— Tu es prête.
— Oui, je dois juste éteindre mon ordinateur et j'arrive, précisé-je à Roger en levant les yeux des écrans.
Je me dépêche de ranger mes affaires et enlève l'élastique qui retient ma chevelure tout en récupérant mon sac et ma veste en cuir. Je rejoins Roger qui m'attend impatiente devant la porte de mon bureau. Depuis qu'il m'a demandé de l'accompagner, prendre un verre après le travail, il n'arrête pas de trépigner sur sa chaise.
— Je suis content que tu aies accepté mon invitation, tu vas voire c'est un endroit est classe, au style lounge. Il est idéal pour mieux faire connaissance, ajoute-t-il en faisant un sourire un coin.
Je fais mine de ne pas avoir entendu sa dernière remarque et descends les marches. Roger est quelqu'un de très charmeur qui aime plaire. C'est vrai que physiquement il est très séduisant et cela, il le sait parfaitement. C'est d'ailleurs cette facette de sa personnalité qui me dérange le plus chez lui. J'essaie d'en faire abstraction pour me focaliser sur ses bons côtés.
— Vous voilà enfin j'avais peur que vous soyez partie sans moi ! s'exclame Ethel en nous voyant descendre la dernière marche.
— Comment ça sans toi ?
Remarquant le froncement de sourcil de Roger, je réponds avant qu'elle puisse le faire.
— C'est moi qui l'ai invité, je me suis dit que ça serait plus sympa. J'espère que ça ne te dérange pas.
— De toute façon, c'est trop tard.
Sa réflexion donne un froid dont j'ai l'impression être la seule à le ressentir. Ethel fait semblant de n'avoir rien entendu et attrape son sac rouge vif.
— Alors c'est parti, s'enthousiasme-t-elle en passant son bras autour du mien.
— Après vous mesdames, déclare Roger en ouvrant la porte du cabinet.
Bras dessus, bras dessous avec Ethel on suit Roger à travers les ruelles animées de San Francisco, jusqu'à arriver devant une façade noire aux lettres dorées. En pénétrant dans le bar, elle me lâche pour aller saluer un homme colossal à la peau foncée.
Roger avait raison, l'endroit est très sympa. Des néons bleutés le décorent fessant ressortir les fauteuils en cuir blanc. J'ai un petit sursaut en sentant la main de Roger se poser dans le bas de mon dos, je lui lance un regard de travers et avance pour aller m'assoir sur l'un des sièges.
— Je vais aller te commander un mojito.
— Je ne suis pas trop fan de ce cocktail.
— Oui, mais tu vas gouter, c'est moi qui t'invite.
Je lève les yeux vers lui, étonner par son ton presque autoritaire qu'il vient t'employer avec moi. Je commence à ouvrir la bouche pour répliquer, mais en même moment Ethel s'assoit près de moi.
— Moi je veux bien un cosmopolitan, rétorque-t-elle en faisant son plus beau sourire.
— J'en prendrai également un, lui précisé-je assez fort pour que Roger puisse m'entendre.
— Tu sais que tu n'es pas distraite.
— Je ne cherche pas à l'être, plaisante-t-elle.
C'est vrai qu'il est plutôt sexy dans son genre, mais son caractère macho le moins rend séduisant. Ce n'est ce genre de personne qui croit qu'elles peuvent avoir toute la personne à ses pieds.
— S'il te plait tant que ça, pourquoi ne vas-tu pas lui dire ?
— Roger est attiré seulement par ce qu'il ne peut avoir, précise-t-elle en me lançant un regard.
VOUS LISEZ
Jusqu'à l'aube
Romance« On veille l'un sur l'autre jusqu'à ce que l'aube apparaisse » Le propre de l'homme est sa différence. Sur 7 milliards d'êtres humains, il n'y en a pas deux pareil ; c'est en l'acceptant que l'on devient unique. Mais il arrive qu'elle soit tro...