— Tu dois plus t'impliquer sur ton travail ! Tu n'es pas assez attentive Camélia. Les papiers sont mélangés n'importe comment et je ne parle pas des saisies que tu as faites.
— Je ne comprends pas, c'est fait exactement comme tu me la montres.
Je tente de me défendre vainement, j'essaie de trouver ce que j'ai fait de mal, mais rien ne me vient.
— Et arrête s'il te plait de me répondre, si tu fais la moindre connerie ça va retomber sur moi et fait confiance pour te le faire regretter ! Il est hors de question qu'une novice entrave mes performances exemplaires, est-ce que je suis assez claire !
— Oui, soufflais-je en refusant de le regarder.
— Je n'ai pas entendu.
— Oui !
Cette fois, je relève les yeux pour lui faire face, l'espace d'un instant un sourire narquois se dessine sur ses lèvres.
— Je t'enlève le dossier Pyrss, j'ai cru bon de te confier une tâche clé pour l'entreprise, mais à ce que je vois tu es loin d'être prête. Tu peux trier mes documents ou cela est au-dessus de tes capacités ?!
Sans attendre ma réponse, il prend le carton rempli de papier pour le laisser tomber sur mon bureau et s'en va en claquant la porte.
À bout de nerfs, je ferme les yeux tentant de faire redescendre mes larmes qui montent. Je ne suis pas du genre fille qui pleure pour un rien et je ne me permets pas de faire ce plaisir à Roger. Cette journée est la pire que j'ai vécu depuis que j'ai emménagé à San Francisco.
Il ne cesse de se plaindre de mon travail à Andréa. Elle m'a convoquée pour me sermonner en disant que je devais me ressaisir et rapidement avant que le cabinet ne décide de mettre un terme à mon contrat. Sans parler du fait qu'il est sur dos, guettant la moindre erreur de ma part pour me le reprocher. J'ai passé la journée à me faire réprimander et je pense que je suis arrivée à bout. Je compte les secondes qu'il me reste pour que je puisse enfin rentrer chez moi.
J'aimerais trouver une excuse valable pour ne pas aller chez Kieran. Je n'ai aucune envie de le voir et encore moins de lui parler. Depuis samedi où il m'a offert le couteau je ne les pas revue. Je ne sais pas comment je vais réagir face à lui. Je suppose que toute sa bande sera là, je sens que je vais passer une soirée extrêmement longue. Heureusement que Faith vient aussi, j'aurai au moins une personne dans mon camp.
J'espère que le cadeau que j'ai acheté a Maisy le lui plaira. J'ai profité de ma pause déjeuner pour aller me promener, moins je vois l'enceinte du cabinet mieux je me porte. Cela m'a permis de prendre l'air. J'ai finalement trouvé le présent idéal dans une vitrine d'une boutique de fleurs. Une rose éternelle rouge avec des pointes d'or, entourer de fines lumières et enfermer dans une cloche en verre. Le résultat est époustouflant, j'espère qu'elle va aimer.
Voyant l'aiguille pointée sur le six je me lève aussitôt, soulagée. J'éteins mon ordinateur et range à la hâte mes affaires. Tandis que je me presse de sortir, je faillis de justesse bousculer Roger qui monte l'escalier.
— Excuse-moi !
— Tu as terminé la tâche que je t'ai confiée.
— Comment l'aurais-je pu ? Tu me m'as donné le carton il y un quart d'heure.
— Et tu pars déjà.
Le même sourire narquois se dessine sur ses lèvres, il me toise comme si j'étais un agneau qu'il était prêt à dévorer.
— Il est dix-huit heures, j'ai terminé ma journée.
Je le regarde droit dans les yeux et commence à vouloir descendre les marches, mais celui-ci me retient en agrippant le bras. Je me dégage aussitôt en le fusillant des yeux. Il se recule et lève les mains innocemment en l'air avant de les rabaisser. D'une voix plus posée et calme, il me dit,
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Jusqu'à l'aube
Romance« On veille l'un sur l'autre jusqu'à ce que l'aube apparaisse » Le propre de l'homme est sa différence. Sur 7 milliards d'êtres humains, il n'y en a pas deux pareil ; c'est en l'acceptant que l'on devient unique. Mais il arrive qu'elle soit tro...