trouvait au centre de 50 acres de terrain, et la route était à quelques mètres de là, elle entendait les autos rouler derrière le mur.  Elle décida d'explorer le coté nord, trouva un arbre assez solide pour supporter son poids, un magnifique érable du Japon. Elle déposa son mobile par terre, se mit à grimper l'érable aux impressionnantes feuilles rouges dont les branches allaient jusqu'au delà du mur. Elle commença à monter avec précaution et extrême facilité, finalement il fallait juste bien ...

- Ne faites pas ça

Lilith faillit manquer une branche, s'accrocha de justesse. La voix qui l'interpella sonnait comme celle d'un fantôme; base, rauque. Dans la noirceur de la nuit, elle ne pouvait distinguer personne. Cependant une silhouette se dessinait là, dans le pénombre.

- Qui est là? Demanda-t-elle priant très fort pour que cela ne soit pas un spectre

- Ne touchez pas ce mur

Elle sentit ses tripes se tordre. Ce n'était pas un fantôme, mais le garde du corps personnel de Goda. Comment cet homme avait-il réussir à la suivre sans qu'elle ne s'en aperçoive? Il dégageait une aura électrique. 

- Pourquoi vous êtes là? Demanda Lilith en prenant du courage

C'était flippant qu'il l'ait observé tout ce temps.

- Vous êtes ici, finit-il par répondre

Sa réponse l'inquiéta plus qu'elle ne la rassure.

- Je n'aime pas qu'on me suive

- Vous ne pouvez pas vous blesser

- Pourquoi je me blesserai? Fit-elle en poursuivant son escalade

Il sortit de l'ombre et à la lumière de la lune qui se levait, elle croisa son regard fauve qui lui donna un reflux gastrique. Elle avait eut le temps de l'observer dans les rares fois qu'il avait croisé son chemin et elle avait la certitude que, dans la pyramide des serviteurs de Goda, cet individu occupait une place de chef.  

La griffe de la panthère noireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant