20. Vengeance [Automne ]

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J'attrape Albin et Armand par le bras et les tire hors du groupe qui se dirige droit sur le dortoir. Ils échangent un regard amusé, avant de me suivre un peu à l'écart. Ces deux garçons sont les lumières de mes journées, depuis le moment avec Maël que je fais tout pour oublier, ils n'y a qu'eux pour me faire rire. Même si Armand n'a que treize ans, il a un sens de l'humour et air "je m'en foutiste" hors du commun.

" On fait quoi, maintenant Captain ? M'interroge-t-il, lorsqu'ils disparaissent au coin du couloir.

- On va fêter notre victoire, comme il se doit, répliqué-je.

- Ok, mais par contre dépêche, acquiesce Albin."

Nous courons donc dans les couloirs de carrelage blanc jusqu'à l'armurerie. Nous sommes descendus assez souvent depuis que nous nous sommes fait tatoués. (Albin s'est fait faire un visage de loup dans une patte sur un des ses omoplates. Voir média.) Nous ouvrons la porte et entrons dans la pièce vide, Edward doit déjà y être. Je vais au bureau de mon ami, passe la main sous sa chaise et appuie sur le bouton qui s'y trouve. L'ouverture se crée dans le mur et nous arrivons dans la galerie bondée où la musique est à fond.

Nous allons directement au bar, pour y retrouver Edward devant un verre vide. Lorsque nous arrivons à côté de lui, il lève les yeux vers nous et nous salue de la main.

" Mes petits soldats ! S'exclame-t-il.

- Je crois qu'il a trop bu... chuchote Armand.

- Tu es là depuis longtemps, Ed' ? Demandé-je.

- Une heure, ou deux, je ne me rappelle plus trop... marmonne-t-il.

- Tu viens danser avec nous ? Proposé-je.

- Avec plaisir, Bébé Georges."

Nous l'attirons sur la piste de danse, sur laquelle se déhanchent un groupe d'adolescents. Je commence à danser, vite suivie par les garçons qui poussent des cries de joie. Edward fait un moonwalk et nous explosons de rire. C'est ce genre de moment qui ne me font pas regretter d'avoir atterri ici. Je profite un maximum, je veux oublier mes problèmes, je veux oublier Maël et mon frère. Non, Georges n'est plus mon frère.

Je sens alors une main se poser sur mon épaule, je me retourne vivement, pour tomber nez à nez avec un garçon un peu plus âgé que moi, avec deux grands yeux chocolats et une tignasse brune. Son visage m'est familier, il devait être dans une des armées qu'on a battues, je baisse les yeux vers ses habits, il porte un t-shirt vert et un pantalon marron : l'armée 1645. Celle qu'on a combattue en première, celle contre laquelle je me suis prise une balle dans la nuque et que j'ai quand même sauvé le drapeau.

" Qu'est-ce que tu veux ? Grogné-je.

- C'est toi la petite p*te qui m'a touché dans le dos alors qu'on allait gagner, je me rappelle de tes cheveux rouges, rétorque-t-il.

- Et donc ?

- Donc je vais te faire payer."

Ses doigts se resserrent sur mon épaules et ses ongles s'enfoncent dans ma chair. Je pousse un crie de douleur mais il pose sa main sur ma bouche. Je jette un regard désespéré autour de moi, à la recherche de mes amis, mais ils ont disparu.

Sa main passe de ma bouche à mes cheveux sur lesquels il tire avec une violence qui me fait croire qu'il va me les arracher et me force à me baisser. J'essaye de lui donner des coups, mais c'est comme s'il ne les sentait pas. Mon coude entre alors avec une partie molle : ses bijoux de famille. Il pousse un juron avant de cogner ma tête sur son genoux. Un liquide au goût métallique se répand dans ma bouche. Un coup heurte ma tempe, me faisant voir des étoiles jaunes tourner autour de ma tête.

La pression sur mes cheveux s'arrête alors et je tombe sur le sol froid. Je peine à garder les yeux ouverts et vois mon agresseur, le nez en sang, se tenant en face de Maël qui se frotte le poing. Mon coeur fait un bond dans ma poitrine. Il est venu me sauver !

" T'es un mort, déclare calmement mon commandant.

- Ne parle pas si vite, réplique l'autre garçon."

Un cercle commence à se former autour de nous. Ils se jettent littéralement l'un sur l'autre. Il ne faut pas que Maël soit blessé. Je peine à rester éveillée, mais je dois être sûre qu'il aille bien. Il fait tomber son adversaire au sol et se retrouve à genoux au dessus de lui, son poing frappant encore et encore le visage de mon agresseur. Mes paupières tombent et les ténèbres m'envahissent.

***

Une odeur familière de médicaments flotte autour de moi, je sais où je suis : l'infirmerie. J'ouvre les yeux, me rappelant le combat, et Maël. Autour de moi, se trouvent tous les soldats de l'armée 1219. Tous sauf Maël. Je me redresse brusquement, ma tête tourne et ma bouche est pâteuse. Ma main droite est enfermée dans celles d'Albin et Armand a une main posée sur mon épaule. Calista, Léandre et Roméo sont au bout de mon lit et Basile et Alban sont assis à côté du garçon aux cheveux roses.

" Ou... commencé-je.

- Chut, murmure Albin, n'essaye pas de parler.

- Maël, articulé-je."

Ils échangent des regards inquiets. Il lui est arrivé quelque chose. Mon rythme cardiaque accélère, il faut que je le vois, et maintenant. Je hoche la tête, signe que je suis prête à tout entendre. Des scénarios catastrophes se propagent dans ma tête. Et s'il était blessé ? Et s'il était plongé dans le comas ?

" Je suis désolée, se lance Calista.

- Mais Maël est....continue Roméo.

- En prison, conclut Armand, sans plus de cérémonie."

***

Voilà pour ce chapitre : )

J'espère qu'il vous a plu ; )

A dans quelques jours !

<3

THESTIASOù les histoires vivent. Découvrez maintenant