VII) Aimer n'a pas de prix

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Nous étions maintenant le 24 février. Avant, je comptais les jours avant mon anniversaire, qui est le 25 février, aujourd'hui, je comptais les jours avant l'accouchement. Tellement d'angoisse, de peur, jamais je n'aurais imaginé ressentir autant de pression à quinze ans.
J'étais invitée chez ma meilleure amie Pauline, que je n'avais pas vu depuis longtemps, enfin !
J'arrivais chez elle, elle m'accueilla à bras ouverts, ses parents n'étaient pas là. Dans sa chambre, elle se mit a caresser mon ventre et me demanda:

-Bon alors, comment ça se passe ? Tu vas mieux on dirait.

-Je vais exploser tu veux dire ! Oui, le fait de plus aller au lycée, ça va mieux.

-Je sais qu'ils ont toujours la gueule ouverte au lycée, mais faut pas les écouter...T'as manqué à tout le monde... et surtout tu m'as trop manqué à moi.

-Oh ma chérie ! m'extasiais en prenant Pauline dans mes bras.

-T'as faim? demanda Pauline, qui a toujours faim.

-Ah ouais ! répondis-je a celle ci.

Pauline m'entraîna vers la cuisine. Elle me servit du jus d'orange, et une part de gâteau au chocolat. Tandis qu'elle engloutissait un morceau de gâteau, je me jetais sur le jus d'orange, et avalai une grosse gorgée.

Soudain, une forte douleur au ventre me prit. Je lançais un cri de douleur.

-Ça va ?! s'exclama Pauline.

-Oui oui ça va, t'inquiète c'est rien, mentis je pour ne pas affoler mon amie.

Soudain une seconde douleur. Cette fois ci, la douleur de trop. Je m'écrasais par terre, laissant voler en éclats le verre plein de jus d'orange. Pauline, affolée, se rua sur moi :

-Paloma! Ça va ?

-J'ai des contractions... Je crois que je vais pas tarder à perdre les eaux...

A peine j'eus le temps de prononcer cette phrase que mon pantalon et le sol se retrouvèrent inondés.

-Appelle ma mère ! Lançais-je à Pauline, qui s'exécuta.

Mes parents arrivèrent environ cinq minutes après, et mit le cap vers l'hôpital.

Nous arrivions à l'hôpital, je ne me sentais vraiment pas bien. Tandis qu'on m'allongeait sur un brancard et m'emmenait en salle d'accouchement, ma mère repartit chercher Jules, qu'elle avait entre-temps prévenu. Mon père resta avec moi à la clinique. On me fit une péridurale, j'avais très peur de ce qui allait se passer après. Je n'étais pas préparée à affronter tout cela à quinze ans ! Personne ne m'avait préparé. Et si je ratais mon accouchement ? Et si j'étais une mauvaise mère même avant de l'être? Je me rappelais alors des paroles de ma mère, si douces, elle m'apaisaient tellement...

Maman trop tôtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant