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Je ne connais pas d'autre événement qui cause autant de douleur que la fin de l'amour...

La période que nous attendions tous approchait à grand pas: les vacances d'été!. Mais avant de sautiller dans le sable et s'offrir des  bains de soleil, il fallait pour nous, terminales, affronter lutter et vaincre l'examen de fin d'année.

Il approchait à grand pas, remettant en question tout le travail accompli jusque-là; demotivant au passage même les meilleurs d'entre nous...

Nous sommes à deux semaines de l'examen de fin d'année. Mais depuis quelques semaines, je pense surtout à son voyage.

Quelques semaines auparavant, durant l'une de nos veillée à nos endroits habituels, j'appris que Mary partirait pour l'étranger une fois l'examen achevé: dans quatre semaines!

Elle me l'annonça alors que nous n'étions que tous les deux à contempler un couché de soleil et discuter d'un sujet totalement opposé. L'atmosphère devint lourd, la joie du moment se dissipait avec le vent et laissait place à un torrent d'incompréhension, de déception et de tristesse...

Tristesse, je ressentais bien plus que celà, mais je ne saurais clairement expliciter ces sentiments. Je fis mine d'être heureux pour elle sur le coup, mais en voyant ses yeux ruisseler, je m'éfforçais de contenir mes larmes en la serrant contre moi, aussi fort que je le pouvais.

Depuis, chaque moment que nous passons ensemble, je le savoure. Je profite de ces dernieres semaines en la presence de celle avec qui je découvrais des émotions inconnues et incomprises; celle qui me fit sortir d'une routine morose; celle avec qui je découvrais l'anatomie féminine: celle qui fut mon premier amour...

Nous y sommes: la période d'examen. Chaque années, les candidats de tous les lycées de la ville sont regroupés dans un internat immense, isolé de toutes distractions extérieurs et de tout contacts avec les familles, ce, durant presque trois semaines, pour ceux qui auront droit aux rattrapages.

Présenté sous cet angle, c'est plus proche d'un camp militaire que d'un examen, sans doute pour voiler les parents; car une fois à l'intérieur, l'environnement se rapproche d'un camp de vacances: dès leur arrivée, le premier lycée prépare les séances de bizutages pour les lycées suivants,; au total cinq s'y réunissent.

Chaque lycée est accueilli par un feu de bois gigantesque autour duquel ils se font "baptiser". Ceci se répète jusqu'à l'arrivée du dernier établissement.

Puis chaque soir, jusqu'au dernier, les fêtes et les nuits blanches se multiplient, y compris les veilles de compositions.

L'examen débute environ trois jours après le rassemblement complet, pour une durée de quatre jours...

La veille des épreuves je n'ai pas dormi, personne n'a dormi dans notre chambre!!! La raison: une attaque à l'eau froide. Ceux qui ne participent pas aux fêtes en subissaient fréquemment jusqu'à ce qu'ils cèdent.

Nous arrivions donc semblables à des drosophiles, composer pour un examen qui détermine notre avenir sans même avoir pu dormir...

Ce scénario se répétait jusqu'à la fin, la fin des épreuves; elle mit du temps mais elle finit par arriver. 

Cet examen terminait par une épreuve oral de langue vivante. Ayant terminé plus tôt, je me posais sur un banc, attendant mes camarades de chambres, quand je fis sorti de mes pensées par une fille qui se plaignait de son travail.

Elle ne remaquait ma présence que de longue minutes plus tard; et pour je ne sais quelle raison, elle se présentait à moi.

Orlanne, son prénom. Même si mon coeur appartient à quelqu'un d'autre, je ne peux m'empêcher d'admirer da beauté: oui!! Son teint clair présente une peau douce au regard, un sourire magnifique, des lèvres d'un rose naturel léger, ses cheveux noirs et bouclées parfaitement adaptés à la forme de son visage; le tout rattaché à une taille fine aux formes parfaitement symétriques ... du haut de ses 17 ans, elle paraissait plus mature que son âge, dans sa gestuelle ou sa façon de s'exprimer.

Elle engageait une conversation avec moi, insistant malgré mes réponses froides et réticentes, qui plutôt que l'obliger à s'occuper autrement, suscitaient son intérêt à mon égard.

De longues minutes durant, nous entretenions une convenrsation à sens unique. Puis je fus sauvé par l'arrivée de mes compagnons qui m'arrachaient de cette compagnie, tout en me jalousant.

Maintenant, il était question de patienter durant une semaine avant les résultats officiels: les fêtes le soirs devenaient plus fréquentes et, ceux qui n'y participaient quasiment pas au tout début devenaient les maîtres de cérémonies.

Pour ma part, une seule chose importait: Mary. Je voulais du temps à ses côtés, plus de temps; malheureusement rien ne se passe jamais comme prévu ...

Depuis notre "rencontre", je revois souvent Orlanne. Et elle devient de plus en plus collante... j'en ai fini par me cloisonner dans ma chambre pour fuir sa compagnie. Elle essaie constamment de s'accrocher à mon bras...

Il ne reste que quelques jours et je n'ai pas eu une seule minutes seule avec ma belle: j'ai donc décider de planifier une soirée.
Mes colocataires seront absents pour une soirée, à ma demande, l'occasion pour moi de me rendre au dortoir des filles et d'y invité celle que j'aime.

Là encore, rien ne se passe comme prévu; j'avais fini de nettoyer, ranger et prendre ma douche.
La nuit était tombée quand, attendant l'heure fixée, quelqu'un frappa à la porte. Je m'empresse alors d'ouvrir, puis je fis surpris de voir quelqu'un que je  n'attendais absolument pas...

Orlanne se trouvait devant ma porte. Sans attendre mon invitation, elle rentra et s'installa tout en souriant:

-Eh bien!! On dirait que tu m'attendais. Dit-elle avec un sourire malicieux.

- ... com... excuse moi mais tu dois partir!!

-  Pas tant que je n'aurais pas accompli ce pourquoi je suis là.

- Qu'est ce que tu veux alors?

-Toi

-hein!? Pardon? Je n'ai pas trop le temps aux devinettes alors sois directe.

- Oh... dans ce cas ... sans même finir sa phrase, elle se jeta sur moi en avouant son attirance à mon sujet, puid elle tente de voler un baiser. Je fus d'abord surpris, puis horriblement effrayé quand Mary à qui j'avais remis une clé plus tôt entra ... je pu croiser son regard désemparé avant de la voir s'en aller.

Orlanne qui n'avait pas remarqué sa présence insistait avant de réaliser que je ne la repousse.

Assis sur le lit, je lui expliquait la situation, et j'appris que l'un de mes colocataires ayant remarqué son intérêt avait invité à me rejoindre, pensant à tord que c'est elle que j'attendrais ce soir.

Au fond, ce n'était pas une mauvaise fille. Elle essaya plus tard de réparer son tord, en vain...

Le camp se terminait sans que je ne puisse la voir, de même que les jours suivants. Tout ce que je savais, c'est que son examen était un succès et qu'elle s'en irait bientôt ...

Bien sûr je voulais qu'elle reste, surtout je voulais un adieu dans de meilleures conditions mais que pourrais-je faire ...

Orlanne me contactait régulièrement depuis; nous devenions au fur et à mesure de bons amis...

Comme toujours dans ces situations  là, mes acolytes me reconfortaient. Ce serait probablement la dernière fois car chacun prendra son propre chemin: Farid rejoindra l'université de droit.

Anaïs avait eu une bourse pour une fac de musique et cet examen était tout ce qu'il lui manquait.

Lea et Kennédy  avaient étrangement eu l'idée d'une année de réflexion.

Mary, de ce que je savais, ferait des études d'architecture, mais à l'étranger... quant à moi, j'embrasserai un cursus médical.

Plus tard, j'appris de ma mère que j'irais également à l'étranger. Peut-être, me disais je, ce serait le même endroit. Mais je fus déçu d'apprendre que j'irais à l'opposé de sa destination.

Quand j'y repense, ce fut l'année dont je garde le plus de souvenirs; celle au cours de laquelle je me suis le plus familiarisé à des inconnus et celle qui a vu naitre... et mourir mon premier amour ...

L'histoire De Ma Vie: Partie 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant