Échographie

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C'était l'heure. J'avais décidé de connaître le sexe du bébé. J'avais déjà fait des échographies, mais j'avais strictement interditbau docteur de me dire le sexe du bébé. Tout ce que je voulais savoir c'était dans quel état il se trouvait. Mais cette fois là, je voulais savoir si j'avais une gabynette, ou un gabynou dans mon ventre.

Ce matin-là, j'avais porté l'une des rares robes qui me suffisait encore. Une longue robe d'été très ample, mais qui ne manquait pas de déssiner le peu de forme qui me restait, tellement mon ventre était gros. Je n'avais pas pris énormément de poids. En 7 mois de grossesse, je n'avais pris que 4 kilos. Pendant les visistes prénatales, j'entendais des femmes qui se plaignaient d'avoir pris 10 à 15 kilos. A croire qu'elles portaient des baleines en elles. J'avais 70 kilos pour 1m65, et ça m'allait. Surtout que je n'avais personne à qui plaire.

Sur le lit d'hôpital, je soulève ma robe, il place cette espèce de gel sur mon ventre, et l'échographie pouvait commencer. Il m'a lancé un regard sournois et m'a dit: "vous êtes enfin prête à savoir qui est dans votre ventre". J'ai souris et j'ai dit oui.
"Vous avez des jumeaux!
- Hein?!!! J'ai parlé de sexe docteur ! Je ne vous ai pas demandé de doubler mon bébé !
- depuis le début je sais que vous avez des jumeaux. Mais vous vouliez tellement garder la surprise de votre bébé que je n'ai pas osé vous dire.
- me dire que j'ai 2 Gabe dans mon ventre?
- 2 quoi?
- laissez tomber. Ce sont des garçons j'imagine.
- oui madame."

Il m'a donné l'image de l'échographie. 2 têtes, 2 gabinou. Je suis la mère de jumeaux.

A partir du moment, où j'ai su que j'avais deux êtres humains dans mon ventre, j'ai commencé à avoir mal au bas ventre

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A partir du moment, où j'ai su que j'avais deux êtres humains dans mon ventre, j'ai commencé à avoir mal au bas ventre. Mais le docteur m'avait dit que c'était normal, que je devais juste me reposer. J'avais pris des congés au boulot. Je n'arrivais plus à tenir trop longtemps debout.
Pour la première fois depuis le début de la grossesse j'ai eu envie de faire sortir ces enfants de moi, tellement j'avais mal.

Un soir, après mon émission de 18h, j'ai eu de fortes douleurs, au bas ventre. J'ai appelé Laura en urgence. Elle avait de la peine à m'entendre. J'essayais tant bien que mal de lui dire où j'habitais mais elle ne saisissais que des bribes de mots. Fatiguée de parler, j'ai lâché le téléphone. Je n'ai jamais autant agonisé de ma vie. J'avais mal, comme si on m'enlevait un à un mes organes vitaux avec un couteau suisse. Je n'étais qu'à 7 mois et j'avais déjà l'impression d'être en travail. J'ai commencé à perdre énormément de sang. Je me suis mise à pleurer, de désespoir. Laura est arrivée 1heure plutard, me trouvant dans une marre de sang.
"Oh seigneur! Dayanna je suis là!". Je ne lui ai pas répondu, je n'avais plus de force. Elle m'a amené à l'hôpital le plus proche. Une fois à l'hôpital, je me suis endormie.
"Princesse!
- Gaby! (C'était lui, mon Gabe), mon amour c'est toi.
(On était dans un jardin,tout était beau,il était beau. Il était très loin de moi)
- oui princesse c'est moi. (J'ai couru pour l'embrassé. Quand mon corps a retrouvé le sien, j'ai eu l'impression que mon oxygène m'était revenu. C'était pareil. Ma tête sur son torse, ses bras autour des miens, son odeur était la même. Les larmes pleins les yeux. Je l'avais enfin avec moi)
- Gabe tu m'as tellement manqué. Tu es venue pour rester cette fois ci? Tu ne vas plus me laisser? Boo dis oui s'il te plaît !
- princesse, je sais que tu es forte et que tu vas te battre jusqu'au bout pour nous!
- Gaby, je ne peux pas faire ça, sans toi!
- tu l'as fait pendant 7 mois. Tu peux encore le faire maintenant!
- Gaby...
- Dayanna, ma Dayanna tu dois être forte! (Je l'ai vu s'éloigner de moi, sans pouvoir dire un mot. Mais il tenait un panier avec lui, semblable à celui dans lequel on mettait les bébés auparavant)
- Gaby! Non!"

Je me suis réveillée en hurlant. Laura et les infirmiers étaient à mon chevet. Laura s'est rapprochée, essayant de me calmer. Elle m'a prise dans ses bras, et ça allait mieux. Je lui ai demandé calmement comment allaient les bébés, et elle a baissé, la tête comme pour me dire désolé. Je l'ai poussé et cette fois ci, j'ai crié: "où sont mes bébés !". Les infirmiers se sont dépêchés de me calmer. "Où sont mes bébés?! Mon Dieu! Où sont mes bébés!".

Eux aussi m'ont laissé. Je n'en pouvais plus! A quoi ça sert de vivre si toutes mes raisons de vivre s'envolent. Ma mère m'avait prise chez elle. Elle vivait seule, son mari l'avait quitté à cause de ses nombreuses infidélités. Elle n'a pas eu d'autres enfants. C'était peut-être le karma!
J'ai vécu avec Laura pendant cinq ans, et elle m'a donné un carnet, qui est devenue mon journal intime.

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