Le début d'une chasse à l'homme : moi

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Je crois que je devrais me faire installer une plaque de métal dans le crâne à force de me faire attaquer par surprise. A mon réveil, j'étais allongé dans mon salon, un peu de sang coagulé au sommet de ma tête, mais le pantin de bois avait disparu. Je sortis de chez moi et je vis la ville qui avait repris sa joie de vivre et rythme habituel. Même mes voisins chez qui j'étais entré la veille étaient redevenus normaux, en chair et en os. Ca y est je ne comprenais plus rien à toute cette histoire. Avais-je rêvé ? Je me rendis tranquillement à l'Université. A mon arrivée, il y avait une forte foule devant, je me renseignais auprès d'une ville femme qui me racontait qu'une personne était morte dans la nuit et que la police traquait activement le meurtrier. Je sentis une main se posait sur mon épaule, c'était l'inspectrice Ramie.

-Charles, bon sang, qu'est-ce que tu fous ici ?

-Je suis venu travailler pardi. Pourquoi ça ?

-Tous les policiers de la ville sont à ta recherche. Ce matin, ils ont trouvé le corps du doyen, poignardé avec l'un des couteux rituels qui est exposé dans ta salle de cours. Il y avait tes empreintes digitales dessus et on te voit en train de commettre le meurtre sur les vidéos de surveillance et on te reconnait bien distinctement.

-C'est impossible ça Léanne, le doyen Pomona est un ami et je le respecte tellement. Je ne pourrais pas lui faire du mal. Et puis tu m'imagines vraiment commettre un meurtre ?

-Non, c'est complétement délirant effectivement. Mais tu as une explication là-dessus ?

- Hier soir, je me suis fait attaque par un pantin en bois, très réaliste de moi. Je me suis réveillé ce matin avec encore du sang sur mon crâne.

-Sérieusement ? Une marionnette ? C'est vraiment ça ton alibi ?

-Aussi fou que cela puisse l'être, oui Léanne.

- T'es vraiment dans la merde... Il faut que tu fuies, va chez Nicolas, il pourra surement te protéger vu les moyens qu'il a grâce à son boulot, je passerais chercher Marc à l'hôpital et on se retrouve là-bas, comme avant.

-Très bien, fait attention à toi alors.

Je me dépêchais de monter dans ma voiture et je fonçais chez Nicolas. Lorsque j'arrivais chez lui, il m'attendait et me fit rapidement entrer.

Il ferma à clé derrière moi et tira les rideaux. On reconnaissait l'attitude d'un agent secret. Il s'assit dans son fauteuil et alluma son ordinateur, je le vis pianoter quelques minutes puis il tourna l'écran vers moi. Sur son écran était regroupé toutes les informations dont il disposait sur le Kisilent, le meurtre du doyen ainsi que les mystères de l'année dernière. Tout cela représentait une cinquantaine de pages Word. Il n'avait pas chômé, c'était vraiment du bon boulot de sa part. Il mit ses lunettes devant ses yeux et il exposa son exposé.

-J'ai essayé de regrouper le plus d'informations sur tous les sujets qui nous préoccupent en ce moment, dit-il.

- Très bien, alors qu'as-tu trouvé sur nos amis du Kisilent ?

- Grâce aux données des différentes agences gouvernementales et des amis bien placés, j'ai découvert que le Kisilent possédait un grand nombre de propriétés dans la ville, et dans le pays. On dirait qu'ils sont placés dans toutes les branches de la société : banques, université, police et la liste ne s'arrête pas là. Grâce à quelques amis, on a déjà pu arrêter une trentaine d'individus tous du Kisilent à des postes importants. On a pu retrouver la trace du chef actuel un certain Monsieur L, on n'a pas pu trouver son véritable nom mais aux dernières nouvelles il serait arrivé hier dans la ville. Cependant nous ne savons pas non plus à quoi il ressemble donc les recherches risques d'être compliquées. De plus, nous avons mis un mandat d'arrêt pour Léonard Bob.

-D'accord, merci Nico si on le retrouve nous pourrons peut-être le questionner sur les agissements de Monsieur L, après tout, au début il me semblait disposer à nous révéler des informations puis il a changé. Attends, tu te souviens quel jour il était venu ?

-Je l'avais noté pourquoi ça ?

- Tu peux vérifier si c'était la pleine lune et le temps le soir ?

- Je regarde ça, alors c'était bien la pleine lune et le temps était nuageux, la lune n'a pas arrêté de se couvrir puis de se découvrir.

-J'ai compris, dis-je en me levant.

-Compris quoi ?

-Eh bien, Léonard Bob est...

Mais je fus interrompu par des coups sur la porte de derrière. Nicolas partit voir et je le vis revenir quelque instant plus tard accompagné par Léanne.

-Vous avez commencé la réunion sans moi ? nous dit-elle en s'asseyant sur le canapé, à côté de moi.

-Désole inspectrice mais le temps nous manquait, répondis-je. On te fera un rapide topo.

-Non ça va aller. Vous pouvez reprendre les garçons.

-Alors, dans ce cas, je disais que j'avais compris le changement d'attitude de Monsieur Bob. Le soir où il est venu me parler, c'était la pleine lune mais il devait y avoir des nuages. Lorsque le ciel s'est dégagé, c'est à ce moment qu'il a changé, qu'il est devenu comme possédé et qu'il n'était plus maître de sa personne. Je crois que l'artefact que le professeur Londus a trouvé possède vraiment un pouvoir. Je n'arrive pas à l'expliquer mais il semblerait qu'il puisse contrôler les esprits lors des nuits de pleine lune et de transformer des hommes en pantins et inversement.

-Enfin Charles, c'est impossible, commença Nicolas. On parle de magie à ce stade, or ça ne peut pas exister. C'est toi qui es pourtant le plus réaliste ce n'est pas ton genre de cherche une solution imaginaire et irréelle.

-Pourtant c'est la seule que je vois ici ; je pense même que Léonard Bob n'est qu'une marionnette. J'en ai presque une preuve. La première fois où je me suis fais enlevé par le Kisilent, il m'avait emmené dans le désert mais j'avais pu m'échapper au travers d'une réplique de notre cité. A un café, se trouvait une marionnette assise. J'ai vu des hommes du Kisilent la prendre et dire qu'il ne fallait pas laisser Monsieur Bob seul où ils auraient des ennuis.

-La vache, donc la magie existe vraiment ? demanda Léanne.

-Visiblement oui. Tous les trois et avec l'aide de Marc, on doit stopper une attaque magique d'un homme qui cherche à nous transformer en marionnette pour jouer avec nous. C'est moi où cela n'a aucun sens ? dis-je

-C'est sur mais on va y arriver. L'année dernière on a déjoué les pièges d'un manoir à énigmes alors arrêter un psychopathe magique ça va être de la tarte, rajouta Nicolas en riant.

Nous avons tous éclaté de rire. A ce moment, Nicolas reçu un appel, il s'éloigna dans la cuisine, il cria beaucoup et soupira aussi. En revenant, il nous annonça qu'ils avaient retrouvé la trace de l'artefact maya. Il se trouva devant la porte du musée, relié à une bombe disant que si Charles Caspian n'allait pas seul au musée, l'artefact exploserait et tous les habitants d'Utopia seraient changés en marionnettes pour l'éternité.

Les Chroniques De  Charles Caspian : La Zone Ganymède (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant