Lui

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J'étais assise là, à me demander ce que j'étais venue faire à cette soirée, où tout le monde me dévisageait et m'insultait. Et puis je sens un regard insistant à ma gauche vers le balcon, c'était lui.

Blake, le fils d'une grosse tête du pays. Grand, métisse et bien sapé. À ce moment là ce ne sont que ces caractéristiques que je voyais. Moi qui n'avais jamais trouver aucun homme, particulièrement beau, lui je le trouvait magnifique. Une oeuvre du Seigneur. Je bavais littéralement devant lui. Quand je me suis rendue compte, qu'on se regardait j'ai failli faire une crise. Mais surtout, je me suis demandée ce que ses yeux pouvaient bien chercher sur une créature aussi sombre que moi. C'est sûr qu'il se disait: " c'est quoi cette fille?" "elle fout quoi là" "c'est à cause d'elle que la pièce pue autant?" ... Je n'avais pas fini de faire la liste des questions, que je sentais une odeur de parfum masculin sans doute un axe ou un one million pour homme,(c'étaient les seuls parfums homme que je connaissais de toutes les façons) devenir de plus en plus forte ...  Blake serait-il entrain de se rapprocher de moi? Non ce n'est pas possible!

Évidemment,ce n'était pas possible, Blake venait parler à sa copine, debout près du canapé où j'étais assise. La honte, que j'avais quelque peu ignorer depuis 18 ans , refaisait surface petit à petit. Je voulais rentrer. J'avais des pièces dans ma poche arrière. Je suis sortie de la maison où la fête avait lieu et l'une de mes cousines m'a rattrapé et s'est mise à me crier dessus, m'interdisant de rentrer de peur de gâcher leur soirée (je suis habituée aux cris, c'est peut être la raison pour laquelle, je parle rarement et doucement). Je lui ai dit que je voulais juste prendre de l'air, et surtout disparaître.

Je faisais le tour de la maison, ne sachant même pas à qui elle appartenait. Une mini villa, avec une immense cour , qui accueuillait ce soir là, près de 50 adolescents. Une cour de pavé, et de petits jardins , c'était beau. Je trouvais 2 choses belles en une soirée, à ce moment je ne le réalisais pas, mais j'oubliais petit à petit qui je suis mais surtout d'où je viens. Pour une fois, ma tête ne pensait qu'à ce que mes yeux voyaient. Et c'était très beau.
Après avoir contemplé, les jardins, je me suis mise à compter les pavés à haute voix, quand soudain, j'entends : "il y'a 170 pavés, dans cette partie de la maison." je lève la tête, et je vois une merveille devant mes yeux, encore plus beau que Blake... Un musulman, noir , beau, grand, avec un parfum encore plus envoutant que celui de Blake. Je ne lui réponds pas, ce n'est sans doute pas à moi qu'il parle, de toute façon personne ne me parle jamais. Mais il continue de parler: "pourquoi t'es dehors? La fête , c'est à l'intérieur." il avait l'air de me parler à moi, puisqu'il n'y avait personne dehors, à moins qu'il ne soit fou. J'ai vérifié qu'on était bien seul avant d'oser le regarder. Je pose enfin les yeux , sur ce chef d'oeuvre des divinités. Il portait des baskets, un pantalon Jean, un t-shirt blanc écarlate. Simplement mais "luxueusement" habillé. J'ai oublié, monsieur avait un i-phone 7 dans sa main gauche et une cigarette dans sa main droite.
Il a sans doute remarqué que je le dévisageait, et s'est mis à rire:
" t'es du genre sourde et muette ? Lol ... (Comprenant que cette hypothèse pouvait être vraie) oh putain!! Elle est sourde!

Amusée, je souris et je me permets enfin de lui répondre:
-non! Je t'entends et je parle.
-tu m'as fait peur! Mais dis moi, pourquoi tu es dehors?
-j'avais envie de prendre de l'air.
-OK. Moi c'est Gabe et toi?
-Dayanna.
-t'es mignonne Dayanna , mal sapée mais mignonne."

Pendant un moment , j'ai retenue ma respiration. Je rêve, où il m'a appelé mignonne? Moi belle ? Il était peut être saoul? Ou fou? Ou pire aveugle? Même si je doutais de sa vision,je  lui ai dit merci. À ce moment, la conversation, avait déjà trop duré, pour moi, et je m'étais dis, qu'il était préférable que je m'en aille. Je me suis mise à courir , et bizarrement Gabe m'a suivie. Je ne comprenais pas ce qu'il voulait, je me suis arrêtée de courir et je me suis retournée, éssouflée:

"Pourquoi tu me parles?
-parce que tu ne parles à personne! (En souriant)
-pourquoi tu es dehors?
-parce que je voulais prendre de l'air (en tirant sur sa cigarette, avant de la jeter et de la piétiner au sol)
-pourquoi ?
-parce que ! (Et là il me tient par les épaules) tu es enquêtrice Dayanna?"

Il a retenu mon nom! Mais c'est qui ce type qui me court après et qui me parle?

"Hein?! Tu es enquêtrice?
- euh... Non. Mais pourquoi de tout le monde à l'intérieur, c'est à moi que tu parles?
- t'es seule dehors, et je suis dehors. Faut bien qu'on se parle à un moment . non?
-j'imagine que la réponse est oui.
-voilà... T'es lente à la détente princesse!
- (voilà, il a déjà oublié mon nom)  tu veux dire Dayanna.
- je veux dire princesse, et c'est ça que j'ai dit noh! Viens princesse, on va s'asseoir. 
(Il m'amène vers un des jardins de la cour, qui avait un banc en plein milieu)  alors t'as quel âge, princesse dayanna?
- je ne suis pas une princesse!
- woooo! D'accord Dayanna , c'était juste pour rire. T'as quel âge ? Si j'ai le droit de savoir.
-18 ans .
- j'imagine que tu viens aussi d'avoir ton bacc.
- Oui, pas toi?
- je suis en deuxième année , je suis là parce qu'un pote à moi m'a invité. En fait il a organisé la fête pour sa copine et ses amis , et on l'a aidé.
- ah OK.
-t'es donc une amie de Gwen !
- Qui?!
- je me disais aussi. Vous êtes tellement differentes.. Mais t'as fait comment pour être ici
- mes cousins m'ont invité."

On a bavardé toute la nuit. Gabe avait 22 ans , et voulait mon numéro de téléphone à la fin de notre conversation. Sauf que je n'avais jamais eu de téléphone, ce que je lui ai dit. Et il m'a donné son téléphone.

InutileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant