Chapitre III : Révélation

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Les portes de l'auberge s'ouvraient, la silhouette d'un individu de taille moyenne pénétra dans les lieux, une sacoche mouillée d'un liquide rougeâtre dans sa main droite, et une épée dans l'autre qu'il rangea en entrant. À son arrivée, tout le monde s'était tu et les regards furent tous braqués sur lui. Ce n'était pas tout les jours que l'on voyait cet homme au masque de Ailuropoda melanoleuca se balader en lieu public.

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Il n'y avait aucun doute, son ravisseur, il le connaissait, son teint bronzé, sa silhouette, mais était-ce une bonne nouvelle ? Pas vraiment. C'était déjà un miracle s'il était encore en vie, bien que bâillonné.

« Je ne vais pas me répéter, j'imagine que tu te souviens de moi, alors dis-moi ce que tu fous ici, car si tu souhaites mourir tu as frappé à la bonne porte, fulmina l'homme qu'il avait reconnu.

- Comment j'aurais pu oublier ta grosse tête, répondit NNeko en rigolant. »

Une grosse gifle stoppa son côté comique et le réveilla. Il était dans la merde.

« Fils de pute, ça fait mal...

- J'ai dit que je ne me répéterai pas, maintenant réponds, continua la personne basanée.
- Haha... même toi tu ne me croirais pas, cher Bichard.

- On ne parle pas de croire ou non, mais de si ton sale cul va vivre ou servir de bouffe aux chiens. Alors une dernière fois, qu'est-ce que tu fous là ? »

Ça faisait trois voire quatre années que NNeko ne l'avait pas vu, ni eu la moindre nouvelle de ce dernier. Il savait pourquoi il n'avait pas été exécuté mais tenu captif, deux raisons. Bichard devait sa vie à NNeko, en effet, durant ce qu'il avait appelé son plus grand coup lorsqu'il avait 16 ans, Bichard fut pris la main dans le sac, par Libe qui plus est. Tenter de voler des grains aux membres du conseil n'était pas le meilleur plan et lui aurait directement valu la peine de mort si NNeko n'avait pas eu pitié de lui et convaincu le dictateur de lui laisser la vie sauve en le bannissant à la place. Bichard devait sûrement être reconnaissant.

De plus, le prisonnier pourrait servir de rançon auprès du conseil. Enfin c'est ce qu'il croyait, il n'était visiblement pas au courant des dernières nouvelles.

« Je me promène voyons, n'ai-je pas le droit de visiter mon beau pays ?

- Tu sors jamais de ton trou, ne me prends pas pour un con. Toi et tes trois chiens de collègues manigancez quelque chose, c'est certain, maintenant accouche.

- Je te prends pour ce que tu es du coup, t'as pas oublié un truc ? Peut-être la façon dont toi et tes larbins m'avaient trouvé avant de m'assomer, réfléchis sale arabe.

- C'est toi le con ici, interrompit l'homme se trouvant sur le côté, prénommé Psycozz, c'est bien de faire la victime mais des espions on en a tué, et pas qu'un peu.

- Et toi tu penses que je me jetterais dans la gueule d'une personne souhaitant ma mort ? On est jamais à court de sous-fifres pour faire ce genre de jobs. »

Psycozz, humilié, se remit à sa place originale et se tut. Le dernier homme dans la salle, nommé Pedro se mit à rire jusqu'à ce que Bichard lui jeta un regard noir.

L'interrogatoire était sur le point de continuer lorsqu'un grand bruit retentit. Quelqu'un avait ouvert la porte d'un grand coup de pied. Un homme mystérieux masqué. Il s'approcha de la table autour de laquelle se trouvaient Bichard et NNeko et y jeta un sac ensanglanté. Il se contenta ensuite de montrer la sacoche du doigt. Bichard compris qu'il lui demandait d'en regarder le contenu. C'est avec stupeur qu'il découvrit une tête coupée. Mais ce n'était pas n'importe quelle tête. Le ravisseur se murmura, troublé : « C'est... ne me dites-pas que... ils n'auraient pas osé. » L'homme masqué prit enfin la parole :

« Eh bien si. Ces connards l'ont fait. Ils ont tué Stellios et m'ont envoyé sa tête en avertissement. Et c'est le même sort qui attend CedGhoss si on le laisse pourrir dans sa cellule.

- Je ne pensais pas qu'ils iraient aussi loin. Les salopes. » brailla Bichard, qui commençait à bouillir de colère.

Il se retourna ensuite vers NNeko, il faisait partie du conseil, il était donc responsable. Sauf que la face de ce dernier était livide, aussi blanche que celle du mort. Ça ne concordait pas avec la première pensée de Bichard, soit NNeko était un très bon comédien soit il n'était pas au courant de tout ça.

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L'émeute était donc une distraction, c'était un plan intelligent, mais qui voulait aussi dire que plusieurs taupes se trouvaient dans leurs rangs. Une vengeance de NNeko ? Non Freebios ne pensait pas que c'était possible, surtout aussi rapidement, de plus Libe le disait mort. L'affaire du bannissement de son ami le perturbait toujours, et maintenant que ces gardes incapables avaient été exécutés, Freebios avait du temps pour pouvoir essayer de mettre la main sur la vérité. Il fallait commencer par ce qu'il avait sous la main, le dossier NNEKO.

C'est en ouvrant le fichier que Freebios aperçu un détail assez perturbant, certains chiffres manquaient, ainsi que les transactions frauduleuses, tout était propre. C'était un lourd problème mais aussi le début de l'affaissement du mensonge bâti sur cette affaire. Qui était responsable de ce qui se passait ? Le club des trois abrutis, GRQ, Bellamy et Gogos ? Pas possible, leur statut d'abrutis était amplement justifié... mais qui donc. C'était le moment d'accéder aux bases de données des personnes les plus influentes de la cité. Des personnes influentes, il y en avait des dizaines, rien de plus normal dans une cité dont la population excédait les milliers d'habitants. Cette tâche aurait demandé des jours de recherches s'il n'avait pas commencé par le plus évident, les "proches" de NNeko.C'est donc par les dossiers d'Astro, Libe, JimmyBoyyy, Etoiles, et Guill qu'il commença, en espérant ne rien trouver. Malheureusement, ce n'en fut pas le cas. Sur les quatre premiers, rien d'anormal. Mais c'est sur le cinquième qu'il trouva quelque chose. C'était en effet Guill le dernier à avoir accédé au dossier de NNeko, personne hors lui ne s'était penché sur l'affaire après la fermeture de l'enquête. Et si quelqu'un y avait touché avant que Guill ne l'ouvre, il aurait forcément rapporté au conseil que des informations avaient été supprimées, or, rien de ceci ne s'était passé. Guill avait donc quelque chose à cacher. Il avait maintenant la preuve que NNeko n'était pas forcément coupable. Son intuition était juste, quelqu'un avait tenté de le piéger. Fallait-il en parler à Libe ? Non. Il fallait continuer de creuser. Il ne savait pas encore tout ce qui s'était passé.

Le sort d'un Empire : StelerioOù les histoires vivent. Découvrez maintenant