Chapitre 40: Tatouage.

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Kev et moi venons de reprendre la route. Nous n'avons pas voulu embêter plus longtemps la famille de Lola. Kev est au volant et moi juste à côté, il conduit tranquillement. Le silence s'impose entre nous. Je regarde le paysage à travers la fenêtre de ma portière. Sa main attrape ma cuisse. Son pouce la caresse. Je me tourne vers lui.

Kev: Ça va mon ange ?
Moi: Oui, oui. J'ai envie de reprendre la photo.
Kev (sourit): On reprend demain.
Moi: Et on va enfin commencer notre vie de couple correctement...
Kev: Parce que ça n'avait pas commencé ?
Moi: Pas vraiment... Avec mes problèmes de santé...
Kev: Tes problèmes de santé étaient là pour savoir si notre couple tiendrait et il a tenu malgré ses difficultés.
Moi: T'essaies toujours de positiver tout ce que je dis.
Kev: Parce qu'il faut positiver pour vivre Eduina...
Moi: En fait, je ne t'en avais pas encore parlé mais je comptais me faire tatouer après mon opération.
Kev: Et ?
Moi: Bah je voulais que tu sois au courant, c'est tout.
Kev: Tu fais ce que tu veux mon coeur.
Moi: Ça ne t'embête pas ?
Kev: Non, non. Ce serait quoi ton tatouage ?
Moi: J'aimerais m'en faire deux, un premier ce serait la phrase "Si tu y crois, tout le monde y croira" avec une rose je pense et le deuxieme ce serait des ailes d'ange avec le symbole du cancer qui vient compléter un coeur.
Kev: J'ai pas besoin de te demander pourquoi le coeur avec le cancer et les ailes d'ange mais pourquoi la phrase que je dis souvent ?
Moi: Parce que comme tu y as cru, j'y ai cru et je suis ici aujourd'hui grâce à toi.
Kev: Et la rose qui va avec ?
Moi: Une rose c'est comme la vie, c'est romantique et beau mais il y a des épines, des obstacles.
Kev (sourit): Tu as raison. Si vraiment tu veux le faire mon coeur, on y va quand tu veux. Je t'accompagnerai.
Moi (souris): C'est vrai ?
Kev: Bah oui. Si ça peut également te permettre d'avancer et de montrer ce que tu es à tout le monde et ce que tu as vécu, je suis d'accord à cent pour cent.
Moi (souris): Je préférais savoir ce que tu en pensais.
Kev: Mais tu sais, même si j'étais pas d'accord, tu aurais dû le faire, c'est pas à moi de choisir.
Moi: Oui mais je voulais quand même te prévenir. Un couple ça se dit tout, non ?
Kev (sourit): Oui t'as raison. Tu n'appellerais pas ton tatoueur ? C'est lui qui t'a créé ton tatouage, non ?
Moi: Oui, je vais voir avec lui s'il peut me prendre et quand.

J'attrape mon téléphone puis appelle mon tatoueur. Il décroche.

Tatoueur: Oui allô ?
Moi: Oui Thibault, dis-moi, c'est Eduina, est-ce qu'il serait possible d'avoir un rendez-vous pour me tatouer les deux ?
Tatoueur: Ah Eduina, je ne t'avais pas reconnu, oui bien sûr ma belle, j'ai eu un désistement cet après-midi, si tu veux, tu peux venir.
Moi: Ah super ! Je suis là cet après-midi, à quelle heure ?
Thibault: Quinze heures?
Moi: Parfait ! A tout à l'heure alors !
Thibault: A toute !

Je raccroche.

Moi: Quinze heures !
Kev: Mhh d'accord. Mais comment ça se fait que vous vous tutoyez ?
Moi: C'est mon cousin.
Kev: C'est qu'un cousin ?
Moi (rigole): Oui jaloux! C'est mon cousin.
Kev: Mais Thibault, c'est plutôt français, non ?
Moi: Oui mais le frère de mon père est venu habiter en France. Mon oncle aime énormément la France.
Kev: Qu'est-ce qu'ils peuvent bien aimer en France ces espagnols ?
Moi (souris): Moi, tout simplement, toi.

Un beau sourire se dessine sur ses lèvres. Nous arrivons à un feu rouge. Kev se penche vers moi pour presser ses lèvres contre les miennes. Quelqu'un klaxonne. Kev rigole en se retirant puis reprend sa route.

Moi (souris): Concentre-toi.
Kev (rigole): Arrête de me déconcentrer.
Moi: Bah oui, c'est de ma faute !
Kev: Exactement !
Moi (souris): T'es beau.
Kev (rigole): Tu vois ! Tu continues ! Mais effectivement ça me fait du bien de te voir souriante à travers ces épreuves.
Moi (souris): Il faut qu'on avance et qu'on vive nos rêves pour Lola, pour tous ces enfants malades, mourants ou pas. Et surtout on doit y croire pour pouvoir continuer. J'ai besoin de continuer mes rêves à tes côtés pour battre ces obstacles.
Kev (sourit): T'as bien raison.

Une simple photo, un simple clientOù les histoires vivent. Découvrez maintenant