A reason to breathe

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Il avait tenue sa promesse, il n'était pas parti, il était en moi. Un tout petit Gaby, vit en moi. Je n'arrivais pas à croire que même de là haut il continuait à tenir ses promesses. Il savait que je ne pouvais pas vivre sans lui, et il a tout fait pour que je garde une partie de lui en moi. De jours en jours je tombais amoureuse de Gabe , je tombais amoureuse du père de mon mini Gaby. Je tombais amoureuse d'un fantôme.
Ce bébé était ma nouvelle raison de vivre, de respirer. Pour une fois en 1 mois, je me réveillais en souriant, sachant que si Gaby n'était plus à côté de moi , il était en moi. J'avais recommencé à sourire, à vivre, à sentir le goût de ma nourriture. J'étais heureuse.
J'allais être maman a 20 ans, sans domicile fixe et sans papa. Pour certaines, ça pouvait être un cauchemar mais pour moi, c'était la plus belle des réalités. Je me suis mise à chercher un nouvel appartement avant la fin du bail de Gabe. J'ai trouvé une chambre de 30 000 francs , le mois, où je me suis installée la semaine qui suivait. J'ai payé pour 3 mois avec mon salaire .
La mère de Gabe m'avait permis de partir avec les meubles de Gabe. De toutes les façons, elle allait les vendre.

2 mois plutard, un lundi, j'étais au travail, à mon poste habituel, derrière la caisse, quand je vois Pamela et Andréa s'approcher. "Qu'est ce qu'elles voulaient encore celles là?".
Quand elles m'ont vues à la caisse , elles ont éclaté de rire. Comme je l'ai dit plus haut,plus rien ne m'étonne, et encore moins de deux ânesses comme elles. J'avais souvent l'impression qu'elles cultivaient la bêtise dans un coin de leurs têtes. Pourquoi ? Parce qu'elles savaient bien que je travaillais là, donc je ne comprenais pas pourquoi elles s'étouffaient de rire! De toutes les façons, j'allais vite le comprendre.

"Pamela: la veuve pauvre!
Moi: je crois bien que l'adjectif se met avant le nom!
Pamela: on s'en fout. Mademoiselle la veuve, alors ça fait quoi de perdre son seul espoir ?
Moi: tu es journaliste?
Pamela: si tu veux , joue à la plus maline. Mais je sais que tu as mal et encore plus mal de savoir que j'ai gouté à Gabe avant toi. Ce salaud! Je ne...
(Je me suis mise dans un de ces états! Une colère incompréhénsible m'a envahi.)
Moi: écoutes moi bien bêtise humaine! (Je la tenais par le col de sa chemise blanche) tu vas retourner chez toi dans la paix avant que je ne te refasses le portrait! Si tu t'avises encore de traiter Gabe de salaud! Tu vas aller le rejoindre dans l'au-delà! Pigée?
Andréa: calme toi dayanna ! Ton patron arrive."

J'ai lâché Pamela qui était étonnée de mon attitude. Elles se sont dirigées tranquillement vers la sortie. Je n'avais pas remarqué que les clients me regardaient, d'autres ont filmé. Naturellement, le boss m'a convoqué dans son bureau et m'a donné un avertissement. Il n'avait pas envie d'écouter des explications venant de moi, et ça tombait bien parce que ce n'était pas mon intention non plus. J'étais prête à perdre mon travail, pour conserver la mémoire de Gabe.

Pamela ne m'a plus jamais croisé, et c'était mieux pour nous deux.

*******
3 mois de grossesse. J'avais un petit bidon. Gaby junior grandissait en moi. Je vivais pour deux. Je n'avais rien dit à personne depuis le début de la grossesse. Je portais des habits amples en dehors du travail. Au boulot, j'avais le t-shirt du supermarché.
Il a fallu l'annoncer à la mère de Gabe. J'étais tellement contente de lui dire que Gabe nous avait laisser un cadeau qui vivait en moi. Je l'avais appeler pour lui dire que j'avais une bonne nouvelle a lui annoncer, elle m'avait demandé de venir à son bureau. Je me suis précipité dans la banque dans laquelle elle travaillait. Devant la porte de son bureau, j'ai été pris de frayeur, mais j'ai toqué et elle m'a dit d'entrer :
"Bonjour ma fille.(toute souriante)
- bonjour maman.
- comment tu vas ? Tu avais l'air toute contente au téléphone, qu'est ce qu'il y'a tu as eu une promotion?
- non non maman, ça concerne Gabe.
(Elle s'est redressée, a froncé le visage, et a enlevé ses lunettes)
- mon fils ?
- oui maman(en souriant), il nous a laissé un cadeau.
- vas-y parle!
- je suis enceinte de lui.(elle a éclaté de rire, et je n'ai pas compris pourquoi)
- tu es enceinte ? Et de mon fils? Tu es au courant que mon fils est mort! Mademoiselle qu'est ce que vous voulez de l'argent? (Au fur et à mesure qu'elle parlait , je me rendais compte de la cruauté de ce monde, je me suis rendue compte que le rejet n'était pas fini) (...) Sortez de mon bureau! Vous n'aurez rien de moi! Arriviste!"

Je suis sortie de son bureau, sans mot dire. Retour à la case départ. Seule dans ce monde infernal!

InutileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant