ChapVII:

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Des cris résonnaient dans la grande demeure des Blake. Des suppliques, déchirantes et dangereuses. Chaque mot avait une part de vérité, mais également une part d’ombre. Clarke, ruisselante de larmes, hurlait, pour se libérer d’une douleur trop longtemps enfui en elle. Une douleur amère, qui vous fait vous sentir impuissant face au monde, impuissant face à vous-même. Elle avait extérioriser cette brûlure, qui lui écrasait la poitrine comme un marteau frappant sur l'enclume. Et quand elle eu fini, elle se sentit mieux. La reconnaissance contre un petit scandale en public. Un bien pour un mal. Mais ce n'est pas cher payé pour ce qu'on gagne après. La fin justifie les moyens disait Machia Vel.

La femme qui fut l'objet de toute sa fureur la dévisageait avec un mélange de honte et de culpabilité. Sa mère. Celle qui lui avait tout pris mais aussi tout appris. Celle à qui elle devait son malheur mais également son bonheur. Mais comme rien n'est jamais tout noir, ses décisions avait tout de même apporté une légère clarté à ce sombre dessein. Sans cette femme, jamais elle ne serait tombée enceinte. Et cette grossesse fut comme un cadeau. Une libération, un approbation pour continuer. Un nouveau but, l’objectif qui ferait d'elle la femme qu'elle deviendra.

Clarke la regarda avec des yeux rougis par la colère et la tristesse. Après avoir ouvert son âme à cœur perdu, elle se laissa souffler. En fin de compte, elle n'en voulait pas à cette femme. Elle avait fait ce qu'il fallait pour survivre. Et pour ça elle ne pouvait pas lui en vouloir. Mais sa rancœur et son orgueil ne peuvent pas pardonner si rapidement, sans explications. Alors elle la regarde de haut en bas, avant de quitter une bonne fois pour toute cette maison, ou tout avait basculé.

Sa meilleure amie, Raven, et l’homme à ses côtés, John, on entendus une partie de la colère de leur amie. Mais comment la blâmer quand on sait tout ce qu’elle a traversée ? Alors ils lancent un regard neutre à la femme habillé de rouge, puis à leurs tour, sortent aussi de cet endroit après un dernier regard à l'homme aux boucles brunes.

Côté Bellamy :

Après le départ de Clarke et ses amis, je tourne un regard dur vers ma sœur. Elle ne semble pas comprendre la gravité de ses paroles. Et me répond avec un expression agressive, mais je sais qu'elle attend la sentence pour ce qu'elle a dit. Parce que même si elle ne s'en rend pas compte, elle est assez intelligente pour savoir qu'elle a été ignoble.

- Pourquoi as-tu dis ça ? Dis-je en serrant les poings. Comment peux tu dire une chose pareille, sans connaître toute l’histoire ? Toute son histoire. Clarke, salir le nom des Blake ? Ça n’arrivera pas… Ça n'arrivera plus jamais. J’avais enfin retrouvé la fille mystère, celle qui hante mes rêves depuis ce fameux soir du 31, et tu viens de me l'arracher sans scrupules. Pourquoi avoir dis ça Octavia ? Je peux savoir depuis quand on respecte ce genre de règlement toi et moi ?

- Bell…

- Non. C'est assez Octavia. J’ai laissé passer énormément de chose. Mais là, c’est trop. Clarke porte mon enfant. Et même si nous ne nous mettons pas en couple, et que nous ne nous marrions pas, nous serons ensemble. Je pensais que tu étais au courant des sentiments que j’éprouve pour cette fille. Et je pensais que tu me soutiendrai. Mais au lieu de ça, tu m'enfonce… je l'aime tu comprend ça ! J'en suis fou amoureux depuis que mon regard s'est posé sur elle…

- Alors qu’est ce que t’attends pour la rattraper ? Murmure doucement ma sœur.

Et la c'est le déclic. Au lieu de courir après la femme que j'aime, je suis resté là, à réprimander ma sœur. Quel abrutit.

Il n'en faut pas plus pour que je parte à sa suite. Une fois dans la maison, j’entend des explosions de voix. Deux personnes sont en conflits. Instantanément je reconnais la voix de Clarke, de ma princesse.
Des mots tels que « Tu m'as trahi » ou encore « je te hais » parviennent en écho à mes oreilles. Puis soudain plus rien. Je m'approche de l'origine du bruit, ou du silence. Devant moi, Raven et Murphy, sont en pleine observation de deux corps en perdition. Celui de ma princesse, puis celui de sa mère. Clarke semble contradictoire. Je peux observer tant de sentiments différents traverser son visage. Puis après quelques instant, elle quitte la maison dans sa belle robe bleu, sous le regard dubitatif de sa mère. Je ne peux m'empêcher de la trouver belle.

Raven et Murphy lancent un léger regard à Abby Kane, puis se tourne vers moi, avant de suivre Clarke à l'extérieur. J’allais les suivre quand la comtesse m'en empêcha. Je la regardais surpris, ne comprenant pas ce qu'elle me voulait après tout le mal qu'elle avait fait endurer à son enfant, sa fille.

- Prend soin d'elle. Me murmura t'elle avant de rejoindre son mari quelques pas plus loin. Vous n'avez rien d'autre à faire? Gronde t'elle auprès des invités trop curieux.

Je la suis du regard et découvre Octavia qui m’observe. À ce moment, je me rappel de mon objectif et rejoint les autres dehors.
Je ne mets pas longtemps à les retrouver, sauf qu’il n'y a que l’amie de ma princesse et son chirurgien. Je m’approche d’eux rapidement, avant de demander :

- Où est-elle ?

Raven me regarde de ses grands yeux marrons, puis pose une main apaisante sur mon épaule.

- Elle est là-bas. Répond la métisse en montrant une ombre assise sur un banc. Je… je pense que tu devrais aller lui parler.

- Je vous laisse la maison Bellamy. Propose Murphy. Je vais emmener Raven manger à la pizzeria du coin… comme ça tu pourras parler avec elle. Par contre ne fais pas le con. J'ai été clément avec ta sœur par ce que c'est une fille, mais avec toi je ne me retiendrais pas.

- Tu n'as pas à t'en faire. Et merci.

Et alors qu’ils allaient monter dans une lamborguini orange,  je les intercepte :

- Félicitations. Pour votre couple je veux dire.

- Merci vieux. J’espère pouvoir en dire autant de toi et Clarke.

Je leurs souris.

- Par contre Blake… Clarke n'est pas encore au courant alors… commence Raven.

- Je ne dirais rien. 

Elle me gratifie d'un sourire puis monte dans la voiture qui démarre peu de temps après. Je me retrouve donc seul. Je me tourne vers Clarke, puis je m'approche à pas de loups vers le banc ou elle est assise. Puis sans un mot, je m’assois à ses côtés.

Le silence présent perdure, mais cela ne me dérange pas. Je devine les larmes qui coulent sur ses joues, puis sa lèvre du bas qui doit trembler légèrement. Après quelques secondes, je la sens glisser sa main dans la mienne, et je la serre fort, pour lui montrer mon soutient.

- Ma sœur est une imbécile. Dis-je en brisant le silence.

Je la sens sourire à mes côtés puis elle pose sa tête sur mon épaule.

- Tu sais… je ne lui en veux pas. Murmure t'elle après quelques minutes.

À ces mots je comprends qu'elle parle d'Octavia mais également de sa mère.

- Quand on a été élevé avec des idées bien précises, il est très difficile de s'en défaire. Ma… mère, à été élevé pour toujours survivre, et ne jamais manquer de rien. Alors je comprend, dans un sens, qu'elle se soit vite remariée après le décès de mon père. Elle a eu peur.  Et je ne lui en veux pas. Même si lui donné mon pardon est encore impossible, je comprends sa décision. Et je pense que pour Octavia c'est la même chose. Elle a dû vivre dans l’idée qu'un enfant ça se faisait d'un couple mariés, et que sans c'est deux facteurs, ça ne pouvais pas marcher. Et je ne lui en veux pas. Par contre, ce que je lui reproche, c’est le fait qu'elle utilise ma famille et mon passé pour me montrer comment elle voit les choses. Alors que nous aurions simplement puent en parler comme des adultes. J'aurai compris son point de vu.

Le silence revient alors. Et face à cette révélation je reste interdit.

- Mais je suppose que tu n'es pas là, assis à côté de moi pour parler de ça. Dit elle en soupirant.

- Ce n’était pas mon idée principale. Mais seul un idiot ne change pas d'avis. Alors si tu as besoin d'en parler. Je suis là. Et je comprends tout à fait ce que tu peux ressentir. Personne ne peut t'imposer une idée comme ça. Dis-je maladroitement pour lui montrer que je suis là pour elle.

- Merci…

- Tu n'as pas à me remercier…

- Si. Coupe t'elle. Sans toi… ma vie ne serait pas comme ça. C’est grâce à toi si j’ai réussi à remonter la pente. Depuis ce soir là, même si mes souvenir reste vague, je sens au fond de moi que quelque chose a changé. C'est grâce à toi que je suis enceinte, que j'ai un nouveau but dans la vie. Et… pour être franche, j’aimerai que tu reste à mes côtés encore un moment. Je… je ne sais pas encore si je t'aime, car aimer est un grand mot. Mais je sens quelque chose qui vibre en moi à chaque fois que tu es près de moi, à chaque fois que tu me lance un sourire. Peut être que c'est ça le coup de foudre. Un brasier qui se manifeste  dès que tu es là... et... J’aimerai vraiment que tu sois là pendant ma grossesse, et pour élever l’enfant. Je ne te demande pas de m'épouser sur le champ et que nous soyons un petit couple modèle. Non. Je te demande juste d’être présent. Mais je ne vais pas te forcer et si tu refuse, je comprendrai. Tu ne me dois rien

Je l'observe amoureusement après sa tirade. Elle vient en quelque sorte de m’avouer ses sentiments, et de sous entendre qu'elle veut que nous vivions ensembles. Elle et moi.

- Et si moi je voulais qu'on soit un couple ? Et si je voulais vraiment essayer quelque chose avec toi ? Je sais que l'on ne se connaît pas vraiment, mais on se connaît assez pour savoir que l'on éprouve quelque chose de fort l'un pour l’autre, et que j’aimerai exploiter ce sentiment. Je veux être la pour toi, pour notre enfant, je veux le voir grandir et faire partit de sa vie. Je ne sais que trop bien ce que cela fait de vivre sans père.

Elle me regarde alors surprise. Puis je capte ses deux orbites qui brille dans la nuit. Et là, je comprend qu'elle est du même avis que moi, et qu'elle veut tenter l’expérience. Alors j’approche lentement ma tête vers elle, nos lèvres se frôlent légèrement, et je sens son cœur battre à toute vitesse. Le mien aussi bat rapidement. Nos souffles se mélange, et alors que j'allais franchir l’espace qui me séparais de sa bouche, elle me devance et m'embrasse timidement. Je répond à son baiser avec douceur. Ses lèvres sont douces et sucrées, et à cet instant, je ne peux que me dire que j'ai trouvé la femme de ma vie. Et que pour la première fois de ma vie, j'ai trouvé quelqu'un que j'aime et pour qui je donnerai ma vie.

Soudain il se met à pleuvoir, au début seulement quelques gouttes, puis finalement de grosses gouttes coulent abondemment sur nos deux corps et nous sommes rapidement trempés. Je la sens sourire contre mets lèvres, et je ne peux m'empêcher de faire de même. Nous nous séparons hors d'haleine, puis nous rions de ce petit moment que nous venons de partager. Je ne peux définitivement plus le nier. Je l'aime.

Original TasteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant