Chapitre 18

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Scotland - The Lumineers
***

Me réveillant seule dans le lit, je cherche mon chandail des yeux. Mon t-shirt enfilé, je finis par me rhabiller entièrement. Cael n'est plus là.

Je soupire et remarque qu'un verre d'eau et deux bananes sont posés sur la table en face de moi. Mon estomac manifeste son intérêt pour la nourriture alors que je me jette sur les fruits. Les engloutissant avec appétit, je vois ensuite le verre d'eau d'une seule traite. Le liquide frais glisse le long de ma trachée déshydratée.

Poussant un long soupir, je ferme les yeux. Les petits-déjeuners deviennent de plus en plus consistants, pour mon plus grand plaisir. La chaleur est écrasante, dès le matin.

Je soupire et m'assois sur le matelas où Cael et moi avions dormi hier soir. Je frissonne en repensant à ses baisers, son toucher électrisant et son corps d'Apollon pesant sur le mien.

Encore émerveillée de ma nuit passée à ses côtés, je ne me rends pas compte que la porte d'entrée s'est ouverte. Je tressaute et fais volte-face. Diego se tient devant moi, accompagné de José et Carlos. Je dévisage ce dernier, ne manquant pas de lui faire part de mon mécontentement. Il me scrute silencieusement, amusé.

Diego me sourit tout en glissant une cigarette entre ses lèvres.

— Sors de là, Carla.

J'obéis à contrecœur et me mordille les lèvres.

Une fois dehors, les rayons de soleil m'éblouissent tandis que Diego s'approche de moi. Ses doigts saisissent mon visage sans ménagement.

— Tu as ta place dans la mafia. J'ai vu du potentiel en toi hier, dit-il. Cependant, Cael va devoir t'entraîner encore et encore, jusqu'à ce que tu sois imbattable.

Très rassurant...

Diego me jauge d'un regard blasé en consumant sa cigarette. Carlos et José restent muets derrière leur boss.

— Où est Cael ? osé-je demander.

C'est vrai qu'en y pensant, je passe mes journées avec lui depuis que je suis ici. Je ne suis donc pas habituée à ne pas le voir.

Diego écrase le mégot de sa cigarette sous sa chaussure et expire le restant de tabac.

— mission. Ne pose pas de question, pequena. Tu pourrais rapidement te retrouver dans une mauvaise situation.

J'acquiesce tandis que Diego plisse les yeux.

— Il va revenir d'ici peu. Reste ici et n'essaie pas de t'enfuir. Ana viendra te donner de nouveaux vêtements et de quoi te laver.

Je fronce les sourcils, Ana. Peut-être est-elle cette jeune femme que je voyais, celle aux cheveux hirsutes et aux vêtements en lambeaux...

Alors que Diego, José et Carlos disparaissent, je retourne dans la maison et m'occupe comme je le peux. Tressant mes cheveux qui m'arrivent désormais à mon fessier, je soupire. Je ne dirais pas non à un petit nettoyage, effectivement.

Quelques heures plus tard, Ana vient me voir et dépose une bassine d'eau tiède ainsi qu'un petit savon devant moi. Elle me tend du linge et une serviette propres et repart aussitôt en refermant la porte derrière elle. Je n'ai même pas eu le temps de la remercier...

Alors que je me défais de mes habits sales et malodorants, je pénètre dans la bassine et me savonne généreusement. Poussant un soupir d'aise, je me rince et me sèche rapidement. Puis, j'enfile le pantalon en toile de jute gris ainsi qu'un t-shirt blanc tout simple. Je me chausse de la paire de chaussure de Dr. Martens et me redresse.

Ces chaussures proviennent sûrement d'une contrefaçon. Comme le restant de mon accoutrement, sans aucun doute.

Faisant ainsi partie de la mafia brésilienne, mes vêtements ont apparemment pu évolués. Une bonne chose de faite. Mes cheveux étant assez propres, je ne les ai pas touché.

Ma mère doit être morte de peur et a dû envoyer des tonnes de messages à Joana et Miguel qui ne savent pas où je suis. Je m'en veux, mais je ne peux plus reculer désormais.

Alors que je m'apprêtais à verser la bassine d'eau dehors, la porte s'ouvre sur Cael. Son t-shirt blanc autrefois immaculé, est souillé de sang séché, sa lèvre inférieure est fendillée et ses pommettes rougies.

Me précipitant vers lui, Cael me repousse et retire son chandail. Je remarque alors le long tatouage qui recouvre l'intégralité de son dos : un arbre de vie. Ses branches à l'encre noire s'étendent sur ses omoplates tandis que le tronc encercle sa colonne vertébrale.

Me voyant l'observer, Cael esquisse un léger sourire lorsqu'il se retourne lentement vers moi. Ses yeux croisent les miens, les scrutent silencieusement. Je m'approche, effleure ses lèvres du bout des doigts et les fixe tristement.

— Que faisais-tu...?

Il déglutit et refuse de me répondre. Glissant mes doigts derrière sa nuque, je me presse contre lui et sens son souffle chatouiller mon visage proche du sien.

— J'étais en mission et ça s'est mal terminé. Déclare-t-il dans un souffle.

Je l'écoute attentivement et le laisse déposer son front contre le mien. Nos lèvres se touchent presque, s'envient mais ne se goûtent pas.

— Le sang sur ton t-shirt... Était-ce le tien ? lui demandé-je, la gorge nouée.

Cael secoue la tête et s'écarte de moi, remettant un chandail propre également apporté par Ana.

— Non. C'était celui d'un des hommes de Tomas. Je l'ai tué, dit-il fermement.

Son regard fuit le mien bien qu'il redevient dépourvu d'une quelconque émotion.

Mon cœur rate un battement, il a tué quelqu'un, à nouveau.

— C'était ta mission ? Tuer un de ses sbires ?

Il acquiesce et se rapproche de moi, encadrant ainsi mon visage de ses larges mains.

— Diego m'a chargé de le faire. Tomas a de moins en moins d'hommes et devient faible. C'était nécessaire.

Je me mords l'intérieur de la joue et soutiens son regard sombre. Ses pouces effleurent mes joues pour venir se poser sur mes lèvres.

— Je ne pouvais pas t'en parler. Tu dormais et je ne voulais pas te réveiller.

Puis, lentement, Cael dépose ses lèvres au-dessus des miennes tandis que je ferme les yeux et me laisse me faire emporter loin. Le goût métallique du sang envahit ma bouche alors que sa lèvre inférieure fendue effleure la mienne. Son piercing suit les mouvements répétitifs et passionnés de ses lèvres collées contre les miennes.

La saveur sucrée puis, amère, irradie mes papilles et m'enivre. Cael approfondit le baiser en glissant ses doigts dans ma nuque, me pressant davantage contre lui. Nos souffles se mêlent, n'en forment plus qu'un.

Mon cœur tambourine dans ma cage thoracique et résonne dans mes tempes. Mes doigts tremblants viennent se poser sur son torse et agrippent fermement son t-shirt. Le baiser devient rapidement fiévreux et emplit de désespoir.

Alors que nous nous reculons à bout de souffle, je ris nerveusement. Mes joues s'empourprent tandis que Cael glisse une main dans ses cheveux et les ébouriffe légèrement. Ce geste suffit à le rendre davantage attirant et terriblement sexy.

Puis, il glisse une cigarette entre ses lèvres et l'allume avec nonchalance tandis que je peine à me remettre de mes émotions.

Si notre relation va quelque part, je ne refuserai rien de lui. Pas même un baiser. Loin de là.

***

OLÁ !

Vos impressions sur ce chapitre ?💜

Bonne soirée mes petites lunes <3

Ps : Shawn et Camila les bests😍

Nolwenn

Instagram 📸 : Rubism00n

São Paulo (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant