São Paulo (Tome 1)

Chapitre 16

Bones - WENS
***

Deux jours auparavant

Cael me tourne autour, les poings levés devant son visage, en position de défense. Je l'imite, sautillant sur place.

Ses yeux pétillants et noirs me fascineront toujours autant.

— Mets-toi en position de défense, Carla.

Je m'exécute et suis les instructions de Cael à la lettre. Voilà deux heures et demi que nous nous entraînons d'arrache-pied. Mes muscles me font souffrir, mon corps est recouvert de sueur et de petits points noirs se dessinent dans mon champ de vision. Mais je reste concentrée et prends une grande inspiration.

Cael m'envoie un coup de poing dans le ventre mais je l'évite in extremis et souris, fière de moi. Cependant, ce fut de courte durée car il me fait un tacle et je tombe en arrière, le dos plaqué contre les matelas. Soupirant bruyamment, je vois Cael me tendre une main afin de me relever. Épuisée, je la saisis et me laisse faire.

— On ne peut pas faire une pause ? me plains-je, essoufflée.

Il secoue la tête.

— Lors du test, tu n'auras pas de pause. Il faut t'entraîner sur ton endurance.

Je roule des yeux, ennuyée.

— Il me reste seulement deux jours...

Cael se place en face de moi et sourit légèrement. Meu Deus, son sourire...

— Hey ! Reste concentrée, Carla. Ne te laisse pas distraire, souviens-toi !

Je souffle, agacée.

Je sais que Cael me pousse à être meilleure et à savoir me battre et tout le reste, mais je ne me reconnais pas. Ce n'est pas moi. Alors qu'il m'inflige un coup de poing dans le bras, je grimace et sens la douleur se propager dans mon être.

— C'était vraiment nécessaire ? grogné-je.

Il hausse les épaules, amusé.

— Remets-toi en position.

Sa voix est ferme, autoritaire et rauque.

Nous continuons de nous battre, je ne cesse de recevoir des conseils et ordres de Cael. Même si ma réticence à entrer dans la mafia brésilienne de São Paulo me fait hésiter, je veux en apprendre davantage sur son fonctionnement et sur le rôle qu'a Cael au sein de cette dernière.

Au bout de trois heures d'entraînement, plus aucun de mes muscles ne me répond. Je suis éreintée et Dieu sait combien je meurs de faim et de soif.

Cael me lance une petite serviette que je réceptionne assez rapidement et en profite pour m'essuyer le visage avec. Puis, il me demande de le suivre, chose que je peine à faire puisque mes jambes sont molles et refusent de m'obéir, tout comme mon cerveau pour être honnête.

Il m'emmène dans un quartier de la favela qui me paraît un peu moins malfamé que les autres. Cael s'arrête devant un stand de pão de queijo, du pain au fromage. Une spécialité de notre pays ainsi que du Portugal que tant d'autres tentent de reproduire.

Cael en prend une flopée et acheté deux grandes bouteilles d'eau fraîches, choses rares avec cette chaleur extrême qui nous tombe dessus.

Me goinfrant, j'entends Cael rire doucement et se moquer gentiment de moi.

— Effectivement, tu avais faim. constate-t-il en buvant quelques gorgées d'eau.

Je hoche la tête, gloussant.