Chapitre 07: Des élèves turbulents

83 2 0
                                    

 Le lendemain, Enzo regardait son professeur d'histoire les yeux écarquillés et la bouche grande ouverte. Une mouche pourrait facilement y loger. Son inconnu d'hier soir était son prof d'histoire ? Il l'avait vite oublié.


Il sursauta lorsqu'il reçu des boules de papiers repliés plusieurs fois pour qu'on ne lise pas ce qu'il y a d'écrit à l'intérieur. Enzo le déplia avec gêne et maladresse. Le faisant tomber et il se pencha sur le côté pour le ramasser lorsque la voix tonitruante de son prof d'histoire lui parvint aux oreilles.


—Est-ce que mon cours, vous ennui-t-il à ce point, Monsieur Lavalier ?


Il sursauta et cogna son genou gauche contre son bureau qui racla le sol. L'enseignant, Gaspard Venderdrake, fronça les sourcils tandis que les élèves rirent de la maladresse de leur camarade.


—Non, Monsieur, répondit Enzo.

—Que faites-vous ? demanda Gaspard.

—Je...*fit tomber discrètement son crayon* Je ramassais mon crayon qui était tombé, Monsieur, répondit Enzo.


Gaspard leva un sourcil et le regarda se redresser droit comme un « i » pendant que les rires fusèrent. Discrètement, Enzo avait ramassé la boule lancée par Guidever Ramtaigne. Enzo montra son crayon à Gaspard qui hocha la tête.


—Bien, bien...pouvez-vous quand même me récitez le poème de Lucain pour Jules César ? demanda Gaspard, qui je vous le rappel est un poète latin par ailleurs sa seule œuvre qui fut conservée à l'époque fut La Pharsale. La Pharsale est une épopée portant sur la guerre civile ayant opposé Jules César à Pompée entre 49 et 48 av. J.-C. Malheureusement, Lucain se suicide à 25 ans, sur l'ordre de Néron, rajouta-t-il.

—O-Oui, Monsieur.


Enzo se leva en prenant son manuel d'histoire. Il tourna la page pour lire à haute voix le poème de Lucain.


— « Au nom, à la gloire d'un grand capitaine, César joignait une valeur qui ne souffrait ni repos, ni relâche, et qui ne voyait de honte qu'à ne pas vaincre dans les combats. Ardent, infatigable, où l'ambition, où le ressentiment l'appelle, c'est là qu'il vole le fer à la main. Jamais le sang ne lui coûte à répandre. Mater ses succès, les poursuivre, saisir et presser la fortune, abattre tout ce qui s'oppose à son élévation, et s'applaudir de s'être ouvert un chemin à travers des ruines : telle était l'âme de César »


—Bien, bien, merci. Vous récitez bien, Monsieur Levalier, félicita Gaspard.


La cloche se mit à sonner, signalant la fin du cours d'histoire de Jeudi matin. Les élèves se ruèrent vers l'extérieure à nouveau. Enzo se leva, mais fut retenue par la voix de son enseignant.


— Monsieur Lavelier, j'espère que mon cours ne vous ennui pas, commença Gaspard.

— N-Non, professeur, bégaya-t-il.

— Vous me semblez bien anxieux, jeune homme.

— Ce n'est pas ça, Monsieur...Euh, je peux y aller ? J'ai une retenue à faire avec Madame Guérin. Je ne peux la loupée, lorsqu'elle l'a décidée, elle ne nous lâche pas, déclara Enzo.


Gaspard naquit un sourire sur son visage et hocha la tête.


— Soit, allez-y, accorda-t-il.

— Merci Monsieur.


Enzo se pencha vers l'avant pour le saluer et il allait quitter la pièce lorsque la voix de son professeur lui parvint à nouveau, l'interpellant.


— Oui ?

— Soyez concentrez dans mes prochaines heures de cours. L'année passe vite et les examens arrivent. Vous me verrez déçu de votre part si vous échouez mon cours. Je ne veux pas appelez vos parents pour ça. Faites un effort, je suis sûre que vous y arriverez. Les efforts paient toujours, dit-on.

— Oui, c'est la devise de notre école, confirma Enzo.

— Eh bien, soit. J'espère que vous mettrez votre énergie dans mon cours également. Je vous ai vu travailler les nombreux devoirs de votre professeur de latin la nuit dernière. Je lui dirais de ne pas vous en donnez trop pour que vous puissiez mettre du votre dans le mien, déclara-t-il.



Enzo se sentit tout à coup gêné. Ce n'étaient clairement pas ses devoirs qu'il faisait hier soir. L'enseignant se trompait sur toute la ligne. Mais, s'il pouvait se priver de quelques devoirs, ça ne serait pas de refus. Il ignora ce malaise qui s'installa dans son cœur qui se pinçait douloureusement. Il n'aimait pas mentir. Encore moins, quand ça lui est imposé.


— Merci Monsieur, ça serait en tout votre honneur.

— Aussi, un concours sera organisé axer sur Jules César. J'espère que vos cours d'histoire de l'année dernière et de cette année le concernant vous sera utile. Les examens porteront sur vos deux dernières années, confia Gaspard.


Enzo écarquilla les yeux de surprise. Comment allait-il faire ? Il n'avait pas autant tout appris sur Jules César l'année dernière et encore moins cette année. Voyant la détresse de son élève face à cela, Gaspard émit un petit sourire.


— Peut-être voulez-vous que je vous donne des cours du soir pour vous y aider, Monsieur Levalier ? demanda suspicieusement Gaspard.

— Euh, je...non merci, je me débrouillerais pour les dissertations, Monsieur.


Gaspard hocha la tête et regarda brièvement sa montre à gousset, posé sur son bureau.


— Vous feriez me d'y aller. Vous allez manquer Madame Guérin, Monsieur Levalier.


Enzo hocha la tête encore secoué par cette nouvelle scandaleuse. Allait-il seulement arriver à retenir toute la vie de Jules César ? Il secoua la tête faisant secouer ses mèches de cheveux de sa franche et quelques mèches lui chatouilla nuque. La main sur la poignet de la porte, il l'actionna dans un cliquetis minime et sortit précipitamment de la salle pour se diriger vers celle de Musique afin de faire sa retenue.






Lucain, La Pharsale, Livre 1, Agora,   Jules César (Page consultée le 24 mai 2019)

Teach Me AgainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant