Un garçon que j'ai rencontréJe l'ai vu en ville. Une seule fois, mais cela m'a suffi pour changer de perspective envers ce monde. Il n'avait certes pas grand chose de spécial, ce qui le rendait d'autant plus unique. Le paradoxe existant ici, je peux pourtant vous assurer que j'ai usé des bons mots. Il vendait des chaussures, il ne devait pas avoir plus de dix-neuf ans. Ses cheveux étaient bruns et quelque peu bouclés. Ses yeux étaient jolis, et pourtant je ne peux vous dire de quelle couleur ils étaient.. Vert, je crois. De magnifiques yeux pétillants, vivants. Sa peau basanée m'offrait un vent du sud. Il était grand, –pas trop–, mais grand. Mais le plus marquant, chez lui, c'était la fleur qu'il avait posée au-dessus de son oreille droite. Ma foi, que c'était magnifique. J'ai été obnubilée par cette marguerite. La clarté de celle-ci contrastait avec ses cheveux sombres. Le corbeau avait rencontré l'ange. Comment puis-je exprimer à quels points je fus attirée par ce que ce garçon dégageait? Il émanait l'art. C'est le genre de personne qu'on ne voit que sur Pinterest. Vous savez, ceux qui portent des Converse noires avec des flammes, en étant vêtu d'un style des années 80? J'ai été comblée de rencontrer cette personne. Son sourire m'a marqué. Même si les seuls mots qu'on a échangés étaient à propos des chaussures qu'il vendait, sa voix m'a semblé mélodieuse. Là où il a pu me faire changer de perspective, c'est dans le fait que chacun a le pouvoir d'être ce qu'il veut. La plupart se contentent de devenir des moutons de cette société. Que ce soit au niveau des vêtements, des goûts musicaux ou même des façons de penser. Ce ne sont que des barrières imaginaires. Il serait illusoire de croire que nous sommes tous les mêmes.