RÉMINISCENCE Tome I : L'ombre du souvenir

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Une coupe de champagne à la main, il s'approcha d'Astrid.
Elle ne put s'empêcher de le détailler. Pas très grand pour un homme, 1m75 à tout casser, les cheveux bruns presque noir de jais, une barbe de huit jours. Les yeux aussi perçants que des couteaux, il la détaillait elle aussi au peigne fin. La couleur de ses yeux était... Entre le vert et le marron, peut-être les deux... Malgré qu'il ne fasse que dix centimètres de plus qu'elle (c'était déjà beaucoup pour elle), sa prestance lui en donnait beaucoup plus. Il la dominait, très clairement. Il avait l'air tout à fait à son aise, dans son élément.

Il était étrange. Ça, elle ne pouvait le nier. Beau, certes, très beau même. Mais il avait quelque chose, peut-être un aura, qui le rendait... Effrayant ? Une prestance et un charisme naturel émanaient de lui tel un homme riche, célèbre et égocentrique. Enfin elle le supposait. Elle avait vu certaines stars du monde extérieur dans un manuel de musique, des chanteurs. Ils se tenaient la tête haute et le menton relevé, le même regard embrasé que l'inconnu. Ils s'habillaient richement aussi. Tout comme cet homme qui portait un costard cravate noir avec une chemise à motif circulaire.

« Lamborghini ? Mais qu'est-ce que c'est... Et puis d'abord qui êtes-vous ?

Il lui fit un clin d'œil. Il l'exaspérait déjà.

- Une question à la fois chérie.

Elle ne releva pas le surnom, trop intriguée par l'inconnu. Il ne devait pas venir de Silver Eyes, était-il avec sa fameuse alliée ?

- Et bien qui êtes-vous ?

- Si je te le disais tu ne me croirais pas.

Il eut un petit hoquet de rire et sirota une gorgée de champagne.

- Essayez toujours.

- On va commencer tout doux tu veux bien ? Je m'appelle Luc... Lucas. Lucas Lane. Je suis honoré d'enfin faire ta connaissance, Astrid Fills.

Il lui sourit, énigmatique, puis bu encore une gorgée de champagne.

- Comment connaissez-vous mon nom ?

- Je connais tout chérie. Je suis... Enfin bref, ce n'est pas important. Tu vois cette voiture ? Avec, on pourrait partir loin.

- À travers la forêt ? Avec tous les arbres ?

- C'est un détail ça.

- Pas vraiment. On ne peut pas partir avec une voiture sans chemin.

Il dessera le noeud de sa cravate en se raclant la gorge.

- Moi qui voulait te faire partir. Dommage.

Il lui sourit de nouveau, les pommettes remontées dévoilant ses dents impeccablement blanches et le regard charmeur. Cela ne provoqua qu'un frisson le long de la colonne vertébrale d'Astrid.

"Ce mec est définitivement dangereux."

- Pourquoi je voudrais partir ?

Elle décida de se la jouer sur la défensive. Peut-être voulait-il lui soutirer des informations.

- Je ne sais pas moi. C'est toi qui est dans ce village. Je voulais voir quelle option tu prendrais. À vrai dire tu ne me déçois pas. J'ai hâte d'étudier la tournure que vont prendre les choses. On sera amené à se revoir toi et moi. Très bientôt, j'en suis sûr. En espérant que les circonstances nous soient plus favorables. »

Il lui fit un clin d'œil. Toujours cet impeccable sourire collé aux lèvres. Puis il s'envola en fumée. Comme s'il n'avait jamais existé. Un tas de cendres était matérialisé à ses pieds, enfin, là où il se tenait il y a deux secondes.