Une simple photo, un simple client

Chapitre 49: Il sait tout... Je perds tout...

Nous sommes installés dans le canapé. J'ai pris ses mains dans les miennes. Je les regarde attentivement comme si c'était la dernière fois que ce geste aura lieu...

Kev: Alors?...

Il est toujours en train de pleurer tout comme moi...

Moi: Quand... Quand tu es parti, pendant les trois semaines... J'ai appris que...
Kev: Que ??
Moi: Que j'étais enceinte...
Kev: Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?
Moi: Parce que je voulais te faire une surprise...

Je prends mon sac et en sors le cadeau que je voulais offrir à Kev dès que j'ai eu la nouvelle. Kev ouvre et découvre le nounours avec une petite lettre.

Kev: Et... Je comprends pas... Tu ne l'es plus ?...
Moi: Une semaine avant que tu rentres... J'ai eu d'énormes... Douleurs... Au niveau du ventre... Ça ne s'arrêtait pas... J'ai appelé ta mère... Elle est venue et m'a aidé pour aller à l'hôpital... On m'a appris en charge... Et j'ai appris que j'avais fait une fausse couche...

Je baisse la tête, je pleure encore plus qu'avant...

Moi (pleure): Je suis désolée Kev de te l'avoir caché... J'étais tellement heureuse... J'avais enfin réalisé mon rêve... J'étais tombée enceinte... Et tout ce bonheur s'est envolé... En quelques minutes... Je ne savais pas comment... Te le dire... Je ne voulais pas te détruire... Mais je savais que je devais te le dire... Si... Tu décidais qu'on arrêtait... Je comprendrai... Je ne te mérite pas... Loin de là...

Je relève la tête pour voir comment est Kev. Il est complètement à l'ouest, il est dans ses pensées... Son visage est neutre...

Kev: Je... Je veux être seul...
Moi: D'accord...

Je quitte son appartement en larme...
Je n'ai eu que ce que je méritais...

PDV Kev

Je suis sous le choc... Je viens d'apprendre que j'allais être papa... Mais que tout s'est écroulé avant même que je l'apprenne...
Comment Eduina et ma mère ont pu me cacher cela ? Comment ont-elles pu me cacher mon enfant ?
Je regarde ce nounours qu'Eduina m'a donné avec la petite lettre qui va avec. Je lis "Coucou papa, j'arrive dans sept mois, tu as encore le temps pour préparer une maison pour que nous soyons ensemble... À trois... À bientôt, je t'aime..."
Je décide d'aller voir ma mère. Elle me doit des explications. J'enfile mon manteau puis vais jusqu'à l'hôpital en voiture. J'y arrive très vite. Je monte à l'étage puis entre dans sa chambre. Ma mère me regarde... Elle voit que je suis en larme et détruit...

Moi: Tu le savais...

Je la prends dans mes bras pour essayer d'y retrouver du réconfort comme ferait un enfant auprès de sa maman quand une petite misère lui arrive...

Maman: Kev... Elle m'avait demandé de ne rien dire parce qu'elle voulait te le dire par elle-même...
Moi: J'allais être papa... Nous allions réaliser notre rêve... Et tout s'est écroulé... Je n'ai pas été là pour l'aider... La soutenir... Et elle m'a caché ça pendant trois mois maman... Je suis complètement perdu...
Maman: Kev... Tu l'aimes mon chéri...
Moi: Mais elle n'avait pas le droit de me cacher l'existence de mon enfant...
Maman: Elle venait de l'apprendre et elle voulait te faire une surprise quand tu allais rentrer mon chéri... Mais jamais elle aurait pensé qu'un malheur aussi douloureux que celui-là allait arriver en ton absence... Kev... Je sais que tu ne peux pas comprendre la douleur d'une maman qui perd son bébé mais essaie de la comprendre... Je n'ai jamais perdu mes enfants mais rien que d'essayer à imaginer ma vie sans toi, ou l'un de tes frères à cause d'une fausse couche,  me fait terriblement mal... Je n'imagine pas la douleur d'Eduina...
Moi: Et tu ne sais pas non plus ce que ça fait que ta femme ne te dise pas qu'elle a fait une fausse couche durant ton voyage...
Maman: Kev... Tu ne peux pas t'imaginer sa souffrance... Elle avait senti ce petit-être en elle... Peut-être peu de temps mais elle l'a senti... Et elle l'a senti quand on lui arrachait ce petit-être... Elle était heureuse en plus quand elle était tombée enceinte... Elle avait hâte de découvrir ton visage quand tu allais l'apprendre... Elle imaginait déjà tout... Elle regardait toutes les maisons qui se vendent sur Paris.
Moi: Oui...