RÉMINISCENCE Tome I : L'ombre du souvenir

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Astrid se réveilla tout doucement de sa nuit. Elle avait plongé dans son lit dès son arrivée et venait de se réveiller, la lumière du soleil levant filtrant à travers les volets de sa chambre.

Elle se leva en écartant la couette. Ses jambes engourdies par le sommeil eurent du mal à rester debout. Pourtant, elle se força à faire son lit et à se diriger vers son placard afin d'enfiler son uniforme.

Lorsqu'elle fut présentable, elle descendit prendre son repas du matin avant d'aller à l'école. Ce matin, elle redoutait les cours, ressassant le baiser entre elle et Jonathan hier soir. Il avait eu l'air blessé quand elle l'avait repoussé mais... Elle n'y pouvait rien si elle ne l'aimait pas. Liam ne devait jamais savoir ce qui c'était passé... Personne ne pourrait le lui dire, on ne parle pas à l'autre classe. La boule dans son ventre se détendit à cette pensée. Il n'y avait aucune chance que Liam apprenne ce qu'il s'était passé lors de cette fête. Elle s'expliquerait avec lui au sujet de hier midi et ils continueront à être tous les deux jusqu'à partir d'ici. Ensemble.

Ses parents déjà debout, comme d'habitude, avait préparé du pain, de la confiture et une grosse brioche. Elle en prit quelques tranches et remonta afin de se préparer dans la salle de bain.

Elle redescendit quelques minutes plus tard, fin prête à affronter Jonathan et sa clique. Que pouvaient-ils lui faire ? La frapper ? Elle ne craignait pas la douleur physique. Elle savait se défendre, Liam lui avait appris à faire une clé de bras à son adversaire ainsi que la façon de viser les tibias et les chevilles si l'adversaire est plus grand que soit (ce qui n'était pas dur avec Astrid qui n'était pas très grande du haut de son mètre soixante-cinq). Ainsi, elle prit son courage à bout de bras et franchit la porte d'un pas décidé tout en souhaitant une bonne journée à ses parents.

Lorsqu'elle arriva en vu de l'école, elle eut une soudaine envie de s'enfuir. Loin. Dans les champs. Et de ne jamais revenir.

Elle franchit néanmoins les grilles de l'école et arriva devant son rang de classe. Il n'y en avait que deux. Les polythéistes, de leur côté, nous dévisageaient. C'était comme ça tous les matins, les deux rangs se regardaient, se jugeaient, essayant de se comprendre mutuellement. Une petite rivalité existait aussi entre les deux groupes leaders de chaque classe, le nôtre, c'était le groupe de Jonathan. Quand à ceux de l'autre classe c'était deux filles et trois garçons qui menaient la danse dont elle ne connaissait que vaguement les noms de la bouche son petit ami. Liam et elle étaient pareils, seuls, sans vrais amis, renfermés. Elle encore pouvait aller avec Gus, Kurt, Marie et Ludivine. Lui n'avait personne. Mais cela arrangait aussi Astrid. Il n'avait qu'elle, et sa famille bien sûr. Mais pas d'autres filles. Un pincement au cœur, elle pensa un instant qu'il serait obligé de se marier avec une autre fille qu'elle plus tard, d'avoir des enfants avec elle... Tout comme elle-même en fait. Elle ne s'imaginait pas avec un autre. La seule solution était qu'ils partent avant d'être adulte.

Elle sortit de ses pensées et chercha Liam du regard. Mais elle ne le vit pas. Il n'était pas là. Elle ne l'avait pas vu depuis le quiproquo. Ils n'avaient pas pu s'expliquer. Expliquer quoi ? Qu'elle s'était montrée tout bonnement naïve et s'était rendue à une fête où un autre garçon s'était collé à elle et avait fini par l'embrasser ? Comment n'avait-elle pas vu le coup venir... Elle essaya d'effacer ce baiser insignifiant de son esprit mais cela n'effaçait pas qu'elle avait trompé Liam pour autant.

Lorsqu'elle était arrivée, Jonathan ne l'avait même pas regardé une seule fois. Lui et personne de sa bande d'ailleurs. À part Alexis. Il lui avait jeté un coup d'oeil rapide puis s'était retourné. Que se passait t-il avec lui bon sang ? Il fallait qu'elle aille le voir pour savoir.

Astrid se rendit compte qu'elle éprouvait une pointe de déception du fait que Jonathan ne l'ai même pas remarqué. Peut-être qu'une part de sa fierté (qu'un garçon l'aime) s'était faite balayée. Elle n'était pas amoureuse de lui. Non. Loin de là. Mais son orgueil en prit un coup. Il s'était permis de l'embrasser puis l'avait snobé, il était passé à autre chose. Quelle ordure.