14. Aléna [Automne ]

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J'enfile ma combinaison noire, si un jours on m'avait dit que je serais aussi impatiente de me battre contre une autre armée sur une autre planète, je l'aurais dit que je ne poserais jamais les pieds hors de ma chère Terre. Mais cela fait dix jours que je suis ici, et que je m'entraîne pour ce combat qui n'est que le deuxième d'une longue série. Nous avons beaucoup parlé stratégie, avec Maël, que je ne supporte toujours pas et à qui je ne parle que lorsque c'est absolument nécessaire, Calista et Roméo. Nous en sommes donc arrivé à ce que tout le monde soit habillé en noir, sauf la brigade de Calista et Maël qui attaquent de front. Ma brigade et celle de Roméo sommes habillés en noir, pour mieux nous camoufler contre les murs de la salle et être pratiquement invisibles grâce au faible éclairage.

Notre but, durant le combat, est de disparaître, l'ennemie ne doit pas savoir où nous sommes jusqu'au dernier moment : lorsque nous empêchons nos adversaires de voler le drapeau tandis que la brigade de Roméo vole le leur. Alban et Basile arrivent à peu près à tirer avec leur fusil, et, j'ai réussi à négocier avec Maël pour avoir un pistolet. C'est la seule arme que je sais très bien utiliser et, qui me donne un avantage considérable sur nos ennemies. Je remonte la fermeture éclair jusque sous mon menton et rejoins les autres qui sont déjà dans la salle. Je vérifie que mon arme est bien accrochée dans ma ceinture et passe la petite porte.

Je ne vois toujours rien, mais je sais où aller, Albin m'a montré le chemin à faire pour arriver au drapeau et je l'ai fait une dizaine de fois, dans le couloir, les yeux fermés. Je pose enfin ma main sur le bâtonnet de métal qu'est notre drapeau. Deux mains se posent sur mes épaules : Basile et Alban sont derrière moi. Nous savons exactement quoi faire : les garçons vont se cacher derrière le bloc qui soutient le drapeau, tandis que je vais me coller contre le mur, en face d'eux. Je ne sais pas quelle armée nous allons affronter, personne ne le sait, la réponse viendra en même temps que les lumières.

Je sors mon arme et pose le métal froid contre moi. Nous allons gagner, je n'ai aucun doutes là-dessus. Les ampoules grésillent avant de s'allumer, je plisse les yeux pour voir les couleurs de l'armée d'en face : bleu et jaune. Aléna. Ils sont divisés en deux groupes, un d'attaque, avec une combinaison bleue et un de défense, en jaune. Je jette un regard autour de moi : la brigade de Roméo avance lentement, mais sûrement ; Maël et Calista ont commencé le combat contre les bleus et mes deux petits soldats n'ont pas quitté leur poste : tout se déroule à merveille.

Un crie parvient alors à mes oreilles : Albin. Il est entouré de deux garçons, dont un qui vient de lui tirer une balle dans le ventre. Sans réfléchir, je positionne mon pistolet en face de moi et tire deux balles qui vont se loger dans le dos de chacun de ses adversaires. Je pourrais faire plus que protéger le drapeau... Je tire donc dans les autres assaillants en bleu, mais ne parvient pas à toucher le cinquième qui m'a remarqué et qui vient de me tirer une balle dans la cuisse. Je tombe à mon tour au sol, sous les cris Alban et Basile. Je n'en ai pas fini. Je roule sur le ventre et me remets en position de tire. C'est alors que je sens une vive douleur dans mon dos, et un cri de joie retentit derrière moi. Je tourne, tant bien que mal, pour voir ce qu'il se passe : Aléna tient notre drapeau. Nous avons perdu.

***

" Tu te rends compte que c'était stupide ! S'écrie Maël dès que nous franchissons la porte du dortoir.

- Je m'étais dit que je pouvais être utile, répliqué-je en me plaçant face à lui tandis que les autres se laissaient tomber sur leur lit.

- Je ne veux pas que tu sois utile, je veux que tu suives le plan !

- J'ai sauvé Albin ! Explosé-je.

THESTIASOù les histoires vivent. Découvrez maintenant