IV) Révélation

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Après m'être confrontée à Jules, disons que j'étais plus confiante; je savais qu'il allait m'aider, car ses parents sont très sévères et ne supporteraient pas de voir leur fils échouer ou faire une connerie. Après cela, j'espérais bien qu'il allait accepter ma proposition - qui n'en était pas vraiment une-.
Qui ne tente rien a rien, j'ai décidé d'en parler à mes parents le soir même. J'avais vraiment honte de moi, j'étais sûre qu'ils allaient me détester, mais je n'avais pas le choix.
Le soir même, je me suis empressée de rentrer, ai déposé mes affaires dans ma chambre puis je suis allée rejoindre mes parents dans la salle à manger. Ma mère lisait un magasine, et mon père tapait un message avec le clavier de son téléphone.
Je me suis alors approchée, j'ai pris mon courage à deux mains, et me suis lancée:

-Papa, maman, il faut que je vous parle, c'est important.

-Vas y ma chérie, on t'écoute, dit doucement ma mère.

-Tu m'excuses mais...j'ai autre chose à faire pour le moment, répondit mon père.

Soudain, la colère est montée en moi. J'étais prête à supporter toutes les obsessions de mon père, mais je n'en pouvais plus que son travail passe toujours avant sa famille, d'ailleurs je pense que Maman et Inès devaient en souffrir autant que moi. J'ai choisi d'agir. J'ai alors pris son téléphone, et l'ai jeté par terre en criant :

-MAIS QUAND EST CE QUE TU VAS M'ÉCOUTER ?!

Inès, entendant le vacarme qui régnait dans la pièce, est également venue à la salle à manger, tandis que l'écran du téléphone de mon père se brisait en mille morceaux sur la moquette.

-MAIS ÇA NE VA PAS! QU'EST CE QU'IL YA ?! Cria mon père qui devenait tout rouge.

-JE SUIS ENCEINTE ET JE NE PEUX PLUS AVORTER !

-Quoi?! répondit mon père, qui cette fois ci, était blanc comme un linge.

-Mais qu'est ce que tu dis ? Tu plaisantes Paloma ? lança ma mère.

Je déboutonnais alors ma chemise afin de laisser apparaître mon ventre bombé. Ma mère, sous le choc, se laissa tomber dans le canapé. J'ai bien cru qu'elle allait faire un malaise. Quand à mon père, il devait me haïr, mais au moins, il se sera préoccupé de moi pendant au moins deux secondes. Ne savant plus quoi faire, je courus me réfugier dans ma chambre, laissant mes parents béats dans la salle à manger.

Après un repas silencieux où personne ne prononça une phrase, je partis me coucher. J'entendais mes parents se disputer et se crier dessus pendant au moins une heure. J'avais vraiment peur de la suite. Perdue dans mes pensées, j'entendis soudainement une petite voix derrière ma porte qui disait:

-Paloma, je peux entrer?

C'était Inès. Wouah. Je n'avais vraiment pas l'habitude qu'elle vienne me voir.

-Vas y, entre, chuchotais-je.

Elle s'allongea sur mon lit, à côté de moi, et commença à parler:

-Tu sais, c'est pas d'ta faute si les parents s'engueulent. Moi je sais que t'as pas fait exprès, et ch' serais toujours là pour toi...

Malgré son immaturité et son comportement de gamine, Inès restait pour moi la plus adorable des petites sœurs. Touchée, je lui mis une main dans les cheveux, et lui répondit:

-Merci...

Ensuite, elle s'allongea sur moi, la tête sur mon ventre. Nous étions soudées malgré tout ce qui arrivait, et pour moi, c'était le plus important. Puis, nous nous sommes endormies.

Maman trop tôtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant