Chapitre 46: Guidever

45 1 4
                                    

La main de Guidever s'arrêta par celle d'Enzo qui l'avait retenu avant qu'il n'ait un bleu sous son œil droit. Guidever fronça les sourcils tandis que Laurent et Lier observaient avec ébahissement Enzo qui se rebellait face à leur « chef » de leur bande d'ami. Frustré de s'être fait arrêter aussi brusquement et facilement, Guidever tendit son autre poing et cogna le visage d'Enzo qui tourna la tête sous le coup du choc. Une marque rouge commença tout doucement à apparaître et à se former sur sa pommette.


Alors que Guidever allait refaire son poing gauche, il se fit happer et tomba à la renverse. Un corps sur lui le maintient au sol, démuni de force, Guidever se laissa cogner. Mais, il finit par se débattre lorsqu'il reconnut Dimitri qui lui frappait le visage sous les cris d'Enzo qui le disait d'arrêter. Quant à Lier et Laurent, ils criaient « bagarre! », « bagarre! » à tue-tête autour des deux jeunes hommes au sol, amplifiant les coups de Dimitri et la défense de Guidever. Celui-ci finit par repousser Dimitri en lui donnant un coup de genou dans le bas du ventre et le poussa. Il se releva immédiatement et en profita tandis que Dimitri perdait l'équilibre. Il se jeta sur le corps allongé de Dimitri et lui cogna en rafale ses poings sur son visage, bloquant l'ami d'Enzo par ses jambes de part et d'autre autour de ses hanches ; et s'asseyant sur son bassin.


Enzo se mit derrière Guidever et empoigna ses épaules robustes pour l'en éloigner de son meilleur ami de toute ses forces. Cependant, il reçu des coups par les coudes de son agresseur et se fit attraper par les mains de Laurent qui le fit prisonnier de sa poigne. Des élèves commençaient à entourer la petite gang à l'entente des bruits fort qu'ils faisaient depuis tout à l'heure. Subitement, un enseignant finit par arriver et écarta le troupeau afin de pouvoir éloigner Guidever de Dimitri en le redressant en empoignant son biceps droit d'une forte poigne.


—ASSEZ ! Vous êtes puni Guidever. Quant à vous, Dimitri, je vous conseille d'aller à l'infirmerie. Laurent, relâchez Enzo.


Enzo retient son souffle lorsqu'il reconnut la voix autoritaire et suave de Gaspard Venderdrake. Il était content que ce soit lui qui soit intervenu. Au loin derrière Gaspard, il pouvait croiser le regard froid et noir de Benjamin Verdictas et de Célestine Guérin. Il frissonna et détourna le regard pour croiser celui doux de Gaspard. Des rougeurs apparurent sur ses joues rebondies et il empoigna les épaules de Dimitri afin de l'accompagner jusqu'à l'infirmerie.


—Enzo Levalier !


Il s'arrêta et se retourna afin d'apercevoir Gaspard qui se rapprocha d'eux. Dimitri les regarda avec un air intrigué.


—Venez me voir dans mon bureau, après que vous ayez accompagné votre ami à l'infirmerie.

—Oui, professeur.


Enzo lui hocha la tête et il parvint rapidement à l'infirmerie. Il déposa Dimitri sur le lit blanc et l'infirmière se présenta enfin devant eux. Elle était très peu présente depuis le début de l'année. Enzo laissa Dimitri aux soins de l'infirmière et poursuivit son chemin jusqu'au bureau de Gaspard. Il eut juste le temps d'apercevoir Guidever, Lier et Laurent entrer dans le bureau du Directeur que la porte se referma et que la porte du bureau de Gaspard s'ouvrit.


—Entrez, ordonna Gaspard.


Enzo hocha la tête et entra immédiatement dans le bureau sans se poser la moindre question. Il retrouva la bibliothèque à gauche qui longeait les deux murs en formant « L » à l'envers, il retrouva la bonne vieille odeur de livre et un paysage vintage s'offrait à lui de nouveau. Enzo s'installa sur le fauteuil devant le bureau de Gaspard et vit que celui-ci avait finit par enlever complètement la photo de son voyage de noce avec Valentine. Il haussa un sourcil étonné. Alors comme ça, c'était réellement fini entre eux ? Assez étonnant pour quelqu'un de méticuleux comme Gaspard. Mais après tout, rien n'est parfait...


—Alors, dites-moi, depuis quand cela dure ?

—Pardon ? De quoi parlez-vous ?

—Eh bien, de vos harcèlements avec Guidever et sa bande d'ami.


Enzo regarda Gaspard se pencher, appuyant ses coudes sur son bureau et entrelaçant ses doigts.

 

—Alors ?

—Depuis le début de l'année ça à commencé à être pus...violent, va-t-on dire.

—Humph, pourquoi d'après-vous Guidever agit-il comme ça à votre égard ?

—Par jalousie ? Par autorité ? Par manque d'affection ? Il veut tout le temps être le centre de l'attention et se mettre en avant de la scène. C'est quelqu'un qui a besoin d'affection et d'être entouré. Il ne peut pas se passer de ça et ça le rend malade et violent dans ses gestes. Complètement cinglé, serait plus approprié ! Il veut être le Roi.

—Intéressant...Vos propos, Monsieur Levalier.


Enzo baissa la tête et hocha la tête.


—Que pensez-vous ce qu'il va se passer, maintenant ?

—J'imagine que le Directeur va prendre des mesures pour calmer ce jeune étudiant et sa bande d'ami qui l'ont laissé faire ce qu'il souhaitait sans agir. Ils seront eux aussi puni pour cela. Le respect est primordial dans cet établissement scolaire et le Directeur ne va pas laisser ça. Il va sûrement laisser Laurent et Lier aux mains de Célestine tandis que Guidevr sera renvoyé pendant quelques semaines.


Enzo hocha la tête. Laurent et Lier seront remplis de retenue tandis que Guidever se la coulera douce chez lui aux mains de ses parents qui le gâtent trop. Dans un certain sens, Guidever lui rappel Minho, mais en plus violent. Au moins, Minho le maltraitait plus verbalement que physiquement. Mais encore là, Minho n'utilisait pas des mots aussi vulgaire que Guidever. Là en était la différence et qui les distinguaient tous deux. En se rappelant de son ami de Frosffal, Enzo se demandait ce qu'il faisait présentement. Sûrement, faisait-il de la course pour s'entraîner ? Ou peut-être lisait-il pour améliorer sa concentration dans ce qu'il voulait faire.


—Est-ce tout, professeur ?


Il ne voulait pas que ce soit seulement ça que Gaspard l'ait demandé de venir. Il voulait que Gaspard lui dise que lui aussi, veut cette relation. Mais, ils n'avaient pas fait autant de moment tendre et romantique entre eux pour que Gaspard veuille de lui. Il faut qu'il lui montre qu'il a cette volonté pour concrétiser leur relation amoureuse. Qu'il la veut réellement.


—Oui, vous pouvez vous en aller. C'était pour être plus clair dans certains propos que Guidever m'a tenu après votre départ, expliqua Gaspard d'un ton neutre.


Enzo hocha la tête et se releva en s'appuyant sur les accoudoirs du fauteuil. Un bruit prouva qu'il s'était levé et commença à quitter la pièce lorsque la voix grave de Gaspard parvint à Enzo qui se retourna.


—Enzo, *redressa la tête pour ancrer son regard dans celui de son étudiant* je n'ai pas regretté, dit-il sans une once d'hésitation.


Cela mit du baume au cœur blessé d'Enzo qui rougit en souriant timidement. Il détourna la tête et quitta promptement le bureau. Son cœur fit le tocsin dans sa cage thoracique tandis qu'il se dirigea vers sa chambre. Il n'avait pas regretté. Il n'avait pas regretté. C'était ce qu'il se disait inlassablement, amplifiant le rouge sur ses joues et son pétillement qui enivrait son regard. Le rendant beaucoup plus doux et fiévreux.


Il avait peut-être une chance !



---

Je voulais juste vous prévenir que les prochains chapitres de TMA risquent d'être plus long que les précédents. 

Teach Me AgainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant