L'idée noir de rêver à ma mort
Survient et s'impose sans effort
C'est toi que j'entends dans le désert et dans les nuages
Le zéphyr m'apporte ta voix et l'onde réfléchit ton image
Comment de nos soleils l'inégale clarté
S'abrège dans l'hiver, se prolonge en été
Elle est si douce cette pensée
D'une belle vision commencée
Devant le seuil du défunt résidant
Le monde s'en allait en s'épandant
Tu n'es plus mais tu vas vivre encore
Voilà la nuit finie à l'éveil de l'aurore
Je rêve aux doux étés qui demeurent
Mais ici tous les amours meurent
Les lèvres effleurent sans rien laisser de leur velours
Pourtant je rêve aux baisers qui demeurent toujours
Adorez tous les amours terribles qui demeurent
Dont les plaies ouvertes saignent à toute heure