Mon témoignage

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Gabe était musulman et chez eux, le deuil ne prends pas du temps à se faire. Sa mère m'avait demandé de venir l'assister pour les préparatifs. Elle m'avait avouer qu'il allait se marier avec une fille d'une famille riche, et qu'elle pensait que nous deux s'était passager. J'aurai pu être choquée, mais rien n'arrivait plus à m'émouvoir. Ma raison de vivre était partie.

Quelques jours, après l'incinération de Gabe, une réunion de famille avait été organisé à son honneur. Encore une fois j'étais invitée. Toute la grande famille était réunie, ses grands parents, ses oncles et tantes , ses cousins, ses parents, et ses petits frères (Ismaël et Hadid). Gabe était le seul de sa famille à avoir un prénom, chrétien : Gabriel. Pendant les présentations, sa mère m'a présenté comme étant "la veuve de son fils". Ça m'avait amusé. J'ai affiché un léger sourire, mais rien de plus. Ils ont parlé de tout. Puis ils ont abordé le sujet de sa maison. Sa mère a expliqué que j'y vivais et que ce ne serait pas approprié de me mettre dehors. La soeur de son père, a retorqué que je n'étais pas sa femme et donc que je n'avais aucun droit d'y rester. J'étais assise là, à les regarder s'agiter , comme s'il ne s'agissait pas de moi et du toit que j'avais partager avec l'amour de ma vie pendant près de 2 ans. Comme si je savais où aller si jamais je n'habitais plus là. La vérité c'est que je m'en foutais de vivre depuis qu'il étais parti. À la fin de leur débat, sa mère m'a dit que je devais quitter la maison à la fin du contrat de baille. J'avais donc 5 mois, pour déguerpir. Dayanna tu pensais vraiment que tu pouvais avoir une maison à toi! What a life!
Puis, vint le moment des témoignages.  C'était à moi de parler, quoi de mieux que le poème de Carys Essimi pour illustrer mon état d'ame:

"Sa présence était belle , mais je n'ai pas sû la lire

Sa présence était réelle mais délébile

Sa présence c'était le voir et espérer qu'il reste

Sa présence c'était le voir alors qu'il me laisse

Et quand il me laisse , je comprends que sa présence ne se tient pas en laisse

Et quand sa présence passe, son absence la remplace

Son absence est sourde et silencieuse

Son absence est lourde et moqueuse 

Son absence se fout de toi et te traite de conne

Son absence te rappelle à quel point tu as été conne

Son absence c'est attendre qu'il revienne

Son absence c'est être prisonnière de ces souvenirs qui te tiennent

Son absence c'est le vouloir tout près 

Son absence c'est admettre que tu l'aimais

Mais il n'est plus là et il ne sera plus jamais là 

De l'autre côté il est parti 

On se retrouvera peut être dans une autre vie

Maintenant que vous avez compris que sa présence est à jamais partie

Sachez que cet absent je l'ai aimé 

Mais jamais je n'ai sû le prouver

Vous qui avez la chance d'être avec cet être  aimé 

Sachez le chérir et le lui montrer

Jean Dormesson disait de son vivant

"Il y'a quelque chose de plus fort que la mort, c'est la présence des absents dans la mémoire des vivants".

Tiré de http://carysessimi.simplesite.com

InutileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant