C'est ainsi que Lucie et Bryan montèrent ensemble les 3 étages restant pour aller retrouver Jéremy. Bryan marchait doucement, afin que Lucie puisse le suivre à son rythme.
La jeune femme se torturait l'esprit en montant les marches. Depuis ce que Jéremy lui avait dit, elle se posait plusieurs questions. Étant clairement plus proche de Bryan, elle n'hésita pas à poser la question qui était restée en suspens du côté de Jéremy. Seulement, Bryan la devança de quelques secondes à peine.
- Qu'est ce qui va pas Lucie? Je vois bien que tu te poses des questions. Je suis là pour y répondre tu sais.
- Oui en faite... comment dire... après une longue discution avec ton frère, je me posais une question. Comment se fait-il que vous vous adoriez et que maintenant vous ne faites que vous chamailler?
- Hein? Il t'a dit qu'on s'adorait?
- Heu... oui...
- Je rectifie. MOI et seulement MOI l'adorais. Il m'a haïs dès le jour ou je suis arrivé. J'ai tous tenté avec cet abruti pour me faire accepter et aimer. Je ne sais même pas pourquoi je fais encore des efforts pour lui...Lucie en resta pantoise. Ce que Jéremy et Bryan disaient n'avait absolument rien à voir avec ce que disait l'autre. L'un prétendait un amour fraternel fou tandis que l'autre désignait son frère comme un démon n'ayant jamais voulu l'aimer. Au fond, qui disait la vérité? Elle analysa alors ce qu'ils disaient et comment ils se comportaient. Rien de ce qu'ils faisaient ne prouvait cependant qu'ils se détestaient ou s'aimaient. Ils étaient juste des frères, tous ce qu'il y a de plus normal. Ils se chamaillaient, s'engueulaient mais au fond ils devaient très certainement s'adorer. Elle repensa alors à sa vie, en tant que fille unique. Qu'est ce qu'elle aurait rêvé avoir un frère ou une soeur.
- Vous avez de la chance, dit-elle finalement.
- De la chance? Pourquoi?
- Parce que même si vous vous détestez ou aimez, je ne sais pas qui croire, eh bien vous êtes quand même deux. Moi je n'ai ni frère, ni soeur. J'ai toujours été seule.
- Vu sous cet angle, c'est vrai que j'ai de la chance. Pendant les quelques années ou j'ai vécu seul je me suis toujours ennuyé. J'aimais ma mère, mais j'avais besoin de quelqu'un d'autre. Quelqu'un que je puisse aimer, chouchouter, taquiner et détester. En arrivant ici et en découvrant mon demi frère, j'ai vu là l'opportunité d'avoir ce dont j'avais toujours rêvé. Mais quand il m'a rejeté, j'ai abandonné tout espoir de construire une vraie relation avec lui.Lucie resta la bouche ouverte et les bras ballants devant ces mots. Elle, avait tant rêvé pendant des années d'avoir quelqu'un qui la comprenne à ses côtés, et eux se bagarraient pour des broutilles. Elle en était venue au point ou elle insistait auprès de ses parents pour qu'il lui fasse un petit frère à un certains âge. Soudainement, elle eut alors une lumière.
- Il faut vous réconcilier! C'est le moment ou jamais! Hurla-t-elle subitement, ne manquant pas de se faire remarquer par les autres.
Elle attrapa Bryan par le bras et se précipita dans les dernières marches et le couloir pour aller trouver son colocataire, mais surtout, le frère de Bryan. En entrant dans la chambre Jéremy se leva du lit, l'air paniqué.
- T'en as mis du tem... tu fous quoi là toi?!
- Eh oh du calme Jéremy! Bryan m'a vu dans les escaliers et il m'a proposé de me raccompagner ici.
- Mmh, bah maintenant c'est bon t'es ici, il peut se casser.
- Les garçons... s'il vous plaît... insista Lucie auprès de Bryan en espérant se faire comprendre par Jéremy également.Outré de ce comportement enfantin et par la tournure que prenait les événements Jéremy ramassa son paquet de cigarettes et partit s'enfermer sur le balcon pour fumer et rester tranquille.
- C'est une tête de mule Lucie... laisse tomber... je vais dans ma chambre, tu sais ou me trouver si t'a des soucis. Ton planning des cours se trouve sur ton bureau normalement. Ça commence demain à 10h. Tu pourras te reposer. À plus tard, dit-il en s'avançant vers elle pour lui faire la bise.
Bryan s'en alla en refermant soigneusement la porte derrière lui, et Lucie resta plantée au milieu de la chambre, sans savoir quoi faire, ni qui croire. Elle décida de s'asseoir sur son lit deux minutes afin de trouver les mots justes. Jéremy était toujours dehors, une énième clope au bec, la musique à fond dans les oreilles avec des dizaines de mégots autour de lui. Elle se leva, sortit de sa valise son cendrier, prit ses clopes et son briquet et se dirigea dehors pour l'accompagner.
- Tu me fais de la place? Dit-elle en ouvrant la porte.
Jéremy ne prononça aucune parole, mais se décala volontier, en prenant soin de pousser ses mégots du pied. Avant de s'asseoir, la jeune femme prit le temps de poser le cendrier devant eux, de ramasser tous les mégots et de sourire, d'un air entendu, à son colocataire. Elle alluma sa cigarette et posa son briquet et son paquet à côté d'elle. Elle tira deux trois fois sur la cigarette avant que Jéremy n'entame la conversation.
- J'savais pas qu'tu fumais.
- Je suis une rebelle là ou je vis. C'est pour ça que mes vieux m'ont envoyé ici. Au début j'étais très réticente. J'adorais ma vie à New York. Mais au final, après une journée, je trouve que c'est pas si mal ici. La bouffe est pas dégueu, les chambres non plus, j'ai un gentil coloc même si il est un peu enquiquinant et son frère est très sympa aussi.
- Pff... c'est pas toi qui le supporte toute l'année...
- Non c'est vrai. Moi j'ai personne à supporter. Ni frère, ni soeur. Mes parents sont des vrais cons et en y repensant, ma vie à Miami est médiocre.Jéremy baissa les yeux et écrasa, pour la première fois de sa vie, sa cigarette dans un cendrier.
- Toi au moins, t'a des parents.
- Des parents qui ne sont jamais là pour moi. Je les connais même pas. Jamais je n'ai passé mes vacances, mes week-ends ou mes soirées avec eux. C'était toujours "Pas le temps ma chérie je dois travailler!".
- Mais t'a quand même des parents.
- Et toi, t'a pas un père?
- Comme toi "Je dois travailler". Finalement, on se ressemble beaucoup tous les deux.
- Non. Toi t'a un frère au moins.
- Ça y'est c'est reparti... un frère qui me hait depuis ma plus tendre enfance?!
- Je crois que t'imagine vraiment pas à quel point ton frère t'adore Jéremy. C'est pas toi qui m'a dit encore ce midi que vous vous adoriez??
- J'ai... j'ai menti...Lucie écrasa sa cigarette dans le cendrier, prit son paquet et son briquet, se leva et ouvrit la porte. Lorsqu'elle entra dans la chambre, avant de refermer celle-ci elle prononça quelques mots à voix basse, que Jéremy pu quand même percevoir.
- Non seulement tu mens, mais en plus tu ne vois pas la chance que t'a... moi j'ai toujours vécu seule, et toi t'avais un frère qui t'aimais alors que toi tu faisais le con. Penses-y...
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Le Colocataire
Ficción GeneralLucie est une jeune demoiselle de 17 ans petite et mince. Elle à de long cheveux noir qui lui arrivent en bas des fesses qu'elle a la tendance à attacher en un Messy Bun. C'est une jeune femme très têtue avec un fort caractère, mais lorsqu'un de ses...