Le destin Albion de Scribblingaway

Chapitre quatorze - Ongeflogen

Arthur détestait se sentir comme un idiot inutile.

Il n'y avait pas de monstre à tuer, pas d'armée à combattre, pas de méchant à vaincre, et Arthur ne pouvait rien faire. Il regarda Merlin et Gaius se précipiter dans la salle de travail de Gaius, attendant qu'ils lui disent ce qu'il pouvait faire. Ils ne savaient pas ce qui s'était passé et essayaient de le comprendre. Hunith était à peine consciente et Arthur finit par retenir ses cheveux alors qu'elle vomissait faiblement.

Alors qu'il changeait le tissu humide sur le front de Hunith, Arthur fixa Merlin. Il pleurait depuis vingt minutes, depuis qu'ils l'avaient amenée à l'intérieur, sanglotant comme un enfant perdu. Mais à présent, ses yeux avaient une intensité redoutable, une volonté puissante de résister et de combattre cette horreur. Il n'était plus un garçon qui pleurait pour sa mère, c'était un homme en guerre.

Arthur se demanda combien de fois Merlin avait fait cela auparavant, regardant les êtres chers qu'il avait dû dire au revoir. Il espéra et pria pour qu'ils n'aient pas à dire au revoir à Hunith.

"Belladonna", dit Gaius après quelques secondes de regarder l'éruption cutanée qui s'étendait sur la poitrine de Hunith. Merlin finit par tomber en panne.

Arthur regarda misérablement Merlin trébucher en arrière, sa panique revenant, ses yeux se déplaçant sauvagement de Gaius à Hunith et retour. Il ne pleura pas, il avait juste l'air... fatigué, Arthur devina que le mot était. Son visage perdit toute animation et il s'effondra comme une marionnette dont les ficelles avaient été coupées. L'épuisement, profond et insondable, était gravé sur son visage. Il ressemblait maintenant à un homme qui avait trop vu la guerre, qui en avait déjà trop perdu et qui ne pouvait pas croire qu'on lui demandait de sacrifier davantage.

Sans se soucier de la présence de Gaius, Arthur s'avança et étreignit Merlin. Soudain, Merlin était enveloppé tout autour de lui, son visage dans le creux du cou d'Arthur, ses souffles sanglants chatouillant l'oreille d'Arthur. Arthur ne dit rien, car il n'y avait rien à dire. Son cœur se brisa un peu lorsqu'il entendit Merlin parler.

"Pas elle," murmura Merlin dans ses cheveux. "S'il te plaît, pas ma mère, Arthur. Je ne peux pas me permettre de la perdre aussi ..." Réalisant qu'il s'accrochait, Merlin se raidit, mais Arthur refusa de le laisser partir. Voici quelque chose qu'il pourrait faire pour Merlin. Voici quelque chose qu'il pouvait donner, soutenir et un peu de force. Merlin lutta doucement, puis s'effondra à nouveau. Ses mots étaient fâchés quand il les recrachait. "Elle ne mérite pas ça," dit-il. Arthur réalisa qu'il parlait à Gaius par-dessus son épaule. "Il n'y avait aucune raison de l'empoisonner. C'est une simple paysanne. Elle n'était pas censée faire partie de tout cela. Elle n'est même pas censée être ici."

"Asseyez-vous, Merlin," dit Gaius derrière Arthur. "Elle n'est pas encore morte, mon garçon."

"Elle le sera", dit Merlin alors qu'Arthur l'aidait à s'effondrer sur un banc. Les larmes commençaient à revenir, la colère se vida. "Elle le sera, Gaius, à moins que-"

"Sauf si tu lui arraches le poison."

Arthur décida qu'il devait aussi s'asseoir. C'était scandaleux. "Quoi?"

"Le poison est dans son sang maintenant, Arthur", dit Gaius. "Je ne peux rien faire maintenant, mais peut-être que Merlin pourra purger son corps d'une manière ou d'une autre."

"Oui", dit Merlin avant qu'Arthur ne puisse demander une explication. "Je le ferai. Dis-moi juste quoi faire, et je le ferai. Dis-moi juste, Gaius. S'il te plaît."

Le sourcil de Gaius s'éleva haut. "Je ne sais pas comment faire quelque chose comme ça, Merlin. Personne n'a jamais rien fait de tel auparavant. La magie médicale est un sortilège et des potions. Nous n'utilisons pas la force contre le corps, n'utilisons rien d'intrusif. Les druides ont explicitement mis en garde contre elle ". Il fixa Arthur. "Mais vous avez déjà fait quelque chose de similaire."