Cabine Téléphonique

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C'était une journée maussade d'automne où la mélancolie est reine. Les rues de Londres désertes et les pubs éteints, Guillaume regardait fixement le combiné. Les gouttes de pluie s'écrasèrent contre la vitre d'une cabine téléphonique provoquant une petit bruit agréable.

Résigné à ne pas rester ici toute la nuit, il s'empara du téléphone d'une main tremblante et composa un numéro que Guillaume connaissait que trop bien. Les sonneries retentir mais aucune réponse. Il jura dans sa barbe et décida de laisser un message. Il se sentait obligé de le faire, c'était un devoir. Ça lui pesait trop sur la conscience, ça le tourmentait beaucoup trop. Trop de fois, il s'était réveillé en pleine nuit, les larmes au yeux en pensant à cette tragédie.

Un bip sonore retentit et il se mit enfin à parler.

« Salut Aurélien... Oui, je sais. C'est une voix que tu voulais peut être plus jamais entendre... Mais je voulais enfin te le dire. Je ne peux plus le garder pour moi. Ça doit sortir du cœur. Je voulais m'excuser. M'excuser pour tout ce que je t'ai fait. Tu m'aimais putain et je m'en suis rendu compte trop tard. Il marqua une pose. Je t'aime aussi. Mais c'est trop tard, je le sais... Tu sais au fond, je me sens mieux de te l'avoir dit. C'est comme si on me retirait un couteau planté dans le cœur. Il y a toujours la douleur mais ça va cicatriser désormais. Au fond, je suis un petit con prétentieux, je le sais. Jamais satisfait, j'envie toujours ce que je n'ai pas. Alors que la perfection était avec moi. Je ressens de l'amour pour toi, il a fallu que tu parte pour que je m'en rende compte. J'ai toujours eu peur de mes sentiments Aurélien. C'est ridicule, je suis ridicule. Ma vie est une putain de blague. Je ne mérite que ça, mourir seul. Tu as vu ? Je ne parle que de moi depuis tout à l'heure. Je suis qu'un putain d'égoïste. Mais tu le sais bien... Comment as-tu fais pour perdre 5 ans de ta vie avec un mec comme moi ? Je suis heureux que tu t'en es rendu compte. Aurélien... Sa respiration se faisait de plus en plus dure, il faisait de longues pauses. Tu étais si parfait. Merci pour m'avoir fait vivre toutes ses choses. C'était magique quand j'y repense... Je t'aimais... Au revoir Aurélien... Adieu... C'est la dernière fois que tu entendras parler de moi, promis... C'était Guillaume...  »

Il raccrocha doucement dans un silence presque apaisant. Le plus vieux posa son front contre le combiné et respira fortement. Ça y est... Il l'avait enfin fait. Il se sentait plus léger.

De légers coups sur la porte de la cabine le sortirent de sa bulle. Il se retourna pour voir Aurélien trempé sous la pluie londonienne et lui faire des gestes. Il sortit précipitamment et lui fit un grand sourire.

« Alors ce rêve accomplit ? Demanda le plus jeune sous la parapluie.

Franchement... Laissez un message émotion dans un cabine téléphonique à Londres sous la pluie dans la nuit à son petit copain qui l'a soit disant quitté et bah c'est hyper drôle. Répondit Guillaume en émettant un rire.

— Et bah toute cette mise en scène pour ça ! C'est ce que tu me dirais si je te quittais ?

— Ça arrivera pas... Je t'aime tant. Il posa délicatement ses lèvres sur celle d'Orel qui y répondit avec un sourire d'enfant.

— En attendant, j'ai un message de Guillaume Tranchant en mode tragique dans sa tête sur mon téléphone.  »

Qu'est-ce qu'il ne fallait pas faire pour que Guillaume fasse sa diva !

Like a teen spirit ☾ Recueil d'osOù les histoires vivent. Découvrez maintenant