Chant des Vagues au Mont Braise [Poké-Month]

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Reprenant de l'intérêt pour les livres de son père, il se mit à feuilleter rapidement celui sur les courants marins et tomba sur une autre lettre, portant cette fois-ci la même écriture soignée de sa mère.

« 03 mars. Je dois me joindre à l'expédition, je n'ai plus le choix. La Team Rocket est partout. Ils sont venus me chercher alors que j'étais en plein séminaire au Mexique. Je ne veux pas participer à ce projet, à cette monstruosité, mais j'ai un garde qui m'empêche de m'enfuir et je suis enfermée dans ma chambre la nuit. Ces hommes sont des monstres, ils ne doivent pas trouver Mew.

J'espère sincèrement qu'il s'enfuira avant qu'ils ne mettent la main sur lui. J'ai trouvé un capitaine de bateau qui a lu tous tes livres, et il a accepté de te transmettre quelques messages, tant que nous ne sommes pas encore arrivés dans la jungle.

Je ne peux pas écrire beaucoup, mais je veux que tu saches que je pense à toi à chaque instant. Je suis terrifiée, et en même temps... je suis prête.

Cela fait des années que je récolte les preuves, les artefacts pour prouver son existence, et aujourd'hui, alors que je n'ai jamais été aussi proche de mon but, cette Team Rocket arrive et menace ce pokémon originel. Parmi ces criminels, il y a des collègues, des anciens associés, des scientifiques du laboratoire pokémon de Cramois'île et... des Champions d'Arène de tout Kanto. Je ne peux pas les nommer pour ta propre sécurité, mais surtout, ne parle à personne de moi. Ils sont partout, et ils peuvent nous atteindre à n'importe quel moment.

Tu dois protéger notre fils. »

La Team Rocket. Constant frissonna. Ce gang de voleurs de pokémons qui avait émergé des ruines de la guerre avait donc des projets plus ambitieux que le commerce et les combats illégaux? Mais pourquoi voulaient-ils capturer Mew ?

Il n'osait à peine l'imaginer. C'était à cause de gens comme eux que des centaines de pokémons disparaissaient tous les mois, et qu'on en retrouvait parfois abandonnés le long des routes, mortellement blessés ou amputés des suites d'attaques trop puissantes. A cause d'eux, le commerce de prothèses pokémons avait fleuri depuis leur arrivée à Kanto, alors qu'il ne s'agissait que de chirurgie rare auparavant, même du temps de la guerre...

Il trouva une deuxième lettre de sa mère, écrite d'une main plus anxieuse, avec des traits plus secs et pressés.

« 12 février. Cela fait plus d'un mois que nous avançons sans rien trouver. Je cache tous les indices que je trouve sur notre passage, et je m'assure de fausser les données des capteurs des radars la Sylphe Co. pour ne pas qu'on puisse trouver l'emprunte télékinésique de Mew. Je suis la seule à voir ses traces et... Il est partout. C'est un miracle qu'on ne soit pas encore tombé dessus par hasard.

Des membres de l'équipe ont trouvé de vieilles ruines dans la jungle, et ils ont décidé que nous irions camper là-bas. Je sens qu'ils commencent à avoir des doutes sur moi. Ils vont découvrir que je cache les traces de Mew, et à ce moment-là...

Je suis désolée, Kentaro. J'aimerais pouvoir te dire que je veux rester en sécurité, pour avoir un espoir vous revoir, toi et Constant, mais je ne peux pas laisser ces assassins mettre la main sur Mew. Je sais ce que je suis en train de faire. Je sacrifie ma vie pour... pour que nous ne vivions pas dans un monde gouverné par la Team Rocket.

Je sais que tu dois m'en vouloir, que tu dois leur en vouloir, mais je t'en prie, ne dis rien à la police, ne cherche pas à me venger. « G. » est trop dangereux pour toi et Constant. Ça ne sert à rien de les affronter. Ils ont déjà quatre champions d'Arène dans leur camp. Carmin sur Mer, Safrania, Parmanie et Cramois'île. Tu sais de qui il s'agit. Oui, je sais, notre ancien ami et collègue fait partie de leur gang. Je l'ai vu ici, en Amazonie. Il n'a pas osé me regarder dans les yeux

Je t'aime Kentaro. Adieu. »