44. Pilotage [Armand]

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Quelque chose se trame. Je ne sais pas quoi, mais je compte bien le découvrir. Automne et Albin sont redevenus inséparables, Maël est parti et tout le monde continue à vivre normalement. Je passe une main dans mes cheveux roses, espérant y trouver une réponse à ma question. 

Nous sommes dans le hangar à apprendre à piloter, comme chaque après-midi depuis quelques jours. Je ne comprends pas pourquoi est-ce que les jumeaux passent tout leur temps avec nous. 

Je ne dis pas que ça me plait pas, je les adore ces deux gars. Je dis juste que c'est pas normal. 

"Armand, la voix de Roy résonne dans mes oreilles, bouge ton boule ! 

- Pourquoi ? Celui d'Automne ne te suffit plus ?"

En quelques secondes, un silence de mort s'est formé dans la salle. Je croise le regard noir de la principale concernée et j'ai envie d'aller m'enterrer sous terre. Quel con je suis ! En plus je sais pertinemment que les sentiments d'Automne sont un sujet sensible. 

Tout d'abord à cause d'Albin qui vit une relation à sens unique. Ensuite parce qu'elle aime Maël. On le sait tous et ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Il l'aime aussi, il me l'avait dit. Le seul problème est qu'il est parti et qu'on ne va pas le revoir avant longtemps. 

"Tes con, soupire Jackson. 

- Reprenez vos activités, ordonne Automne avant de se diriger droit sur moi." 

Lorsque je l'ai rencontrée, je la voyais plus comme la fille bourrée d'hormones qui cherche à se faire remarquer. Mais lorsque j'ai croisé son regard bicolore, j'ai compris qu'elle était beaucoup plus que ça. 

Elle a beau avoir trois ans de plus que moi, elle se comportait quand même comme mon égale. Elle m'a ensuite épaté en prenant le relais de Maël lorsque celui-ci est allé en prison et j'ai su qu'elle serait une bien meilleure Commandant que lui. 

Maintenant qu'elle se dirige droit sur moi, je sais que je vais passer un mauvais quart d'heure. Mais je ne peux empêcher mon regard de se balader sur son corps dont la combinaison moule les formes. 

Je ne suis pas du genre pervers, mais je sais reconnaître une jolie fille lorsque j'en vois une. 

"Armand, j'ai besoin de ton côté sérieux jusqu'à la cérémonie, me supplie-t-elle presque. 

- Désolé, soufflé-je."

Elle sourit, sachant que ce n'est pas de ma faute et que j'ai besoin de faire ce genre de blagues pour me détendre. 

"Après la remise des bagues, on va chercher Maël et on se casse, murmure-t-elle si bas que je peine à l'entendre. 

- Bien Caporal."

Un éclair de surprise traverse ses yeux lorsqu'elle comprend que j'ai une confiance aveugle en elle. Je sais que quoi quelle décide, c'est la bonne chose à faire. Et puis il me tarde de faire chier Maël, ça fait trop longtemps que j'ai pas vu son visage se tordre d'un rictus énervé. 

"Je vais faire passer le message aux autres, continue-t-elle, je veux que tu saches piloter ce vaisseau avec Alban et Roméo pour la cérémonie. Fais comme si je t'avais engueulé pour les caméras. 

- Je suis désolé Automne, m'écrié-je. Je ne voulais pas te blesser, mais c'était plus fort que moi. Tu sais que j'adore faire chier le monde. J'espère que tu vas me pardonner !

- Travail avant que je décide de t'envoyer en prison !"

Je ris doucement devant une des réplique préférée de Maël. Ces deux-là sont définitivement faits l'un pour l'autre. Je nous vois déjà tous les douze, avec les jumeaux dans ce vaisseau. 

Je repense alors à Basile qui est revenu il y a quelques jours complètement lessivé. Ce n'est pas une blague, on dirait vraiment qu'il était passé à la machine à lever et ça fait flipper. Il ne se rappelle de rien du jour de l'accident, ce qui arrange bien le Colonel car on n'a personne à haïr. 

Automne retourne après de Calista qui s'acharne contre le réacteur principal. 

Je vais chercher Roméo qui faisait un état des lieux et l'amène avec moi dans le cockpit où est déjà Alban. Il est en train d'étudier les différents bouton et d'y coller des post-it pour se rappeler leurs fonctions. 

"Là c'est clair que je suis plus du tout perdu, ironise Roméo.

- Ferme-la. Tu verras que ce truc nous sauvera la vie quand on devra se tirer d'ici en mode hors-la-loi et qu'on sera tellement stressé qu'on oubliera la signification de tous ces trucs, réplique Alban."

Nous lui intimons tout deux de ce taire. Si on n'arrive pas à se tirer d'ici à cause de lui, je le tuerais. 

"Relax les gars, j'ai viré toutes les caméras et les micros en disant que ça m'aidait pas à m'y retrouver dans tout cet électronique, nous explique-t-il."

Je soupire. Ce gars est plus intelligent que moi alors qu'il est plus jeune. Comme Roméo mais j'ai l'habitude que ce soit l'intello du groupe, vu qu'il a un an de plus que moi. 

"Ok, Roméo s'installe sur le fauteuil du pilote, on va essayer de faire décoller ce truc. 

- Ouais, Alban sautille sur place, complètement excité.

- Si vous voulez, j'attrape un haut parleur et colle ma bouche au plastique, écartez vous et ouvrez les portes, on va décoller.

- Armand, prends la place du copilote, m'ordonne Roméo."

Je m'assieds à côté de lui et jette un coup d'oeil aux post-it d'Alban. "Phare", "guns", "pilotage automatique", "auto-destruction". Je m'arrête sur ce dernier. 

"Alban ? 

- Oui. 

- On peut s'auto-détruire ?

- Oui."

Je lève les yeux au ciel et éloigne mes doigts du bouton en question. Sans que je comprenne comment, Roméo nous fait décoller à quelques dizaines de centimètres du sol. Les portes du hangar s'ouvrent et nous filons hors du bâtiment. 

"Tu crois qu'on va y arriver ? Demandé-je à Roméo. 

- Je crois pas, j'en suis sûr."

***

Voilà pour ce nouveau chapitre ! 

J'espère qu'il vous a plu : ) 

Je l'ai écrit du pdv d'Armand pour vous donner quelque chose de différent de d'habitude.

Vous en pensez quoi ? 

JOYEUX NOEL !!!

A bientôt : ) 


THESTIASOù les histoires vivent. Découvrez maintenant