Au Loin Dans La Brume

Chapitre 4

Tous les ans, le village organisait un feu d'artifice pour conclure le festival de musique qui avait lieu la dernière semaine de juillet.

Pendant le dîner, Anna nous demanda si nous voulions aller avec elle à ce feu d'artifice. Je trouvais que c'était une merveilleuse idée pour me changer les idées et oublier ce qui m'arrivait en ce moment. J'acceptais donc avec enthousiasme de l'accompagner.

**

-Aller, dépêche toi Sarah, on va louper le feu d'artifice!

Je levais les yeux au ciel tout en m'écriant:

-oui, c'est bon j'arrive!

Il faut préciser que ma grand mère est toujours inquiète d'arriver en retard, ce qui n'est d'ailleurs jamais le cas avec elle.

Je me dépêchai donc de finir de me préparer, lorsque mon regard se porta sur l'étrange pierre violette que j'avais laissé sur mon lit. Je fus tenté de la prendre mais revint vite à la raison. J'avais décidé d'aller au feu d'artifice pour me changer les idées, et cela ne risquait pas de marcher si je la prenait avec moi. Je la cachait donc rapidement sous mon matelas et m'empressai de rejoindre ma grand mère dans l'entrée, qui commençait vraiment à s'impatienter. Lorsqu'elle me vit elle grogna un "C'est pas trop tôt!" et nous montèrent ensemble dans sa voiture.

Eh oui, dans la voiture, car voyez-vous, même si le trajet est aussi court à pied qu'en voiture, grand-mère prend toujours la voiture. Elle déteste marcher, et ce depuis son plus jeune âge.

Nous arrivèrent très vite dans la place où avait lieu le feu d'artifice, et au grand soulagement de grand-mère celui-ci n'avait toujours pas commencé. 

Point de vue inconnu

Assis sur le toit d'une maison, je cherchait du regard cette jeune fille brune aux yeux bleus, en espérant qu'elle soit venue à ce feu d'artifice.
Je souris en voyant une dame plutôt âgée sortir avec empressement de sa voiture, sans doute par peur d'arriver en retard. Alala, ces vieilles dames,toujours aussi pressées. Et mon sourire s'élargit d'autant plus lorsque je vis une seconde personne sortir de la voiture.
C'était elle.

Point de vue Sarah

Le feu d'artifice était vraiment magnifique, malgré le fait qu'il faisait plutôt mal aux oreilles. Je me retournais pour le dire à ma grand-mère, mais elle n'était plus là. J'essayais de me rassurer en me disant qu'elle allait revenir mais au bout de quelques minutes sans la voir, je décidai d'aller à sa recherche.

Cela devait faire une dizaine de minutes que je la cherchait mais toujours rien, aucunes traces d'elle. Je commençais sérieusement à m'inquiéter mais ne savait pas quoi faire.
J'entendis soudain un hurlement étouffé, qui provenait d'une petite ruelle à quelques pas de moi. Je m'approchai donc de cette ruelle, tout en essayant d'être la plus silencieuse possible. Arrivée devant, je jetai rapide coup d'oeil à l'intérieur et ce que je vis m'horifia: un homme se tenait derrière ma grand-mère et avait posé un couteau sur sa gorge.
Face à ce spectacle je restai pétrifiée, jusqu'à ce que cet homme commence à parler. À me parler.

-Désolé de t'avoir pris ta grand-mère, mais tu as quelque chose que j'aimerai beaucoup avoir, et j'ai bien peur d'avoir à la tuer, si tu ne me le donne pas...

-Je ne vois vraiment pas de quoi vous voulez parler, dis-je en essayant d'avoir l'air calme, ce que je n'étais absolument pas.

Il se mit alors à sourire et plongea ses yeux menaçants dans les miens en disant:

-Tu sais, je perds très vite patience, alors je te conseil de me dire tout de suite où se trouve la pierre.

Au fond de moi, je sentais qu'il ne fallait pas lui laisser cette pierre, mon être tout entier me criait de la garder, sans que je sache pourquoi. Et pourtant, je ne pouvais pas laisser ma grand-mère mourir juste pour garder cette pierre.

Alors que j'étais face à ce dilemme, un autre homme fit son apparition. Il était grand, brun, imposant et était vêtu d'habits noirs. À sa vue, l'homme qui voulait la pierre devint pâle de peur et, après une courte réflexion, il s'enfuit.
Éberluée, choquée par ce qui venait de ce passer, je restai immobile, jusqu'à ce que cet étrange homme m'adresse la parole:

-Je pense qu'il vaut mieux pour toi d'oublier tout de qui vient de se passer. Et surtout, n'en parle à personne.

-Attendez, vous voulez que j'oublie ce qui vient de se passer alors que ma grand-mère à failli se faire tuer?! M'exclamais-je

-Oui, remet le pierre là où tu l'as  trouvée et fait comme si rien ne s'était passé ces derniers jours, ou tu risque de te faire tuer si tu continue comme ça.

Et sans attendre de réponse, il disparu dans la nuit.

Ah! Et bien, s'il pensait que je n'allais pas essayer de trouver une réponse à tout ce qui s'était passé, c'est qu'il me connaissait vraiment mal...