11. Remerciement à Albin [Automne]

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Je n'aurais pas dû viser aussi bien. J'en ai la certitude, désormais, les autres vont commencer à se poser des questions. Beaucoup de questions auxquelles je ne pourrais, malheureusement, pas répondre. Mais celui qui m'inquiète le plus, c'est Maël. Il a été plus que surpris par ma prestation et je pense qu'il n'aime pas être surpris. Albin m'a déjà demandé comment est-ce que j'avais fait ça, et, n'étant pas disposée à lui répondre, j'ai juste baissé la tête. Il ne m'en veut pas car il n'est pas dans le genre rancunier : ce garçon vit vraiment simplement sans se préoccuper de ce que pensent les autres.

Cassien éteint les lumières du dortoir. Je vais enfin avoir la paix ! Je ferme les yeux, mais une main m'attrape le bras et un souffle chaud vient chatouiller mon oreilles.

" Il faut qu'on parle, chuchote Maël.

- Bien, Commandant, murmuré-je."

Il me tire hors du dortoir, dans le couloir désert. Je ne veux pas me retrouver seule avec lui. Je veux juste aller dormir bordel ! Il me détaille de la tête aux pieds, pendant quelques secondes. Je frissonne tandis que son regard glacé parcourt mon corps, mais il ne semble pas s'en rendre compte. Lorsque ses yeux reviennent vers les miens, il commence enfin à parler :

" Qui es-tu Automne Mathieu ? Me demande-t-il.

- Quelqu'un qui veut juste que tu lui foute la paix ! M'exclamé-je, pour cacher la surprise dans laquelle m'a plongée sa question.

- Tu ne retourneras pas là-bas, tant que tu ne m'aura pas répondu franchement, réplique-t-il en s'appuyant sur le mur derrière lui.

- Qu'est-ce que tu veux savoir ? Soupiré-je.

- Tout.

- Pourquoi, je ne suis qu'un de tes soldats parmi tant d'autres. Pourquoi moi ?

- Parce que tu es la seule à encore me surprendre.

- Tu ne connais aucun de nous.

- C'est vrai. Mais je veux savoir comment tu as touché les deux cibles en plein coeur ?

- Un coup de bol, je mens.

- Ne me mens pas, Automne.

- Je fais ce que je veux, Maël. Je lui balance son prénom à la figure.

- Non, car je suis ton chef.

- Je n'ai pas de chef.

- Si, tu en as un et tu vas lui répondre maintenant ! S'écrie-t-il tout en venant poser ses mains de chaque côté de ma tête, sur le mur derrière moi."

Je ne peux pas lui répondre, pas tout de suite. Son corps et si près de moi, que chacun de ses souffles vient s'écraser sur mon visage. Je pose une main sur son torse et essaye de le repousser, mais il tient bon. Un sourire se forme même sur son visage. Je pourrais lui donner un gros coup de genoux dans les bijoux de famille... Mais ça ne serait pas malin d'énerver encore mon "commandant", je ne réagis donc plus, le laissant devant moi.

" Non, répliqué-je calmement.

- Tu me dois une réponse ! S'exclame-t-il.

- Je ne te dois rien du tout ! Hurlé-je en me dégageant de son "étreinte"".

Je ne suis qu'à quelques centimètres de la porte du dortoir quand je sens un bras passer autour de ma taille. Je tourne la tête vers Albin qui me tient fermement contre lui, son regard est inquiet et il ne porte qu'un bas de jogging : son pyjama. Je me concentre pour ne regarder que ses yeux noisette, pas ses abdos très bien tracés.

" Putain, Automne, ça va ? S'inquiète-t-il.

- Oui, murmuré-je.

- Que lui faisiez-vous, Commandant, on vous entendait crier depuis le dortoir ? Demande-t-il à l'intention de Maël.

- Retournez vous coucher, Soldat Cooper, et vous aussi, Soldat Mathieu, nous ordonne-t-il.

- Avec plaisir ! M'écrié-je."

Je pousse la porte du dortoir, le bras d'Albin toujours autour de ma taille. Je remarque alors que personne ne dort ici et, malgré la lumière éteinte, j'arrive à distinguer tous les corps debout autour de nous.

" Problème résolu, retournez vous coucher," explique Albin.

Des bruits de pas, puis, plus un son : ils sont tous en train de dormir dans leur lit comme des bienheureux. Je me détache d'Albin et vais m'allonger dans mon lit, j'enlève mon pantalon et enfile le premier t-shirt qui me tombe sous la main. Et, étant donné le bazar qui règne ici, je n'arrive pas à déterminer à qui il appartient. Mais ce n'est pas grave, il me descends jusqu'à mi-cuisse, donc c'est parfait. Je pose ma tête sur mon oreiller et tente de me rendormir, une centaine de pensées se baladent librement dans mon esprit. 

Et si Maël revenait me chercher pour qu'on termine notre conversation ? Il en serait complètement capable. Je ne peux pas laisser ça arriver, je n'ai pas envie de le revoir, pas tout de suite. Je me relève et vais dans le lit de la seule personne qui peut me protéger du démon aux yeux de cristal : Albin. Lorsqu'il sens que je me coller à lui, il repasse son bras autour de ma taille et me sert contre lui.

Je pose ma tête sur son épaule nue, je me sens enfin en sécurité. Je fais le tour de ses abdos avec le bout de mon doigt, le faisant frissonner. Il attrape alors ma main et la pose, dans la sienne, sur son ventre. Mais il faut vraiment qu'on dorme maintenant, il doit être super tard. Albin semble du même avis car il dépose un léger baiser sur mon front et murmure un léger "bonne nuit". Je remonte le draps sur nous, pas parce que j'ai froid, mais parce que je sais que n'importe qui nous voit comme ça, va s'imaginer des choses. Mieux vaut donc qu'on ne voit pas nos mains entremêlées sur son torse nu et mes jambes à l'air n'aident pas vraiment à défaire l'illusion.

Je finis par fermer les yeux et à sombrer dans le sommeil, une odeur de menthe chatouillant mes narines. 

***

Voilà pour ce chapitre : ) 

Alors, vous êtes plus : 

Team Maëlle/Cassien 

ou 

Team Maëlle/Albin 

<3


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