São Paulo (Tome 1)

Chapitre 6

Twice - Waterstrider
***

Quelques heures plus tard

Le corps ruisselant de sueur, ma respiration est saccadée, ma poitrine s'élève et s'abaisse à un rythme soutenu.

— Reveille-toi, Carla.

Cette voix rauque me paraît si lointaine, que je peine à savoir si elle est réelle. Mes mains toujours liées, je ne peux pas toucher mon front qui me paraît brûlant. Je tremble, je le sens. Refusant d'ouvrir les yeux, je gémis et me débats lorsque deux larges mains saisissent brutalement mes épaules.

— Carla, reveille-toi ! hurle cette même voix.

J'ouvre brusquement les yeux et peine à respirer convenablement. Lorsque je rencontre deux billes dilatées et sombres, je m'arrête subitement de bouger. Cael a les mains posées sur mes épaules, ses ongles plantés dans la peau dure de ces dernières. Ma respiration se calme alors qu'il me relâche et me tourne le dos.

— Quelle heure est-il ? Combien de temps ai-je dormi ? osé-je demander.

Cael ne bouge pas et ne me répond pas.

Évidemment, à quoi est-ce que je m'attendais ?

—Cael, l'appelé-je d'une voix tremblante.

Lorsqu'il se tourne vers moi et plante ses yeux ténébreux dans les miens, je retiens mon souffle. Ils dégagent cette espèce d'assurance presque intimidante. Ce courage que nul ne peut lui ôter, ce sérieux sans nom qu'aucune personne ne peut acquérir sans un quelconque effort.

— Je ne te répondrai pas. Alors ferme-la. Entendido ?

Face à sa réponse, je me mordille la lèvre inférieure et baisse les yeux. Mes joues chauffent brutalement alors que les battements de mon cœur s'accélèrent.

Soudain, son téléphone vibre dans la poche arrière de son jean. Il l'attrape d'un geste vif et décroche tout en s'éloignant de moi.

Il sort de la pièce pour être sûr que je n'entende rien. Un long soupir franchît mes lèvres, Cael est vraiment futé.

Quelques minutes plus tard, il revient et laisse la porte ouverte. La lumière crue du soleil m'agresse la rétine et m'aveugle durant plusieurs secondes. Je tourne la tête vers lui et déglutis : il a ôté son t-shirt pour en mettre un propre.

Ses puissants muscles roulent sous mes yeux tandis que ses multiples tatouages s'offrent à moi. Son torse à la musculature parfaite peut faire saliver n'importe quelle fille sur cette planète. Sans compter ses larges épaules bien bâties.
Remarquant que je le fixais, Cael sourit légèrement sans pour autant me lancer de regard. Il sait que son physique m'attire et en profite.

L'enflure.

— Lève-toi.

Je m'exécute tandis qu'il saisit mon bras et m'amène de force dehors. Puis, il me retire mes menottes et soupire. Je le vois prendre une cigarette et l'allumer sans se soucier du fait que je le regarde.

Me massant les poignets, je serre les dents. Quand aurais-je le droit de partir de cet endroit qui est la pure réincarnation de l'enfer ?

Certains habitants de la favela osent nous jeter quelques regards qui se veulent intrigués. La présence de Cael les effraie aussitôt. J'avale difficilement ma salive lorsque ce dernier s'approche de moi et lève une main en direction de mon visage.

Ayant soudainement peur, je me protège la tête à l'aide de mes bras et ferme les yeux.

— Carla, olha para mim (*regarde-moi).