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// Si vous aimez lire avec de la musique, j'ai décidé de mettre un clip de chanson que j'aime et qui je trouve correspond à l'ambiance du chapitre, voilà bisous, merci et bonne lecture !//

« Et c'est ainsi que Dieu fit sa plus belle création : l'Homme. »

Tout le monde était silencieux. Tout le monde écoutait le maître d'école de peur de recevoir un coup de règle, ou pire... Malgré que le récit qu'il racontait avait déjà été narré plus d'une dizaine de fois à ses élèves. Soudain, la sonnerie retentit.

La journée de travail était terminée. Le maître d'école donna l'autorisation aux élèves de sortir. Lorsqu'Astrid ouvrit les portes battantes du bâtiment à la suite des élèves, l'air frais raviva la couleur pâle de son visage, enfermée dans la salle de classe depuis quatre heures.  Aujourd'hui,  le soleil brillait dans le ciel. Astrid aperçue son ami à la grille.

Il était élève comme elle, mais dans l'autre classe de l'école. Par une loi de la mairie, les deux classes ne pouvaient se fréquenter à cause de leurs religions différentes. La famille d'Astrid était catholique tandis que celle de Liam, son ami, était polythéiste.

Sans s'en rendre compte, Astrid en était venue à envier Liam et sa religion qui vénérait les dieux de la nature et des éléments. Mais c'était impensable de pouvoir changer son culte ici.

Leur relation proscrite les empêchait de discuter à l'école et dans tous les endroits publics du village. Ils se retrouvaient alors tous les soirs, après la fin de leur journée d'étude, dans les champs des terres avoisinantes. Pour se connaître un peu plus on pourrait dire, ou pour tout simpleme avoir un ami sur qui compter, ce qui était rare. Astrid n'était proche de personne d'autre, le monde austère dans lequel elle était plongée n'était réconfortant que lorsqu'elle parlait avec Liam. Et c'était bien la seule chose certaine dans sa vie.

Mais aujourd'hui, elle avait un autre programme. Elle souhaitait rendre visite à Gloria, une camarade de classe. Celle-ci ne s'était pas présentée de la journée et c'était la première fois que cela arrivait depuis qu'Astrid habitait dans ce village, c'est à dire depuis quatre longues années. Par inquiétude - et curiosité -, la petite fille désirait prendre de ses nouvelles.

Après cinq minutes de marche, elle arriva devant la maison de la famille Bell. Quel ne fut pas son étonnement lorsqu'elle vit la porte de la maisonnette entre-ouverte.

Elle toqua néanmoins.

« Madame Bell ? Monsieur Bell ? »

Silence. Elle décida d'entrer doucement et aviserait à l'intérieur s'il y avait quelqu'un. Elle poussa la porte grinçante de sa petite main et fit trois pas dans l'entrée. Assez pour apercevoir que la cuisine était vide. Pourtant, de la vaisselle jonchait le plan de travail un peu partout. Il y avait bien eu quelqu'un récemment.

« Madame ou Monsieur Bell ? » Rappela t-elle plus tard.

Personne. Elle commença à grimper les marches de l'escalier en bois à petits pas, trouvant l'absence de toute la famille de plus en plus étrange. L'étage, plutôt sombre, ne possédait qu'une porte ouverte, au fond du couloir d'où se dégageait une lumière tamisée de fin de journée. Elle se dirigea vers la porte au bout du couloir et enjamba deux petites marches pour y accéder. Elle ne vit d'abord rien d'autre que des étagères remplies de livres, des coussins dans un coin et des meubles de rangements. C'était une salle de jeu des plus basique. Cemendant, une odeur, assaillant ses narines, flottait partout dans l'air. Une odeur... Pourrie. Une odeur... de mort.

Elle se dirigea vers une petite porte légèrement entrouverte dans un coin de la pièce. Elle la poussa à nouveau d'une main et se stoppa immédiatement lorsqu'elle vit ce qu'il y avait en face d'elle. Ses paupières s'écarquillèrent d'horreur. Elle ne crut d'abord pas à ce qu'elle voyait et ferma puis ouvrit les yeux. La scène était toujours la même. Rien n'avait changé. Elle était toujours là.

RÉMINISCENCE Tome I : L'ombre du souvenirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant