FEAR [K.S.]

[65]

-Bon vous me cachez quoi avec Doum's là ?

Tout le monde venait de partir de l'appart, Lahna et Théo main dans la main après s'être réconciliés.

-Rien t'es parano.
-T'oses me mentir les yeux dans les yeux là?
-Oui. Je riais doucement avant de le prendre dans mes bras.
-Vas y dis moi.
-Il a une meuf mais il voulait pas vous le dire avant que ce soit sérieux.
-Et pourquoi il te l'a dit à toi?
-J'sais ap, il doit me faire confiance et à cause de toi je viens de prouver qu'il a tord.
-C'est pas grave t'es une poucave mais personne d'autre que moi le sait ça.
-Mouais. Tu le dis pas hein?
-Non, t'inquiète bébé. J'veux pas t'attirer des ennuis avec les gars.
-Merci mon cœur.

Encore dans l'entrée de l'appartement, il positionna ses mains sur mon t-shirt qu'il commença à soulever puis embrassa ma poitrine.

Il me déshabilla complètement, lançant nos vêtements sur le canapé, puis me souleva pour nous emmener dans la chambre.

Il rentra violemment en moi, mordant mon cou et plantant ses doigts dans la graisse de mes hanches.

Nous nous couchions dans les bras l'un de l'autre après qu'il ait terminé à l'intérieur de moi, nus et essoufflés, sa tête sur mes seins.

Plus tard dans la nuit, je tournais dans le lit à la recherche du corps de mon copain, que je ne trouvais pas puisqu'il était sorti de la chambre.

Je regardais l'heure, 4h45, et me demandais pourquoi il n'était pas dans le lit.

-Pourquoi tu dors pas?

Je m'allongeais à ses côtés dans le canapé alors qu'il tenait une feuille de papier froissé dans sa main, un crayon posé sur la table et un join coincé entre les lèvres.

-J'avais de l'inspi.
-T'as écrit que ça?
-Nan, c'est ma quatrième feuille.

Je hochais la tête en fermant les yeux, comme pour me rendormir, le visage sur ses jambes étendues.

-Bah vas te recoucher non?
-Je dors pas bien quand t'es pas là.

Il embrassa mon front puis passa sa main libre dans mes cheveux quelques temps jusqu'à ce que je m'endorme, très rapidement.

Je me réveillais avec un mal de dos atroce, me confirmant que le canapé n'était vraiment pas l'endroit le plus confortable de cet appart.

Ken semblait n'avoir pas dormi depuis que j'étais venue, des cernes s'étaient creusées sous ses yeux et des feuilles blanches noircies par son écriture enfantine jonchaient le sol et la table basse.

-Coucou toi.

Il me répondît en embrassant mes lèvres puis se concentra de nouveau sur la feuille vierge qu'il abîmait avec son crayon.

Je me levais pour aller me débarbouiller le visage, me brosser et faire pipi puis me dirigeais vers la cuisine pour nous préparer le petit déjeuner.

Il me remerciait après avoir saisi l'assiette remplie que je venais de lui tendre plus englouti la majorité de ce qu'elle contenait.

Je me décidais à le laisser écrire tranquillement, je ne voulais vraiment pas l'empêcher de se concentrer, alors j'allais me préparer de mon côté, laissant mes cheveux sécher naturellement et optant pour un pull blanc à col roulé qui s'adaptait parfaitement aux faibles températures du jour.

-Tu sors?

Ken venait de débarquer dans la salle de bain alors que j'appliquais une touche de mascara sur mes cils.

-Je vais faire des courses oui.
-Tu veux que je viennes?
-Non t'inquiète, t'embêtes pas.

J'embrassais sa joue en sortant tandis qu'il allait se mettre à pisser debout.

-N'en met pas partout hein.
-C'est bon j'suis plus un bébé.
-Ouais, tous les matins j'ai la goutte de pipi sous la cuisse quand je m'assois.
-Tu mens.
-Non c'est très sérieux.

Je riais puis passais la porte en direction de celle de l'appartement.

-À tout'.

Je passais une longue heure dans le super marché, à chercher des idées de plats que je pourrais faire cette semaine.

"-Ken tu peux m'aider à remonter les sacs s'te plaît?
-J'arrive."

Il raccrochait et descendait jusqu'à ma voiture, garée devant l'immeuble, pour prendre les sacs de courses les plus lourds.

Nous rangions tout, j'en profitais pour faire un peu de ménage dans la cuisine que nous n'avions pas nettoyée depuis quelques temps déjà.

-On fait quoi aujourd'hui?
-Ce que tu veux.
-J'suis encore fatigué, tu veux pas qu'on se mette devant un film au lit?
-Si tu veux.

Je le laissais aller choisir un film pendant que je cuisinais rapidement quelque chose que nous pourrions manger dans notre lit.

Nous finissions par nous endormir devant le film, qui honnêtement était plutôt nul, ses bras encerclant mon corps.

La sonnerie de l'appartement nous réveilla en sursaut, la tête lourde et la bouche pâteuse.

-Tu peux aller ouvrir? Chuchota Ken encore tout endormi.
-Ouais, j'allais y aller.

Je me levais difficilement, pris soin d'enfiler un jogging qui traînait par terre puis ouvris la porte d'entrée.

-Wesh. Il est là Nek?
-Il dort. C'est urgent ou tu peux repasser plus tard?
-Nan c'est urgent. Qu'est ce qu'il fout à dormir à cette heure là?
-Il a écrit toute la nuit.
-Et toi pourquoi tu dors encore là?
-J'ai mal dormi cette nuit.
-Ok. Vas le réveiller s'te plaît.

Je levais les yeux au ciel en tournant le dos a Hakim puis me dirigeais vers notre chambre.

-Bébé y'a ton pote qui veut te parler.
-Lequel? Ils font chier.
-Hakim.
-Putain.

Je le regardais se réveiller lentement et décidais de prévenir Hakim qu'il fallait lui laisser 5 minutes.

-Tu veux boire ou manger quelque chose en attendant?
-Y'a quoi à manger?
-J'ai fait des pâtes carbo tout à l'heure, il en reste.
-J'mange pas de porc.
-Moi non plus, c'est de la dinde.
-Bah j'veux bien alors.

Je lui servais une assiette que j'avais réchauffée au préalable puis me posais sur le fauteuil en face du canapé.

Une pile de vêtements traînait par terre, qui me rappelaient ce que nous avions fait après le départ de tout le monde la veille.

-Soit disant t'es vierge hein.

Je riais, un peu gênée, puis attrapa les vêtements pour les balancer dans la chambre.

-Bon tu fous quoi la il t'attend?

Ken était encore allongé sur le lit, les yeux fermés, le corps étendu de tout son long sur la couette.

-J'ai la flemme.
-J'lui dit de venir ici?
-Nan, j'arrive.
-Tu m'as dit pareil y'a 10 minutes.

Je n'attendais pas de réponse pour quitter la chambre à nouveau et soufflais en reposant mes fesses sur le fauteuil.

-Si jamais c'est vraiment urgent, tu ferais mieux d'aller le réveiller toi même, il a pas l'air de comprendre quand c'est moi.
-T'es trop douce avec lui c'est pour ça, faut gueuler un peu.
-J'aime pas ça mais j't'en prie, te gênes pas pour le faire.

Il se leva et s'éloigna dans le couloir, ce qui me fit doucement rire, puis je plongeais mon regard dans le livre que je tenais dans la main.