Le soir du bacc

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J'ai eu mon bacc...

Je suis censée être contente, mais à quoi bon? J'ai pas d'amis ni de famille! Mon frère à 26 ans aujourd'hui et travaille déjà (je le sais , parce qu'à chaque fois que mon oncle appelait ma mère, j'écoutais aux portes)... James et moi étions pourtant très proches mais,  le jour de mon 16e anniversaire tout a basculé. J'avais prêter le téléphone de ma camarade (je n'avais pas de téléphone, je n'avais pas droit à ce luxe), pour l'appeler et avoir au moins le sentiment d'être aimée:

"Allô, James c'est Dayanna, comment tu vas?
- c'est qui?
- Dayanna!! ( en haussant la voix)
- Ah !
- Comment tu vas Jamie? Tu m'as manqué hein! Ça fait quoi? 2 ans?
- Dayan je suis occupé là, prends soin de toi , OK!
-Okay, mais t'as oublié mon anniversaire?
- non mais je suis occupé, j'espère que tes frères s'occupent bien de toi , mais moi je dois te laisser... Au revoir!"

Au son du bip, j'étais stoïque. Mes FRERES?! James m'avait piqué au plus profond de mon être. Je m'étais déjà dit que j'avais été adoptée, et que mes parents ne m'avaient jamais acceptés , raison pour laquelle j'airais de famille en famille. Mais c'était juste des suppositions dans des moments de solitude. De plus je ressemble tellement à ma mère que je ne peux qu'être son enfant! Pendant toutes ces années, j'avais accepté le rejet de mes parents , de mes oncles et tantes mais pas celui de James ! James a toujours été mon meilleur ami ,et même malgré la distance il a toujours sû me calmer ... Mais le soir de mes 16 ans, a été l'un des soirs les plus sombres de ma vie. Je n'avais plus de famille !

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J'ai eu mon bacc, dans la maison de mon oncle. Ils étaient tellement surpris que c'est à peine , s'ils n'ont pas demandé à voir mes copies. Ma tante (la femme de mon oncle), m'a fait tout un speech, sur la raison de ma réussite : "si je n'insistait pas pour que tu apprennes tes leçons, tu n'allais jamais passé! Tu vois que le fait de ne pas suivre les hommes a payé noh?"
La majorité des questions de mes "parents" étaient rhétoriques, je ne répondais jamais de peur de me faire fouetter en pleine rue.
Le soir des résultats, mes cousins avaient une sortie de prévue et à ma grande surprise ils m'ont invités à venir. Je n'avais rien à me mettre. Contrairement à Cendrillon , mes guenilles sont restés des guenilles jusqu'à minuit ... Mes cousins étaient sur leur trente et un, et si on est sorti ensemble de la maison , il était hors de question qu'on me voie arriver avec eux. J'ai du prendre un taxi seule, pour la fête, où soit dite en passant je ne connaissais personne.

Arrivée au lieu de la fête, j'aperçois mes cousins avec d'autres jeunes, je vois aussi quelques camarades de classe, mais je remarque surtout le regard des gens sur mes vêtements. Comme d'habitude, j'étais la moins bien habillée. J'avais porté  un t-shirt de James qu'il m'avait donné quand je venais dans ma nouvelle maison. C'était un t-shirt noir avec écrit  en plein milieu en anglais :" i'm the best" (je suis la meilleure "loser" oui!).
J'avais avec mon T-shirt un pantalon patte-éléphant (passé de mode depuis l'antiquité) et des tennis que ma cousine ne portait plus , des vans (sans doute la pièce la plus chic de cette acoutrement).
Mais depuis, que je n'habite plus chez mes parents biologiques, j'ai appris que "humiliation" était mon deuxième prénom. J'ai toujours été l'étrangère, celle qui n'est jamais à sa place , donc le regard d'une bande de personnes superficielles ne me touchait plus trop. Ça c'est jusqu'à ce que je le remarque lui.

InutileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant