Carnet De Bord

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Ceci est un Orelgringe dans le contexte de la Seconde Guerre Mondiale et sous forme de carnet de bord. J'espère que ça vous plaira !

Jour 1 :
Je suis Guillaume Tranchant, connu pour être le barman du petit troquet du village de Caen. Je suis un résistant pour vaincre les nazis. Mon rôle y est important car les cotes sont très protégées par les nazis pour éviter des débarquements, je dois donc récolter des informations dans mon bar pour ainsi les donner à Deuklo qui enverra des signaux. Rendez-vous le samedi matin à 6h à l'église pour échanger nos livres de poches. Celui de Deuklo à les questions et moi les réponses des questions précédentes. Ainsi j'ai des informations venant de mes hommes.

Jour 28 :
Les informations sont très satisfaisantes. J'espère pouvoir aider ainsi. Mon troquet marche à plein temps et je ne me repose pas sur mes lauriers. Je n'ai pas de femme, ni d'enfants. Je préfère vivre seul. Être trop entouré, pourrait les mettre en danger.

Jour 45 :
C'est une urgence, je viens de réfugier chez moi un juif pour qu'il échappe aux putain de boches. Il est blessé et inconscient. Ce sont deux de ses camarades et collègues qu'ils l'ont ramenés alors qu'il essayait de fuir. D'après ce que j'ai compris, c'est un enseignant des petites écoles très apprécié. Il n'est pas plus grand que moi et a des cheveux mi long. Je ne connais même pas son nom, je lui demanderai. Je l'ai logé dans mon appartement en haut de ma boutique. Je l'ai soigné rapidement, j'attends qu'il soit réveillé pour en savoir plus.

Jour 46 :
Il ne réveille pas. Mais il n'est pas mort pour autant. Je l'ai finalement entièrement soigné et il repose dans mon lit. Je continue à travailler et à révolter des informations. J'ai donné les informations à Deuklo ce matin, les questions sont assez précises mais avec les sources que l'on a dans les métallurgies, nous allons vite avoir ses informations.

Pour l'instant je m'inquiète particulièrement pour ce juif et j'espère qu'il se réveillera. Il a l'air très innocent, je veille sur lui chaque nuit, à jouer aux cartes seul.

Jour 47 :
Il s'est réveillé ! Il a été dans les vappes la premières heures puis il s'est mis à paniquer. J'ai dû le rassurer puis il s'est mit à me poser des questions. J'y ai répondu soigneusement. Il a de grands yeux bruns et une voix très apaisante. Je mentirai si je disais qu'il ne me procure pas de charmes mais je ne le connais à pleine. Il s'appelle donc Aurélien Cotentin. Ses parents, son frère et sa sœur ont disparu du jour au lendemain sûrement déporté dans le camps de travail en Alsace. Il avait l'air très triste quand il m'en parlait...

Jour 68 :

Les blessures d'Aurélien se sont enfin cicatrisés mais je ne peux pas le laisser à Caen ainsi. Il va se faire boycotter puis embarquer. Je m'occupe de lui souvent, lui ramenant son repas ou des livres afin qu'il s'occupe. Les Rougons-Maquart de Zola lui plaise particulièrement. Il a toujours ce petit sourire triste, je veux qu'il soit heureux.

Jour 132 :
Je me sens tout bizarre. Aurélien m'a fait un grand sourire après je lui ai apporté le journal et donné de quoi jouer aux cartes. Il était si sincère. Mon cœur a décidé de battre la chamade. Je ne comprends pas bien. Je ne suis pas insensible aux charmes d'Aurélien. Pour les informations sinon, tout se passe bien. Je redoute tout de même une visite des boches. Ils viennent régulièrement mais pour consommer. J'ai d'ailleurs "sympathisé" avec eux. Les informations fusent rapidement quand ils ont de l'alcool dans les veines ses cons. J'ai tout de même peur pour Aurélien et j'espère qu'il va bien.

Jour 179 :
Aurelien ne se sent pas très bien en ce moment, il est assez triste. La nuit, il fait des cauchemars ce qui me forcent à venir veiller à son chevet. Il a de la fièvre et je m'occupe bien de lui. Qu'est-ce qu'il est beau quand il dort. Mon cœur s'emballe. J'ai peur de l'abîmer avec mes gestes trop brusque. J'ai passé une main dans ses cheveux, ils sont doux. Je ne veux pas le perdre.

Jour 200 :
J'ai découvert un truc, un truc sur moi. Je crois... Que j'aime Aurélien...
Plus on parle, plus j'aime sa voix. Elle m'envoûte. Elle est douce, suave et apaisante. Je voudrais bien vivre avec lui à vie. Mais... Ce genre de chose n'est pas accepté... On devrait fuir. Loin de la guerre. Je compte le confesser à Aurélien.
Pour changer de sujet, la tension en ce moment est assez électrique. J'ai l'impression que quelques choses se trament, je l'ai dit à Deuklo.

Jour 234 :
On s'est embrassé et partagé une nuit ensemble. Je ne serai pas comment décrire ça. C'était juste magique et extraordinaire.

Jour 235 :
Quand je suis rentré après avoir fait l'inventaire, Aurélien avait disparu. Il a été enlevé par les boches. Je vais tous les tuer, un par un. Je vais brûler tout ce qu'ils ont. Je me sens si coupable, il est parti...
Je l'aimais putain...

Jour 243 :
Les boches sont arrivés dans mon troquet. J'ai faillit en tuer un, j'ai un coquard à cause d'eux. La prochaine fois, je les tuerai.

Jour 259 :
J'ai peur pour lui. Je ne dors plus la nuit. Je ne mange pas trop. J'essaye de suivre la cadence, j'ai du mal. J'ai mal. Mon cœur se serre quand je pense à lui.

Jour 265 :
J'ai fait un cauchemar, il était là. Je n'arrive pas à me rendormir.

Jour 267 :
J'ai de la fièvre. Je travaille trop. J'essaye d'avoir des informations sur Aurélien mais impossible. Je ne trouve rien. Il doit être mort, je me sens si mal...

Jour 276 :
Je ne ressens plus rien. La vie est fade. Rien ne me satisfait. Je récolte des informations et je les donne à Claude. Rien de plus.

Jour 300:
La guerre est bientôt terminé. Le lieutenant américain a débarque hier soir sur les plages en Normandie. Je suis soulagé. C'est bientôt fini ce massacre.
Je pense encore à Aurélien, je pleure toujours autant.

Jour 346 :
Je suis allé au marché aujourd'hui, j'ai vu une silhouette passé près de moi très rapidement. Elle me paraît si familière. La guerre est terminé depuis quelques semaines.

Jour 350 :
Je l'ai vu...
Soit je rêve. Soit je délire. Soit c'est vrai...
Il serait... Vivant ?
Je ne peux pas le croire...
Mon cœur bat si vite...

Jour 369 :
Je dois délirer sûrement. Je suis pitoyable. Je le vois partout. Mais il n'est nul part. Je vais retomber malade, ou peut être que je le suis toujours. Je ne saï pas... Je ne sais plus où j'en suis... Aidez moi...

Jour 370 :
J'ai reçu ce mot ce matin, mes larmes coulent sur mes yeux. Je n'arrive plus à parler. Voici le mot en question :

Je t'aime Guillaume.
Signé Aurélien.

Une chaleur réapparaît dans ma poitrine. Je revis.

Like a teen spirit ☾ Recueil d'osOù les histoires vivent. Découvrez maintenant