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-Tu restes ou tu rentres?

Je débarrassais les assiettes et les couverts que nous avions utilisés pour manger la tarte tandis que les garçons échangeaient sur Dragon Ball Z.

-Nan j'vais renter, j'étais juste passé te souhaiter un bon anniversaire.
-Merci kho.
-Quelle heure ce soir?
-J'sais ap, 22 heures? Ken m'avait regadé comme pour me demander mon accord.
-Bah j'en sais rien c'est ta soirée Haboube.
-Vas y 22 heures alors.

Idriss tcheka Ken puis vint me faire la bise avant de sortir de l'appartement de mon copain.

J'étais toujours assez déstabilisée par cette pensée, je n'avais été en couple qu'une fois dans ma vie et ça s'était assez mal terminé.

Il m'avait frappée parce que j'avais refusé de coucher avec lui, défoncé à la cocaïne, un soir, il m'avait trouvée chez moi alors que mes parents étaient sortis manger.

J'avais finit à l'hôpital, puis avait été trainée au commissariat pour porter plainte, puis avais subi un interrogatoire de la part de mon père qui ne voyait plus que par la vengeance à ce moment.

J'avais très mal vécu cette rupture plus que soudaine puisqu'il n'avait jamais été violent avec moi avant cette fameuse soirée. J'avais presque rechuté dans l'anorexie après cela, je n'arrivais plus à m'alimenter correctement tellement j'étais dévastée. Dieu merci, j'avais eu ma sœur près de moi à longueur de journée, ce qui m'avait permis de relativiser un peu.

Je retournais m'asseoir sur le canapé, dans les bras de Ken, embrassant tendrement son cou avec de légers baisers mouillés.

-Qu'est ce qu'il t'arrive bébé? Je rougis à ce surnom, toujours surprenant sortant de sa bouche.
-Bah rien pourquoi?
-J'sais pas t'es grave affectueuse j'ai pas l'habitude.
-Genre. Je levais les yeux au ciel. J'suis tout le temps comme ça avec toi.

Il rit avant de me caresser le crâne.

-T'es de mauvaise foi.
-Non.
-Si, clairement.
-N'importe quoi.

Il posa ses lèvres sur les miennes et ses mains sur mes fesses.

-Tu viens on va dans la chambre? Je riais à sa proposition.
-Oui.

Nous nous levions, il attrapa ma main puis me tira vers sa chambre. Ou notre chambre.

Il se déshabillait et je fis de même en me dandinant sous son regard perçant.

Il restait debout tandis que je tombais à genoux devant lui pour m'occuper de son érection.

Après une bonne demie heure de rapport, nous nous dirigions ensemble vers la salle de bain où nous nous douchions tous les deux.

J'enfilais ma robe en sortant de la douche, puis ajustais légèrement mon maquillage qui avait déjà commencé à couler à cause de la chaleur -et de Ken.

-Putain t'es fraiche.
-Merci. Je lui fis un bisou sur l'épaule alors qu'il passait à côté de moi.
-J'sais pas comment me sapper.
-Mets une chemise non?
-Ouais mais elles sont pas repassées.
-T'as un fer au moins?
-Ma mère m'en a filé un quand j'ai emménagé, dans l'espoir que je porte plus souvent des chemises j'crois.
-Donnes le moi je vais t'en repasser une.
-Merci.

Il sortit chercher son fer à repasser et sa chemise froissée qu'il n'avait même pas du pendre depuis qu'il l'avait lavée.

-Et en bas je met quoi?
-Commence par mettre un caleçon ça serait déjà pas mal j'pense.
-J'ai plus le droit de me trimballer à poil dans mon appart.
-Avec tes fenêtres grandes ouvertes, non pas trop.
-Bah alors t'es jalouse des voisines Nana? Elles ont aussi le droit de profiter de la vue tu crois pas.
-Non je crois pas. Je riais de ses âneries pendant que je branchais le fer à repasser. Mets un jean noir.
-Et en chaussures alors?
-Si je t'ai bien cerné, tu vas mettre des Air Max comme tous les jours.
-C'est super confortable.
-J'en doute pas.

Il passa son bras autour de ma taille puis embrassa mes lèvres.

-J'sais pas ce qu'il m'arrive, on dirait un dalleux, j'suis en manque d'affection j'crois. Dit-il en se détachant.
-Moi aussi je crois.
-Bah on va faire les dalleux ensemble alors.
-Oui.

J'entamais le repassage de sa chemise pendant qu'il s'habillait puis nous préparions le salon dans l'attente de ses invités.

Le stress commençait vraiment à monter en moi, d'abord parce qu'il fallait que j'annonce à ma sœur que nous étions en couple, puis parce qu'il allait l'annoncer à tous les invités et que ça allait surement être gênant mais surtout parce que je redoutais la discussion que j'allais avoir avec Syrine.

Je savais que Ken me voyait stresser dans mon coin et je lui était reconnaissante de ne pas essayer de me rassurer parce qu'à quelques heures de la soirée, cela aurait été contre productif.

-C'est moi qui leur dirait.
-C'est tes potes, encore heureux.
-Ça va devenir tes potes aussi.
-Sûrement, sauf s'ils sont pas d'accord qu'on soit ensemble et qu'ils me boycottent.
-N'importe quoi. Il riait doucement en secouant la tête de droite à gauche. Tu préviendras ta reus avant p't'être, ça sera mieux pour elle.
-Oui, j'y comptais. Tu voudras être là ou pas particulièrement?
-Pour entendre ta sœur me gueuler dans l'oreille et me faire la morale pendant deux plombes sur le "il faut prendre soin d'elle", non merci.
-Je comprend. Elle va sûrement me dire là même chose pour toi.
-Ça m'étonnerait.
-Tu sais elle t'aime vraiment. Elle m'a fait ton éloge des dizaines de fois.
-Quelle suceuse.

Je frappais son bras en me contentant d'une insulte en arabe à son égard.

-Hakim va réagir comment?
-J'sais ap. Te fais pas de soucis pour ça, on va juste leur annoncer qu'on est ensemble, pas qu'on attend un gosse ou qu'on va se marier. Détend toi Emy, y'a rien de très inquiétant.
-Oui t'as raison. J'me fais du soucis pour rien, j'abuse.
-Ouais voilà.

Il commençait déjà à grignoter la nourriture que nous avions posée sur le buffet alors je frappais sa main lorsqu'il saisit une énième chips.

-Arrêtes de bouffer ça. Y'a encore des trucs dans ton frigo que tu peux manger pour pas avoir faim.
-J'ai pas faim.
-Alors pourquoi tu manges ça?
-C'est de la gourmandise. Ça traine sous mes yeux j'ai envie de les bouffer. Elles sont bonnes celles là en plus.
-J'imagine. En plus tes doigts vont puer la poudre de barbecue là.
-C'est possible.

Il lécha ses doigts en me regardant dans les yeux, pensant surement être sexy, ce qui me fît éclater de rire.

-T'es vraiment con.
-Mais tu m'apprécies.
-Oui, voilà, je t'apprécie. Je lui fis un sourire moqueur avant de sortir de la pièce et de m'affamer sur la canapé.

FEAR [K.S.]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant