Vanessa

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Thomas dort contre moi.
Je caresse ses cheveux et sa nuque.
Son contact me fait du bien.

Je me souviens de mon accident.
Je suis vraiment inconsciente.
Pourquoi ai je traverser sans regarder ?
Je ne sais pas depuis combien de temps je suis là.
Je sais que ça doit faire un moment.
J'ai souvent entendu mes parents pleurer.
Thomas aussi.
Ses amis, Pierre et Julie m'ont souvent rendu visite.

Je pleure silencieusement.
J'ai mal. Je repense à tout ça.
Ma grossesse, ma rupture etc
Quelle conne !

La présence de mon frère m'apaise.
Je ne sais pas depuis quand je suis réveillée quand mes parents entrent dans la chambre.
Papa a juste le temps de retenir maman qui tombe à la renverse.
Ils pleurent de me voir réveiller.
Papa va prévenir les soignants.
Maman m'embrasse le front et me caresse la tête.
Son geste me rassure.

Papa revient avec une infirmière qui me sourit.
Thomas se réveille en sursaut.

_vous êtes déjà là ?
_he oui marmotte ! Essuie ta bouche. T'as bavé c'est pas sexy.

Thomas sursaute. Il n'avait pas vu que j'étais réveillée.

_Vaness'  !

Il me sert sans ses bras et nous pleurons tout les 2.

_tu nous la laisse un peu aussi mon grand ? On voudrait en profiter aussi.

Thomas laisse sa place aux parents qui me calinent à leur tour.

L'infirmière débranche quelques appareil et nous dit qu'elle va prévenir le médecin.

Je me sens mal à l'aise devant ma famille.
J'ai honte de ce que je suis.
Thomas me dit qu'il va prévenir Julie et ses amis de mon reveil.

Quand Thomas est sorti, mes parents me disent qu'ils ont eu très peur et qu'ils heureux de me voir réveiller.

Je leur souris mais je ne mes sens plus moi-même.

Le docteur arrive, il m'explique que je suis restée dans le coma presque 3 mois.
Que j'ai eu de nombreuses fractures mais que ma colonne vertébrale et ma moelle épinière ont été épargnées par l'accident.
Il m'explique que j'ai perdu mon bébé. Mon cœur se brise.
J'ai eu connaissance de sa présence que peu de temps avant mais je mettais faite à l'idée d'être mère.
Je suis responsable de sa perte. Je l'ai tué.
Il continue en m'expliquant que le gynécologue s'étant occupé de l'intervention va venir expliquer ce qu'il a fait.

Apres un long moment, il s'en va en me prévenant qu'il revient le lendemain pour parler de la rééducation qui se fera rapidement.

Quand le médecin est parti. Maman me sert dans ses bras.
Je lui demande ce qu'est devenu mon bébé.
Elle m'explique que c'était une petite fille, qu'ils ont appelé Rose car c'est ma fleur préférée.
La puéricultrice a fait ses empreintes et des photos d'elle pour que je puisse avoir un souvenir et les regarder quand je me sentirais mieux.
Elle me dit que Rose n'était plus un embryon mais un fœtus et donc considérée comme un enfant viable.
Ils l'ont déclaré en mairie et se sont occupés de ses funérailles.
Elle a été incinérée et son corps repose au columbarium dans le cimetière.

Je remercie mes parents d'avoir pris en charge tout ça.
Je pleure beaucoup.
Papa me demande pourquoi je ne leur ai pas parlé.

Je leur dis que j'ai eu peur de les décevoir.
Que je voulais le partager avec Jérôme et ensuite les affronter ensemble.
Malheureusement, je l'ai surpris avec ce que je croyais une amie.
Il a été très dur et j'ai été déboussolée.
Je savais qu'ils ne faisaient que le tolèrer mais pour moi ils faisaient des efforts. Mais ils avaient raison.

Papa pleure et ça me fait mal.
Il me dit que je ne le déçois pas. Il sait que malgré tout, j'aurais pris les décisions que je pensais bonne et quelques soient je peux compter sur eux.
Maman me dit qu'elle ne comprend que j'ai eu peur d'eux comme ça.

Je leur dis que j'ai l'impression de devoir être au sommet et d'être au mieux alors cette nouvelle aller les décevoir et que c'est une grande peur pour moi.
Les décevoir, c'est perdre de leur amour. Ne plus être importante à leur yeux.

Papa me dit qu'il a envie de me gifler. Parce que même si parfois, il ferait différemment, quoi que je fasse ils me soutiendront moi et mon frère.
Nous sommes leur enfant, leur sang et qu'ils seront toujours présents.

Je pleure. Beaucoup.
Je commence à avoir des difficultés à respirer.
Papa appelle les soignants.
Je suis en pleine crise.
C'est le branle bat de combat autour de moi.
Je ne suis plus mettre de mon corps.
J'entends mais je ne suis plus capable d'agir ou de réagir.

Quelqu'un m'injecte quelques choses. Doucement je me sens cotonneuse.
Je suis dans le gaz.
Un médecin explique que j'ai fait une crise d'angoisse et de panique sûrement mélangées.
Le fait de me réveiller, d'avoir conscience de certains éléments et de parler à cœur ouvert avec eux à déclencher cette crise.

Mes parents lui explique min état d'esprit et je l'entends dire qu'il va me prescrire des séances de psychothérapie pour que je soigne ma culpabilité.

Papa rejoins Thomas à la cafétéria.
Maman me caresse le front doucement et ça me fait du bien.
Elle me parle à l'oreille en me demandant d'être forte et de leur parler. Elle me dit que je ne suis pas responsable de la mort de Rose. Que c'est la fatalité. Que je dois me battre pour eux parce que eux sont parents comme moi et qu'ils ne veulent pas me perdre. Qu'elle est fière de moi et que je dois vivre pour Rose. Elle continue en me disant que Rose n'est pas seule, elle a pépè et mémé avec elle pour la surveiller et que de là haut ils seront mes anges gardiens.

Je me réveille le lendemain complètement paumée.
Je retrouve Thomas sur un lit au fond la chambre. Je ne l'avais même pas remarqué.
J'essaie de lui lancer mon oreille mais je n'y arrive.

Les soignants de nuit passent pour leur dernier tour.
Je leur demande de le réveil en lui versant de l'eau sur la tête.
Elles rient mais le fond.
Mon bello fait un bon et je ris aux éclats.
Pour se venger, il se lève et me chatouille.

Nous finissons la nuit dans mon lit. Enlacés comme avant. Il me raconte ce que j'ai raté sur ces 3 mois de coma.
Il me dit que Julie est très pressée de me voir comme ses amis.

Ensemble nous réinitialisons mon téléphone.
Je repars de 0.
Il entre les numéros de mes parents, le sien, celui de Julie et Pierre.
Il me crée de nouveau compte sur les réseaux sociaux.

Qui vivra, vaincra !

Mamange, le défi d'une vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant