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Une autre ville.
Un autre ciel.
Une autre larme.

Je ne veux pas m'éloigner, je suis plus attachée que tu ne le penses. Tu voulais me protéger mais en faisant ça tu me fais mal. Je veux enlever le pansement d'un coup, pleurer un bon coup et pouvoir mieux repartir, mais en me protégeant comme tu le fais là, tu m'enlève le pansement un mois trop tôt, tu me l'enlève petit à petit. Alors je suis là, seule, dans cette air de jeux, sur ce toboggan, les écouteurs dans les oreilles sur ces musiques qui m'ont tant bercée, à regarder le ciel étoilé, chercher les quelques constellations que je connais, à regarder la voie lactée visible dans cette ville si peu polluée.

Les étoiles brillent différemment, avec plus ou moins d'intensitées, je les regarde, subjuguée me demandant si mes grands parents et ma marraine sont là, si ils me regardent... j'aimerai tant vous revoir, j'aimerai tant te parler de Lui, Catherine. Te dire que je l'aime, que en ce moment c'est un peu plus dur mais que j'espère que c'est une phase, te dire que je ne veux pas penser à ce compte à rebours qui semble se pavaner au dessus de nos têtes, que j'emmerde ce compte à rebours et que oui, ça va être difficile mais pas impossible. Je veux te dire tout ça et plus encore marraine, autour d'un chocolat chaud et d'un muffin, comme avant pour mon anniversaire et pour noël. Tu me manques tellement...

Je voudrai vous dire que j'ai peur. Peur pour mon couple, peur pour mon père, peur de ce qui va se passer après. Mais je sais que je vais me relever, dans n'importe quelle situation que ce soit la réussite ou l'échec, je me relèverai peut être pas pour moi sur le coup, mais ça le sera à un moment. Même dans l'échec je trouverai de bons moments, je n'en doute pas. Mais malgré tout ça j'ai peur, peur car tout est inserteint, mais n'est pas ça qui rend la vie plus pimentée ?
Je pense que c'est grâce à de mauvais moments que je peux encore plus apprécier les bons moments.
"C'est en perdant quelque chose qu'on se rend compte de sa véritable valeur." Je ne sais plus où j'ai lu ça mais je suis assez mitigée, je pense que c'est plus en ayant perdu quelque chose ou quelqu'un qu'on se rend compte de la valeur de ceux qui nous entoure. Ou bien grâce à un grand changement.
Et ça, le changement ça fait peur : changer de ville, devenir majeur, changer de mode vie... ça fait peur. On appréhende mais on s'adapte, on fait en sorte de vivre avec, de trouver comment vivre avec, et c'est là qu'on change massivement. Des gens partent, d'autres restent et d'autres arrivent. Un vrai hall de gare. Mais chacune de ces personnes va nous impacter, chacune va laisser un souvenir, une marque, un impact. Il faut faire en sorte que ce souvenir, cette marque, cet impact soit quelque chose de bien, mais qui est représentative de cette personne, de ce que vous avez partagé.
Alors oui, ça peut durer le temps d'un été, un an, une décénie, ou plus. Personne ne le sait, impossible, alors il faut bien se rendre compte qu'on va changer, qu'on va évoluer mais je ne vois pas ça en mal. Voir évoluer quelqu'un c'est juste apprendre à le connaître plus, accepter que personne ne soit pas figée dans le temps et prendre du plaisir à la redécouvrir.

Alors oui, je suis là, allongée sur ce tobbogan, tremblottante, bercée par la musique à admirer les étoiles en écrivant ceci, mes larmes se sont tari, l'espoir ne m'a jamais quitté.
Papa, j'ai peur de te perdre, je ne peux rien faire à part être là à ton chevet, je ne montre pas mes larmes pour que tu puisses te concentrer sur toi, je ne te montre pas ce que tes changements d'humeur font sur nous, ta famille. On reste près de toi, avec l'apparence de roc pour que tu puisses compter sur nous.
Toi, mon amour, mon tendre, je ne veux pas te perdre, je ne veux pas baisser les bras sachant qu'il y a encore moyen d'être heureux que ça soit pour un mois ou plus, comme je l'ai dit, ça sera difficile, pas impossible.
Vous, mes petites étoiles, je vous regarde, vous cherche. Vous êtes parti, hors de porté. Il est vrai que des fois j'ai envie de réduire cet espace, me joindre à vous, j'y ai déjà pensé je ne vous le cache pas. Mais la vie à encore beaucoup à offrir à une fille de 17 ans. Ça faisait longtemps que je n'ai pas été aussi heureuse que cet été, je vous aime mais je vais rester ici, faire chier encore beaucoup de monde, rire, pleurer, profiter de la vie, me prendre des tartes par elle mais me relever. C'est tout ce que j'ai à faire ; me relever, et vivre.

TripèdeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant